Ar remorkerien o labourat e Sant-Nazer [Les remorqueurs à Saint-Nazaire]
Notice
Jean Dagorn a zo komandant ar ramoker Roskañvel e Sant-Nazer. Displegañ a ra e vicher hag an diaesterioù a c'hell kaout. [Rencontre avec Jean Dagorn, commandant du remorqueur Roscanvel à Saint-Nazaire. Il explique les difficultés et les dangers des professions liées au commerce maritime.]
Éclairage
Istor ar remorkerien a grog gand al lestri dre dan e penn kenta an XVIIIved kantved. Ar remorkerien mor-don a zo bigi kreñv o nerz hag a gal kalz a zour. Ouspenn da-ze e rankont beza êz da sturia. Ar remorkerien mor-don a ra daou seurt labour : ar ramokerez hag ar skoazell. Ar re a zo greet evid ar ramokerez a zo implijet evid sacha bigi braz d'o heul evid mond e-barz pe dond er-mêz euz ar porziou. Ar re vrasa anezo, gand muioh a 50 metrad a hirder, a hell beza kaset da bell-vro evid dougen sammou ponner gand eur chilk hag a ra tost da 1 000 metrad. Implijet e vezont ivez war savennou klask petrol evid lakaad anezo er plas, ober war dro an dalh ha cheñch plas dezo. Greet e vez anezo adsaverien-eor. Er fin bez' ez eus remorkerien greet evid sikour ar bigi beh ganto : ar re-ze a rank beza nerzuz kenañ, ha prest da loha forz peur, dindan forz peseurt amzer ha dreist-oll en tempest.
Drasterez an Amoco-Cadiz e-neus lakeet war wel an diouer a vigi euz ar seurt-ze e Bro-Hall. Raktrez " Abeille 2000 " a zo bet lakeet war zao evid sevel remorkerien mor-don nevez o kemer harp war skiant-prenet skipaillou an " Abeille Flandre " ha " Languedoc ". Savet eo bet neuze an " Abeille Bourbon " e 2005. Feurmet eo gand ar verdeadurez stad e-doug ar bloavez ha gouest eo da loha dindan 40 munutenn. Greet eo a-ratoz kaer evid diwall ar peñseou hag o efedou war ar mor.
Daoust da gaoud labouriou disheñvel a-walh, ar vicher war eur remorker a jom dañjeruz evid ar vartoloded. Ar henta tra evid martoloded en a-dreñv a zo rei ar chilk d'ar vag a vo kemered da heul. Eur wech stignet ar chilk e hell ar remorker taoler war ar hostez gand trovor helis ar vag da heul. Taoler evez a rank ivez ar mestr ne 'z afe ket ar bigi an eil a benn d'eben. An dra zañjerusa eo pa deu ar chilk da derri : neuze e hell troha pennou ar vartoloded. Eun dra all hag a ra aon d'ar habiten eo ma teu moteur ar remorker da jom a-zav a greiz toud. E skoaz eur mell-pez petrolier na hell ket chom a-zav, n'eo gouest ar remorker d'ober tra e-bed nemed mond a benn d'ar vatimant all.
An dud a labour war ar remorkerien e-barz ar porziou a rank ober gand ar mare, da lavaret eo e labouront noz-deiz. E porz Sant-Nazer tiz-zour al Liger a zo kreñv, setu e rank ar bigi braz gedal e vefe ar mor en e hourlenn. Evel-se, tiz-zour al Liger a zo siouleet gand an tiz-vor hag eo êset mond a-benn da red ar stèr vraz. Ar gudenn all eo ar vrumenn ken teo a-wechou ma ne hell ket tud ar remorker gwelet korf ar vag all. An eskemmadeg e porz Sant-Nazer a 'z a war gresk dreist-oll gand an edou (+ 4 %) e 2008. Bez ez eo ar porz kenta en Europa evid listri-samm an edou. En despet d'an dra-ze ar bigi nevez a zo modernoh hag a-drugarez d'o haser a-raog, n'o-deus ket izomm ken deuz ar remorkerien. Ouspenn-ze gand remorkerien o tond deuz broiou ar reter o-devez aon tud ar remorkerien koll o labour.
Evid ar pez a zell deuz ar " Roscanvel ", gwerzet eo bet e 1989 d'eur gompagnunez a Vro-Itali. E miz even 2009 eo deuet en-dro ar " Roscanvel " koz da Vrest abalamour d'eur gudenn gand he haser a-raog. En devez a hirio e vez greet al " Lore " anezi hag emei e-barz eur gompagnunez a Vro-Durki, " Solar Chartering and Towage ". E miz eost he-deus kuiteet Brest, remorket gand ar " Courbet ", da vond endro da Istanbul evid beza dreset c'hoaz.
Marie-Françoise Keramprant – CRBC - UBO / UBE Brest
Un nebeud levrioù
Jean Bulot, Le drame de l'Amoco Cadiz, éditions Jean Bulot, Spezet, 1990.
Hervé Hamon, Au bout de la remorque, entretien à bord avec Charles Claden, éditions Seuil, Paris, 2001.
Site Mer et marine, l'actualité maritime
Site de la marine marchande
Site du ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer
Version française
L'histoire des remorqueurs commence avec la naissance des bateaux à vapeur au début du XVIIIe siècle. Les remorqueurs de haute mer sont des bateaux possédant une forte puissance de propulsion et un tirant d'eau important pour leur taille. De plus ils doivent être faciles à manœuvrer. Ils sont capables d'effectuer deux tâches principales : le remorquage et l'assistance. Ceux qui sont conçus pour le remorquage prennent en remorque de gros bateaux pour les faire entrer et sortir des ports. D'autres de grande envergure, faisant plus de 50 mètres de long, sont utilisés pour le remorquage de charges importantes sur de longues distances, la remorque utilisée dépasse alors 1 000 mètres. Ils sont également employés sur les plateformes pétrolières pour leur positionnement, leur maintien et pour leur changer de place. Ils sont appelés releveurs d'ancres. Pour finir il existe des remorqueurs employés pour assister les bateaux en difficulté : ils doivent être dotés d'une grande puissance et être prêts à appareiller à n'importe quel moment et dans des conditions extrêmes surtout par tempête. La catastrophe de l'Amoco-Cadiz a révélé que la France manquait de ce genre de navires. Le projet " Abeille 2000 " a été élaboré dans le but de créer une nouvelle génération de remorqueurs de haute mer profitant de l'expérience des équipages de l'Abeille Flandre et Languedoc. Cela a abouti à la construction de l'Abeille Bourbon en 2005. Affrété par la Marine nationale durant toute l'année, il peut appareiller sous 40 minutes. Il a été réalisé dans le but de prévenir les naufrages et leurs effets sur la mer.
En dépit des tâches quelque peu différentes qu'ils sont amenés à accomplir, travailler sur un remorqueur reste un métier dangereux. Pour les marins situés à l'arrière du bateau, la première des choses à faire c'est lancer la remorque au bateau remorqué. Une fois le câble tendu, les remous de l'hélice du bateau pris en remorque peuvent projeter le remorqueur sur le côté : le capitaine doit donc rester vigilant pour éviter tout abordage entre les deux navires. Le risque le plus grand reste la rupture de la remorque qui peut se transformer en véritable guillotine. L'autre peur qui hante le capitaine, c'est l'arrêt inopiné des moteurs du remorqueur. A ce moment là, face au monstre qui ne peut freiner, il ne reste d'autre issue au remorqueur que d'aller s'encastrer dans l'autre bateau.
Les marins qui travaillent dans les ports sur les remorqueurs sont tributaires des marées, ils sont donc à pied d'œuvre jour et nuit. Dans le port de Saint-Nazaire le courant de la Loire est fort, les gros bateaux doivent donc attendre la marée haute pour que le courant de la Loire soit annulé par celui de l'océan ; il est ainsi plus facile de remonter le cours du fleuve. L'autre difficulté c'est la brume, si épaisse parfois que l'équipage du remorqueur ne distingue pas la coque de l'autre navire.
Le trafic dans le port de Saint-Nazaire est en extension surtout pour les céréales (+ 4 %) en 2008. Il est le premier port européen pour le commerce des céréales. En dépit de cela, les nouveaux bateaux sont plus modernes et dotés de propulseurs qui les dispensent de remorqueurs. En outre avec la concurrence des pays de l'est les marins du remorquage craignent de perdre leur travail. Le Roscanvel quant à lui a été vendu en 1989 à une compagnie italienne. En juin 2009 l'ancien Roscanvel est repassé par Brest en raison d'une avarie de propulseur. A l'heure actuelle, rebaptisé le Lore, il fait partie d'une compagnie turque " Solar Chartering and Towage ". En août dernier il devait quitter Brest remorqué par le Courbet afin de rentrer à Istanbul pour y être réparé.
Marie-Françoise Keramprant – CRBC - UBO / UBE Brest
Bibliographie
Jean Bulot, Le drame de l'Amoco Cadiz, éditions Jean Bulot, Spezet, 1990.
Hervé Hamon, Au bout de la remorque, entretien à bord avec Charles Claden, éditions Seuil, Paris, 2001.
Site Mer et marine, l'actualité maritime
Site de la marine marchande
Site du ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer