Le ministre de la Reconstruction à Nantes et Saint Nazaire
Notice
René Coty, ministre de la Reconstruction visite Nantes et Saint Nazaire, villes bombardées durant la guerre. Le ministre constate l'avancée des travaux de reconstruction qui permettront de reloger les victimes, notamment dans les maisons d'Etat.
Éclairage
Le printemps 1944 marque une accélération des bombardements, prémices d'un débarquement souhaité par une population qui ne réalise pas encore combien le prix à payer pour sa libération sera lourd. Quatre ans après la défaite de 1940, dès le mois de juin, le pays redevient une fois encore un champ de bataille et un enjeu militaire et stratégique d'importance où s'affrontent Alliés et Allemands. La France découvre une guerre d'un genre nouveau, une sorte de rouleau compresseur terriblement efficace, avançant au prix de combats meurtriers. En même temps, certains réduits côtiers restent sous le joug des Allemands.
Alors que Nantes est assez rapidement libérée, Saint-Nazaire met plus de neuf mois à connaître la délivrance finale, datant de mai 1945. Mais en définitive, les deux villes sont dévastées. Elles furent toutes deux victimes d'incessants bombardements qui cherchaient à détruire tout ce qui pouvait enrayer la machine de guerre allemande : zones industrielles, arsenaux etc. Il s'agit donc de rebâtir la quasi-totalité de l'armature urbaine française, même si les situations diffèrent d'une région à l'autre.
Dès l'été 1944, le Gouvernement Provisoire proclame sa volonté de diriger la reconstruction. Aussi, se charge-t-il du financement de l'ensemble des travaux et du contrôle de l'utilisation des indemnités accordées aux particuliers et aux entreprises au titre des dommages de guerre. Pour recevoir les aides publiques, les villes doivent bâtir selon des plans approuvés par le ministère de la Reconstruction. Pour autant, jusqu'au début des années 1950, la priorité budgétaire est allouée à l'équipement collectif et à la remise en marche de l'appareil productif. Dans le cadre d'une économie planifiée, l'Etat, va privilégier dès le printemps 1945 la modernisation des usines et ne mettra, de fait, l'accent sur la question de l'immobilier et des logements qu'à partir de 1948-1949, grâce à l'aide du Plan Marshall.
Alors ministre de la Reconstruction, René Coty, futur président de la République (1954-1958), vient constater les travaux en cours et les efforts consentis en arpentant les rues nantaises et nazairiennes. Après avoir été élu dans les deux assemblées constituantes à la Libération, son passage au ministère de la Reconstruction fut éphémère (novembre 1947 - septembre 1948), contrairement au temps nécessaire à la reconstruction.