Portrait de Farid Benredjeb avant le championnat d'Europe de boxe des super welters
Notice
Portrait du boxeur du Ring Olympique de Compiègne Farid Benredjeb, quarante huit-heures avant le championnat d'Europe de boxe des super welters. Bernard Dambrosio, son entraîneur, parle de la préparation. En cas de victoire, les portes d'un championnat du monde seraient ouvertes pour le boxeur isarien.
Éclairage
Farid Benredjeb, sociétaire du Ring Olympique Compiégnois, vient de conquérir en mars 1988 le titre de champion de France dans la catégorie des poids plumes face à Kamel Djadda. Il se voit proposer, dans la foulée, un combat pour l'obtention du titre de champion d'Europe EBU (European Boxing Union) face au Belge Jean-Marc Renard.
Le boxeur isarien est alors entraîné par Bernard Paget, secondé de Jacques Vasset, deux figures historiques du Ring Club Compiégnois. Pour parfaire sa préparation, il se rend également en région parisienne. Il fréquente, dans ce cadre, la salle de boxe des frères Acariès où officie Bernard Dambrosio, entraîneur originaire du Crotoy qui s'occupe de futurs grands noms de la boxe comme Anaclet Wamba ou Jean-Baptiste Mendy. Cette salle, qui jouit d'une grande reconnaissance dans le monde pugilistique, met à disposition de Farid Benredjeb des partenaires d'entraînement (sparring-partners) de qualité. Mais elle est aussi un aussi un "espace médiatique", c'est-à-dire un lieu où le boxeur compiégnois construit son image et sa notoriété. De fait, son combat contre Jean-Marc Renard, qui doit se dérouler à la salle Georges Teinturier de Compiègne, rencontre un large écho en Picardie, notamment parce que les médias, mais aussi l'entourage du boxeur, inscrivent cet événement dans une dramaturgie. Ils construisent en effet des catégories aisément identifiables par les spectateurs: l'opposition entre la jeunesse et l'expérience. D'un côté, Farid Benredjeb fait figure de jeune boxeur pétri de talent, à la fois fougueux, courageux et dynamique. D'un autre côté, Jean-Marc Renard est présenté comme un combattant rusé, qui profite de sa longue expérience des rings (40 combats dont 32 victoires) et de sa maturité technique pour déstabiliser ses adversaires.
A l'issue d'un combat très serré, le boxeur belge l'emporte aux points, ce qui suscite l'ire du public local, tout acquis à la cause de Farid Benredjeb. Pourtant, loin de se décourager, ce dernier tente à nouveau de conquérir le titre européen. En décembre 1989, il défie, à Liverpool, l'Anglais Paul Hodkinson; sans succès puisqu'il s'incline par jet de l'éponge à la huitième reprise. S'il demeure dans le circuit professionnel, ses espoirs d'obtenir la consécration européenne s'envolent alors définitivement.
Au final, Farid Benredjeb sera monté près de 60 fois sur le ring, totalisant, au cours de sa carrière professionnelle, 33 victoires, 23 défaites et 3 nuls. Son dernier affrontement a lieu en mai 1994 face à l'étoile montante de la boxe française, Julien Lorcy. Le boxeur isarien ne quitte pas pour autant le monde de la boxe, prenant les rênes quelques années plus tard du club qui l'a vu devenir champion, le Ring Olympique Compiégnois.