Concours d'attelage de Compiègne : la maniabilité
Notice
Au concours international de Compiègne après le dressage et le marathon, les différents équipages ont pu se mesurer sur la 3ème et dernière épreuve : la maniabilité. Anne-Violaine Brisou, championne de France, explique l'importance du repérage, et la difficulté de cette compétition qui réclame de la vitesse et de la précision. Au final, elle n'est pas satisfaite de son parcours, mais en revanche, satisfaite de son cheval.
Éclairage
En septembre 2007 a lieu la troisième édition du Concours d'Attelage International (CAI) de Compiègne. Cette manifestation se déroule sur le Terrain du Grand Parc, infrastructure de 9 hectares entièrement dédiée aux pratiques équestres. La ville isarienne, "place forte" du monde du cheval, accueille régulièrement des grands rendez-vous hippiques, que ce soit dans le domaine de l'équitation (courses d'obstacles, dressage) ou du turf (sur l'hippodrome du Putois). Elle a aussi une longue expérience des concours d'attelage, ayant notamment organisé les championnats de France de la discipline. Le CAI permet de franchir un nouveau palier : reconnu par la Fédération Française d'Équitation et la Fédération Équestre Internationale, il réunit les meilleurs compétiteurs mondiaux, principalement français, belges, britanniques et néerlandais.
L'organisation de cette manifestation est l'œuvre du Cercle d'Attelage du Compiègnois. L'épreuve est, en outre, parrainée par la Société Hippique Française, qui trouve un intérêt certain à soutenir les différents concours équestres initiés sur le territoire national. Cette association, créée en 1865 et reconnue d'utilité publique en 1866, regroupe en effet les principaux acteurs de la filière des sports équestres, c'est-à-dire ceux qui produisent, valorisent et commercialisent les chevaux et les poneys de sport.
Anne-Violaine Brisou est l'une des favorites de l'épreuve 2007. Elle a, quelques semaines auparavant, conquis le titre de championne de France à Lignières (dans le Cher). Cette Picarde, vétérinaire de profession, est licenciée au club de Chantilly Attelage. C'est une cavalière confirmée qui, avant de se lancer dans l'attelage, a longtemps pratiqué le concours complet et le saut d'obstacles. Elle ne termine cependant qu'à la troisième place du CAI, commettant notamment des erreurs lors de la troisième épreuve, celle de maniabilité. Les concours se décomposent en effet en trois moments: le dressage, qui a pour but de juger, sur des figures et des allures imposées, l'attitude des chevaux et la conduite de l'attelage; le marathon, course de 15 km à 25 km jalonnée d'obstacles; et enfin la maniabilité, qui évalue la précision dans le maniement de l'attelage.
Par-delà leur dimension sportive (qui allie engagement physique et finesse technique), ces épreuves font clairement entrevoir l'héritage élitiste de la pratique. La correction des attitudes et l'élégance des tenues du meneur et de son groom, de même que la présentation des chevaux (qualité, propreté), sont en effet partie prenante de la notation. Par ailleurs, l'attelage, comme les sports équestres en général, valorise une éthique de l'amateurisme et cultive sa distinction en valorisant la compétition sportive désintéressée ; se démarquant ainsi du turf ou encore du tourisme équestre . Son recrutement touche en cela principalement les milieux des professions libérales et des chefs d'entreprise. Le CAI, et plus largement le monde de l'attelage picard, entend néanmoins s'ouvrir à un large public. La région dispose en cela, au tournant des années 2000, d'atouts non négligeables, dont celui de posséder, outre Compiègne, deux autres sites de pratique reconnus internationalement : Conty (dans la Somme) et Chantilly (dans l'Oise).