Le parcours de l'ASC jusqu'à la finale de la Coupe de France de football
Notice
Pour arriver jusqu'au Stade de France, les footballeurs amiénois ont réalisé un beau parcours en coupe de France, battant notamment des clubs de première division. Rappel de ce parcours à partir du derby contre Beauvais, puis les rencontres contre Lambres-les- Douai, contre Rennes en 16ème de finale , contre Le Mans , en 1/4 finale contre le Stade de Reims, et enfin les historiques tirs au but et les non moins mémorables arrêts de Julien Lachuer en 1/2 finale contre Troyes.
Éclairage
L'année 2001 reste gravée dans les mémoires des supporters de l'Amiens Sporting Club Football (ASCF). Le club, alors en National (troisième division française), parvient à la fois à remonter en Division 2, à disputer un quart de finale de Coupe de la Ligue et à se qualifier pour la finale de la Coupe de France. Sous la direction de Denis Troch, ancien adjoint d'Artur Jorge au Paris Saint-Germain, les joueurs écrivent l'une des plus belles pages du football amiénois, en bonne place à côté de la demi-finale de Coupe de France de 1930 perdue contre le Racing Club de France au stade de Colombes. Cette réussite de l'ASCF, notamment dans les "rencontres couperets" que constituent les matchs de Coupe de France, rappelle l'une des spécificités du phénomène sportif : l'incertitude du résultat liée au principe de justice. Les rencontres sportives offrent en effet, sur le papier, des chances égales de victoires aux différents protagonistes. Si cette égalité n'est que théorique (les clubs cherchent en effet à "lutter contre l'incertitude", notamment en s'attachant les services des meilleurs joueurs), le panthéon du football accueille chaque année des équipes de divisions inférieures ayant accompli des exploits face à des adversaires mieux classés. Le parcours de l'ASCF en 2001 recouvre en ce sens une dimension "héroïque", à la fois parce que le club rencontre des équipes qui lui sont supposées supérieures mais aussi parce qu'il maintient le suspense en gagnant certains de ses matchs aux tirs aux buts.
Mais ce parcours n'est pas uniquement lié à l'aléa sportif. Après un dépôt de bilan en 1987 et une descente en quatrième division nationale, l'ASCF opère en effet une mue dans les années 1990 avec la mise en place d'une politique sportive de haut niveau. Initiée par deux présidents, François Gossart (1991-1993) et Pascal Pouillot (1993-2009), elle s'organise autour de trois éléments essentiels. Primo, l'ASCF développe une politique de détection et de formation. Le retour en Division 2 en 1991, qui permet le redémarrage de la section professionnelle, est étroitement lié à l'éclosion de jeunes talents au sein du club picard, comme Gérald Baticle ou Teddy Bertin. Cette expérience convainc les dirigeants de la nécessité de disposer d'un vivier de joueurs de bon niveau susceptibles d'intégrer l'équipe fanion. C'est en ce sens qu'est créé en 1996 un Centre de formation (implanté à Montdidier dans un premier temps). Secundo, le statut juridique de l'ASCF évolue. Si le club conserve une section associative amateur, il passe, en 2005, du statut d'Entreprise Unipersonnelle Sportive à Responsabilité Limitée (EUSRL) à celui de Société Anonyme Sportive Professionnelle (SASP), ce qui lui permet de faire appel à des actionnaires privés. Tertio, avec l'inauguration en 1999 du stade de la Licorne en remplacement du stade Moulonguet, l'ASCF se dote d'une infrastructure moderne ayant une capacité de 12 000 places assises.
C'est dans ce stade que le club accueille successivement, lors de la Coupe de France de 2001, les équipes de Beauvais (Division 2), Rennes (Division 1), Le Mans (Division 2), Reims (National) et Troyes (Division 1). Les joueurs amiénois s'inclinent néanmoins en finale devant le Racing Club de Strasbourg, échouant dans la séance de pénaltys face au fantasque gardien alsacien, l'international paraguayen José Luis Chilavert. En 2008, l'ASCF jouera une nouvelle demi-finale de Coupe de France contre le Paris Saint-Germain, mais sans parvenir à rééditer l'exploit de la saison 2001.