Trosly-Breuil : les fouilles archéologiques à la recherche du néolithique
Notice
Le centre d'archéologie du Val d'Oise, fouille avec des bénévoles le site de Trosly-Breuil entre Compiègne et Soissons. Des populations du Néolithique venant du Danube se sont installées sur les rives de l'Oise. Marianne Diebeveen, archéologue montre les différents objets découverts sur le site : céramiques, lames, éclats de pierres, ossements et bracelets en schiste des Ardennes qui témoignent des échanges à cette époque. Frédéric, 15 ans, bénévole, dit son intérêt pour cette activité.
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Éclairage
Il y 10 000 ans environ, de nouvelles conditions climatiques permettent l'avènement des premières sociétés agricoles qui caractérisent la période Néolithique. Les conditions de vie vont radicalement se transformer : l'homme intervient désormais durablement sur son milieu naturel. De cueilleur-chasseur, il devient producteur de l'essentiel de sa nourriture en développant l'agriculture et l'élevage. Venus d'Europe centrale, par la vallée du Danube, des agriculteurs à la recherche de nouvelles terres, arrivent en Picardie au cours du Ve millénaire av. n.è.
A la limite des communes de Trosly-Breuil et de Cuise-Lamotte, le creusement d'un bassin de décantation (1983) fut à l'origine de la découverte d'un village danubien. Les interventions archéologiques successives, conduites durant 7 ans, par Jean-Claude Blanchet, puis par Bruno Bréart, débutent par de vastes décapages qui, peu à peu, ont révélé les traces fugitives du village : alignements de trous de poteaux, palissade, fosses comblées,...
En 1988, a été mise au jour la sépulture d'un paysan néolithique. Inhumé dans une simple fosse, il reposait en position foetale, sur le côté, les jambes fléchies. Au moins trois céramiques avaient été déposées à sa tête.
Le site de Trosly-Breuil a livré un mobilier archéologique varié d'une qualité exceptionnelle : outils et produits de débitage en silex, anneaux et autres éléments de parure en schiste, meules, broyons et polissoirs en grès, poinçons, lissoirs en os, dents travaillées, poteries et bracelets en céramique. Les particularités stylistiques de cette céramique ont permis de rattacher le village à la culture "Villeneuve-saint-Germain", laquelle représenterait une évolution locale des populations danubiennes. Leur céramique reste de tradition danubienne, mais se caractérise par de nouveaux décors. La confection de bracelets en schiste témoigne de la maitrise technique des artisans du village. L'ensemble exceptionnel de pièces recueillies a permis de reconstituer toutes les étapes de la chaîne opératoire, du débistrage de la matière première (probablement importée des Ardennes) au produit fini (plus d'une cinquantaine d'anneaux parfaitement polis).
Bibliographie :
Bruno Bréart. Trosly-Breuil : Sur les traces des premiers agriculteurs, Ed. Ass. Promotion du Patrimoine Archeologique, Amiens, 1990, 24 p.