L'orchestre universitaire de Picardie, un orchestre d'amateurs

28 juillet 1993
04m 50s
Réf. 00741

Notice

Résumé :

Reportage sur l'Orchestre Universitaire de Picardie qui regroupe 45 musiciens amateurs de 15 à 84 ans, travaillant sous la direction de deux jeunes chefs d'orchestre professionnels. Témoignage de Dominique Choquet, ancien interne en médecine, qui se considère comme un musicien autodidacte. Jean Michel Despin, chef d'orchestre professionnel, explique comment il dirige cet orchestre amateur et présente le programme, plutôt relevé, pour l'année. Bernard Nemitz, président de l'Université Jules Verne, se dit fier de la réussite de l'orchestre universitaire.

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Date de diffusion :
28 juillet 1993
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Éclairage

Ainsi que le souligne à la fin du documentaire sélectionné le président de l'Université de Picardie Bernard Némitz, dans les années 90, les orchestres universitaires étaient et demeurent une rareté dans l'Université française. Les Universités sont encore jeunes certes, (une majorité n'a vu le jour que dans les années 1970) mais de manière plus générale manque en France une longue tradition musicale. À commencer par les collèges et lycées. Il est toujours de l'initiative personnelle des familles et parents, en effet, que leurs enfants suivent un enseignement musical aux conservatoires municipaux et régionaux. En Allemagne, en revanche, on voit fréquemment plusieurs et orchestres scolaires et universitaires se rassembler pour chanter telle Passion de Jean-Sébastien Bach, lors de la Saint-Nicolas par exemple. Ce fut donc une initiative courageuse et avisée de la part des différents acteurs ayant soutenu ce projet que la création de l'Orchestre universitaire de Picardie en 1985 à Amiens.

Près de 30 ans plus tard l'ensemble composé d'une quarantaine de musiciens amateurs ou semi-professionnels tient toujours bon. Dirigé un certain temps par le chef Andreï Chevtchouk qui l'a récemment quitté pour Lyon, il se trouve en transition en 2013, confié provisoirement à un jeune chef originaire de Boulogne-sur-Mer Luc Bonnaille.

La partie introductive du documentaire télévisé est consacrée, de manière originale, aux réflexions d'un médecin pédiatre de l'Hôpital Nord d'Amiens, par ailleurs flûtiste amateur, qui confie avoir remarqué l'effet calmant de la musique sur ses très jeunes clients, au cours de gardes nocturnes à l'hôpital. Cette conjonction de la musique et de la médecine est assurément une parfaite publicité pour la réalité universitaire. Habilement, le chef d'orchestre Jean-Michel Despin rétablit l'équilibre en fin de parcours, précisant qu'il existe cependant toujours une différence entre ce qu'on peut faire et ce qu'on veut faire. La musique est un art exigeant, le but d'un chef, orchestre amateur ou professionnel, consiste à toujours " pousser les possibilités techniques le plus loin possible".

Jacques Darras

Transcription

(Bruit)
Dominique Choquet
Un soir où j’étais de garde, les enfants braillaient. Ça faisait une cacophonie terrible. Et je me suis dit qu’on pourrait peut-être essayer de les calmer en jouant un peu de flûte. J’amenais souvent ma flute les soirs de garde, pour me détendre. Et ce soir-là, j’ai joué un petit concerto de Vivaldi. Et à ma grande surprise, les enfants se sont tus immédiatement. J’ai eu un silence religieux. Et je me suis dit que vraiment, les enfants avaient besoin de réconfort musical de temps en temps.
(Musique)
Michèle Bailly
Dominique, l’interne en pédiatrie, est, à présent, praticien hospitalier. Il a lâché la flûte pour la clarinette. Et comme Hélène au violoncelle ou Bernard au basson, il est musicien à l’orchestre universitaire de Picardie. Au total, ils sont 45, tous amateurs, c'est-à-dire qu’ils n’en vivent pas. La musique, c’est, pour eux, leur loisir, leur passion. Et chaque lundi soir, ils se retrouvent au Logis du roi pour répéter et préparer leur concert.
(Musique)
Michèle Bailly
Cette année, ils ont retenu la Pie voleuse de Rossini, L’ouverture inédite de Brunner et la Cinquième symphonie de Beethoven. Un concert qu’ils ont préparé pendant toute cette année sous la direction de Jean-Michel Despin et de Bruno Dotin, deux jeunes chefs d’orchestre professionnels qui se relaient ou viennent ensemble.
(Musique)
Jean-Michel Despin
Choisir un programme, c’est toujours compliqué parce qu’il y a évidemment les choses qu’on a envie de faire et puis il y a les choses qu’on peut faire. Il se trouve que le choix délibéré depuis que je travaille avec l’orchestre universitaire a été de pousser les possibilités techniques le plus loin possible. Alors ça a été au prix, parfois, de quelques frustrations et de quelques répétitions bien difficiles. Mais je crois qu’on y a tous gagné. Et effectivement, le programme de cette année est extrêmement difficile sous tous points de vue. C’est vrai.
Michèle Bailly
En fait, c’est un peu exceptionnel. Vous êtes chef d’orchestre et vous dirigez cet orchestre qui est fait, monté avec des musiciens amateurs. Ce n’est pas un peu extraordinaire comme situation ?
Jean-Michel Despin
Oui. La situation est absolument extraordinaire. C’est extraordinaire de pouvoir travailler avec amour et avec des gens qui en ont à donner, qui en donnent, et de pouvoir leur donner aussi. Ça, c’est extraordinaire.
Bernard Nemitz
A ma connaissance, ce n’est pas très fréquent, que les universitaires françaises aient des orchestres, contrairement d’ailleurs à des universités étrangères notamment en Allemagne, en Europe centrale, où c’est l’habitude. En France, ce n’est donc pas très répandu. En général, les universités ont presque toujours au moins une chorale quand même.