L’immigration italienne
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Résumé
Reportage consacré à l'immigration italienne dans le Gers, en particulier dans la commune de Blanquefort, avec un détour par Toulouse et la chapelle de Notre-Dame-de-Nazareth. Domenico et Odette Zago évoquent leur enfance et la volonté d’assimilation de leurs parents. Georges Previtali, petit-fils d’immigrés italiens originaires de Bergame, donne le mélange des dialectes comme exemple d’échange culturel.
Date de publication du document :
14 sept. 2021
Date de diffusion :
08 févr. 2014
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Contexte historique
ParMaîtresse de conférences en histoire contemporaine
Publication : 14 sept. 2021
Ce reportage a été réalisé pour les 90 ans de la colonie agricole italienne de Blanquefort du Gers. C’est en effet en 1924 que s’installe au domaine de Bruka un groupe qui atteindra 140 personnes. Les migrants viennent de la province de Bergame, au pied des Alpes lombardes.
Le projet est impulsé par l’Église catholique transalpine avec l’appui du gouvernement mussolinien en train d’étendre son pouvoir. Il vise à exploiter, de façon collective et rationalisée, ce vaste domaine gascon, tout en maintenant une vie communautaire préservant l’italianité, appuyée par un encadrement religieux puisque des religieuses accompagnent les familles. Les terrains appartiennent au notable du lieu et maire de la commune, la colonie de métayers œuvrant sous la houlette d’un directeur venu également d’Italie.
Mais ce qui devait être un modèle d’initiative volontariste et d’agriculture moderne a connu bien des déboires. L’exploitation de sols en friche – bien moins fertiles que dans la plaine du Pô –, les bâtiments délabrés et les problèmes de financement causèrent finalement la faillite de cette entreprise atypique. À partir de 1934, ceux qui resteront, deviendront exploitants agricoles directement auprès du propriétaire français et achèveront progressivement de s’intégrer à la société locale.
Dans les dernières décennies du XXe siècle, l’immigration devient un objet d’étude pour les historiens et un enjeu de mémoire pour les descendants. Dans le Gers, c’est par exemple en 1996 qu’est créée l’association des amis italo-gascons qui valorise l’héritage de ce passé migratoire à travers des cours de langue et des activités conviviales. Dans ce contexte, l’histoire de Blanquefort est redécouverte (monographie, documentaire, témoignages) comme une « Petite Italie » emblématique de la présence des Italiens, alors même qu’il s’agit d’un cas très singulier dans les campagnes du Sud-Ouest. Car, de façon générale, le flux de l’entre-deux- guerres est le fait de migrants venus à l’appel des propriétaires, relayés par les institutions locales – notamment le Bureau de la main-d’œuvre d’Auch – ou arrivant d’eux-mêmes par l’effet des réseaux familiaux et villageois du nord de la Péninsule, en quête de travail et de terres, profitant de pouvoir librement s’installer paysan dans la région de la Garonne.
Autre repère de l’histoire des Italiens en France mis en exergue par les reporters de FR3 : la mission catholique italienne, ici celle de Toulouse dans sa toute dernière période. L’émigration vers le Sud-Ouest est en effet accompagnée, dès ses débuts au milieu des années 1920, par des missionnaires transalpins envoyés depuis la Péninsule. Si la mission principale s’installe à Toulouse, il y a également un missionnaire à Auch durant l’entre-deux-guerres. D’abord exercées par des desservants venus d’Italie, ces charges sont confiées par les diocèses, après la Seconde Guerre mondiale, à des prêtres et des laïcs issus de l’immigration. À la tête de la Mission de Toulouse de 1939 jusqu’à sa mort en 1991, don Alfonso Masiello fut une figure de référence dans toute la région et c’est le cardinal Jules Saliège, archevêque de Toulouse, qui concéda en 1954 la chapelle de la rue Féral à la paroisse italienne. À l’image, on voit l’office dans une communauté vieillissante, peu de temps avant la fermeture quand le dernier prêtre, Lino Lincetto, lui-même issu d’une famille de l’immigration, a pris sa retraite.
Bibliographie
- Jean Anglade, « Les Italiens : Cezare Zanetti, agriculteur à Blanquefort (Gers) »,
dans La vie quotidienne des immigrés en France de 1919 à nos jours, Paris, Hachette,
1976, pp. 47-64. - Carmela Maltone et Aroldo Buttarelli, Une « petite Italie » à Blanquefort du
Gers : histoire et mémoire (1924-1960), Talence, Maison des Sciences de l’Homme
d’Aquitaine, 1993. - Yolande Magni [co-réalisatrice] Jean-Pierre Vedel [co-réalisateur], 2009. La Vie
rêvée des Italiens du Gers [documentaire]. France : Mécanos-Productions. - Arch. dép. du Gers, 6 M 778, immigration étrangère dans le Gers (1921-1930).
Transcription
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