La feria de Vic-Fezensac
- Vitesse de lecture: 1 x (normal)
Infos
Résumé
Parmi les traditions de la feria de Vic-Fezensac, les corridas sont organisées par l’association du Club Taurin, présidé par Jean Fitte. Le doyen du club, Yvan Labit, membre depuis 1946, présente l’association et son musée des afficionados.
Date de diffusion :
31 mai 1993
Éclairage
Informations et crédits
- Type de média :
- Type du document :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00086
Catégories
Thèmes
Lieux
Personnalités
Éclairage
Contexte historique
ParChargée de la communication aux Archives départementales du Gers
L’apparition en Espagne des premiers jeux taurins, chevaleresques ou populaires, se situe autour des XIe-XIIIe siècles. Au fil des siècles, cette pratique s’est transformée en un spectacle codifié, évoluant au gré des époques. La mise à mort du taureau ne deviendra l’élément central du spectacle qu’au XIXe siècle. En France, c’est à Bayonne, en 1853, que se déroule la première corrida.
L’histoire de la corrida à Vic-Fezensac prend naissance en 1894 avec la première corrida devant des taureaux camarguais et dans des arènes en bois.
Début 1931, des aficionados (amateurs avertis de courses de taureaux) vicois se regroupent pour créer le Club taurin vicois, encouragés par des maîtres et guides de l’aficion française, notamment Joseph Fourniol, dont les arènes portent aujourd’hui le nom.
Les arènes en dur sont construites cette même année et inaugurées le 20 septembre par deux courses landaises devant une foule importante – leur capacité était alors de 3500 places – et c’est le 15 mai 1932 que la première course a lieu avec une novillada, corrida opposant de jeunes taureaux (novillos) à de jeunes toreros n’ayant pas encore pris l’alternative (novilleros). Pour la petite histoire, la météo empêche le bon déroulement de la course et seuls trois novillos sont mis à mort. En 1933, la capacité de l’arène est portée à 5847 places avec une couverture.
La Seconde Guerre mondiale interrompt l’activité taurine de Vic-Fezensac pendant neuf ans. Elle ne reprend qu’en 1947 pour se poursuivre sans interruption jusqu’à nos jours, excepté en mai 1968.
Depuis 1998 et les travaux d’agrandissement menés par l'architecte François Didierjean, les arènes peuvent accueillir plus de 7000 personnes. Elles s’ornent également de la statue en bronze grandeur nature coulée dans une fonderie de Madrid et réalisée par le sculpteur Manuel de La Fuente. Elle est intitulée « Hommage à la Vérité » et représente le torero emblématique de Vic-Fezensac, Francisco Ruiz Miguel, face à son taureau de Victorino Martin après l’estocade.
En 1983, désireux d’affirmer sa différence par une communication originale, le Club taurin vicois, sous l’impulsion de son président Jean Arnaud, singularise l’affiche taurine en confiant sa réalisation à des artistes prestigieux amis de l’artiste vicois Jean-Paul Chambas : Arroyo, Fanti, Di Rosa, Pommereule, Babou, Dieuzaide, Soulié, etc. vont se succéder pour mettre en image la feria. Le public découvre des affiches inconcevables jusqu’alors, devenues la norme depuis.
Vic-Fezensac est considérée comme une place majeure de la tauromachie mondiale. Avec cinq corridas durant le week-end de Pentecôte réunissant plus de 35000 aficionados aux arènes et environ 120000 personnes dans la ville durant ces quatre jours de la « Feria del toro », Vic a largement acquis ses lettres de noblesses taurine grâce à son club taurin qui a toujours pour mantra la formule de l’un de ses fondateurs, Paul Clarac : des Toros-Toros pour des toreros qui veulent bien les toréer
.
Mais les arènes ne sont pas uniquement dédiées à la corrida. Véritable poumon du village, elles sont aussi, depuis 1994, l’écrin du festival de salsa « Tempo Latino ». Sous la chaleur de juillet, les jotas et pasodobles sont durant quelques jours remplacés par les musiques latines et afro-cubaines.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Claire Sardain
Mesdames et messieurs, bonsoir.Vic-Fezensac retrouvera demain la physionomie d'un petit bourg tranquille.La feria de Pentecôte prend fin aujourd'hui.Quelques 50 000 visiteurs auront arpenté la rue principale du village qui monte vers les arènes.Un village de 3 700 habitants qui a pu sortir du silence grâce à une institution, le Club Taurin.Voici le portrait de son doyen, un homme de 79 ans, un véritable personnage.Avec Emmanuel Watremez, Serge Libèrge.
Emmanuel Watremez
Vicou à Bonpied-Bonneuil, Yvan Labit va bientôt fêter ses 80 ans.Il a vu sortir de terre les arènes en 1932.A l'époque, 150 familles avaient pris des actions pour financer la construction de la place Taurine.En 1946, Yvan Labit devient membre du club taurin de Vic.Plus qu'une association loi 1901, ce cercle d'amateurs de tauromachie est une grande famille.Le nombre de places au sein du club est strictement limité à 48 membres.Yvan est aujourd'hui le doyen de cette vénérable assemblée.L'association est indépendante de la mairie.Elle gère la programmation et l'organisation des corrida de Pentecôte.Depuis 5 ans, les arènes sont combles.Le doyen a sa petite idée sur les clés de cette réussite.
Yvan Labit
Le secret, je vous le dis, c'est les taureaux.Nous jouissons une tradition.Il y a des taureaux à Vic depuis 1878.On demande aux taureaux.Maintenant, on demande aux matador qui c'est qui veut taurer les taureaux.S'ils veulent, ils viennent.S'ils ne veulent pas, ils restent chez eux.
(Silence)
Emmanuel Watremez
Ancien charcutier, ce vaillant retraité habite aujourd'hui à deux pas du siège du club taurin.Il est devenu le gardien du temple de la tauromachie.Il veille sur un petit musée de l'afficionado où sont rassemblés tous les souvenirs de l'association.Yvan est considéré comme le vieux sage du club, l'homme de bons conseils, bref, un membre exemplaire.
Jean Fitte
On pourrait faire rentrer dans le club des gens éminents.Ça ne nous intéresse pas.Il faut d'abord qu'ils aiment le taureau.Et après, quand ils aiment le taureau, ils sont membres du club à part entière.Et ils ne diront que de belles choses et de bonnes choses sur Vic tout le temps qu'ils appartiendront à ce club.
Emmanuel Watremez
Pour le club taurin, la relève est déjà assurée.Les deux fils d'Yvan sont déjà membres de l'association.Ils travaillent dans les coulisses des arènes.Le petit-fils de 6 ans, lui, hésite encore entre devenir torero ou pompier.
Sur les mêmes thèmes
Date de la vidéo: 20 févr. 1977
Durée de la vidéo: 07M 51S
Léa Saint-Pé, une pratique musicale partagée
Date de la vidéo: 17 oct. 1980
Durée de la vidéo: 01M 44S
L’Institut Culturau de Gasconha : « Per jòia recomençar » (par joie recommencer)
Sur les mêmes lieux
Date de la vidéo: 19 janv. 2021
Durée de la vidéo: 04M 21S