L'usine Calor de Lyon
Notice
L'usine Calor d'électroménager fête ses 50 ans. Devenue une grande entreprise, elle est cependant en proie à la concurrence. Le président directeur général de l'entreprise Monsieur Maurice Trouilhet est néanmoins serein sur son avenir.
- Rhône-Alpes > Rhône > Lyon
Éclairage
Longtemps la domesticité a été un des grands secteurs de l'emploi féminin, en particulier dans les grandes villes. Avec le début du XXe siècle, et en particulier après le premier conflit mondial, le nombre des domestiques diminua fortement et dans les familles des classes moyennes, il fut de plus en plus difficile de se « faire servir ». Ces mutations sociales eurent pour conséquence la recherche d'une augmentation de la productivité dans le travail ménager : la machine devait pallier le manque de bras. Le PDG de Calor précise bien l'orientation stratégique de l'entreprise lors de sa création « diminuer les corvées ménagères ».
Léo Trouilhet est un ingénieur doublement diplômé (Ecole nationale supérieure des Arts et Métiers et Ecole supérieure d'électricité). Il a 36 ans lorsqu'il invente le premier fer à repasser électrique qui va assurer le succès de l'entreprise Calor qu'il a fondée à Lyon, dans le quartier de Monplaisir, rue Antoine Lumière. Au début, l'entreprise fait parfois monter les différentes pièces de ses articles électroménagers par des travailleurs à domicile. Les publicités, qui n'hésitent pas à mobiliser des personnages de bandes dessinées pour petites filles comme Suzette, soulignent l'irruption de ce nouveau marché électroménager qui devient au fil du temps un marché de masse inséparable du succès du salon des arts ménagers dont la première édition ouvre ses portes en 1923. Le succès de l'entreprise familiale Calor est indissociable du tout électrique (sèche-cheveux, radiateurs parabolique et ventilateurs, rasoirs et bouilloires, cafetières et grille-pain, fer à repasser à thermostat...).
En 1959, deux ans après la signature du traité du marché commun lors du traité de Rome, Maurice Trouilhet succède à son oncle comme directeur de l'entreprise. C'est lui qui a la charge de préparer l'entreprise à l'entrée dans le marché commun en 1968.
A l'occasion du cinquantième anniversaire de l'entreprise, le journal télévisé consacre un sujet du journal télévisé régional à un reportage sur Calor. Le reportage présente une salle de montage où la main d'œuvre est surtout féminine : on voit les ouvrières qui assemblent les différentes pièces de grille-pain et de ventilateurs. Calor compte alors plus de 2000 salariés. Le PDG explique les principes du fonctionnement de l'entreprise qui est l'une de celles qui a développé les innovations qui ont marqué tous les secteurs de l'économie domestique au cours du XXe siècle, en s'associant souvent à des designers qui ont « habillé » ses ustensiles.
En 1972, l'entreprise Calor est entrée dans le groupe SEB. Aujourd'hui le siège social et le centre de recherche se trouvent toujours à Lyon et les usines sont à Mions dans le Rhône, à Pont-Evêque et Saint-Jean de Bournay dans l'Isère. Dans le quartier de Monplaisir, une rue Léo et Maurice Trouilhet entretient le souvenir.