L'Aménagement des berges du Rhône à Lyon

10 mai 2007
02m 12s
Réf. 00050

Notice

Résumé :

Reportage sur l'aménagement des berges du Rhône. Cet énorme chantier a nécessité 2 ans de travail, mais aujourd'hui les Lyonnais se promènent dans un parc paysager long de 5 kilomètres, en plein cœur de la ville.

Date de diffusion :
10 mai 2007
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Éclairage

L'inauguration des nouvelles berges du Rhône en mai 2007 consacre un parc paysager unique en Europe. Il s'étend sur 5 km de longueur pour une superficie de 10 hectares. Il relie le Parc de la Tête d'Or conçu au XIXe siècle à celui de Gerland créé par Michel Corajoud et achevé en l'an 2000. Les nouvelles berges du Rhône accueillent des modes de transports doux, des espaces de détente, d'animation et de loisirs.

Le nouvel aménagement a pour premier objectif de supprimer les 1600 places de stationnement qui encombraient et enlaidissaient les quais du Rhône. Pour pallier leur suppression, deux parkings souterrains sont construits, celui de place Maréchal Lyautey et celui de la Fosse aux Ours. Une consultation publique est lancée en juillet 2002. Elle aboutit à un cahier des charges qui fait l'inventaire des principaux besoins. C'est sur cette base qu'un concours est organisé. Après une première sélection de quatre équipes, c'est finalement l'agence In Situ (Anne Tardivon et Emmanuel Jalbert) qui est retenue, associée à l'architecte Françoise Hélène Jourda et au concepteur lumière Coup d'éclat. Tout au long de la phase de mise au point du projet, des réunions de concertation ont été organisées avec les habitants. Une péniche atelier amarrée sur les quais a favorisé cette interactivité avec les concepteurs.

L'équipe lauréate choisit de garder la topographie du site et le mur perré en glacis. Un rythme continu souligne les trajets : un ruban piéton le long de l'eau, un ruban de glisse pour les vélos et rollers. Les chemins suivent la ligne sinueuse du fleuve tandis qu'en amont et en aval des berges se développe une végétation naturelle. Au centre, des jardins urbains complètent l'aménagement. Une zone de bateaux, de péniches logements, et d'activités de restauration annonce les bateaux croisières et ceux des associations.

L'ensemble, conçu pour faciliter l'écoulement des crues prévisibles, articule huit séquences sur le parcours. Le « bretillod » est la zone humide des bras morts du fleuve où se développe un écosystème sauvage. La ripisylve propose une végétation caractéristique des bords de fleuves, avec notamment des peupliers. Puis l'aménagement d'îles-jardins confèrent aux rives habitées des espaces de détente et de loisirs. Du pont Lafayette au pont Wilson, une grande prairie sépare la zone piétonne de la zone de glisse. Au niveau de Guillotière, de larges terrasses en gradins au dessus d'un grand bassin permettent d'assister au spectacle de la ville. Le long de la piscine du Rhône, l'estacade sur pilotis double le ruban piéton. Le port de l'Université propose des aires de pique-nique et des terrains de jeux. Il sert également de quais pour les bateaux de croisières. Enfin une dernière zone de ripisylve annonce le parc de Gerland.

L'éclairage est feutré en blanc légèrement bleuté sur le mur perré qui sert de réflecteur. Au niveau de l'estacade, un éclairage spécifique identifie le parcours. Cet espace ouvert sur la ville devient un enjeu scénographique. Douze portraits de femmes européennes sont présents tout au long du parcours. Des plaques installées sur les berges prolongent ce parcours naturel avec quelques témoignages d'histoire européenne de Marlène Dietrich à Ellen Macarthur. Une intervention plastique de Philippe Favier, sous la forme de mots gravés sur des plaques de métal, ajoute une note poétique.

L'aménagement des nouvelles berges a des équivalents contemporains dans d'autres grandes villes. A Paris, la promenade plantée a transformé en long chemin vert une ancienne voie ferrée qui aboutit place de la Bastille. A New York, la première section du High Line Park, un ancien métro suspendu, a été inaugurée en 2009. Ces entreprises de reconquête des espaces abandonnés par les anciens modes de transport ferroviaires ou fluviaux contribuent à moderniser les grandes cités en les rendant plus attractives.

Laurent Baridon

Transcription

Présentatrice
On connaissait Paris plage, il y aura désormais Lyon plage. Les berges du Rhône ont en effet été entièrement réaménagées. Cet énorme chantier a nécessité deux ans de travail, cela valait le coup, les lyonnais vont pouvoir se balader dans un magnifique parc paysager long de 5 km en plein cœur de la ville. Reportage Virginie Fichet Thierry Simonet.
Inconnue 1
On a l’impression d’être en vacances, c’est vrai.
Inconnu 1
C’est un petit peu un aire de jeu pour tout le monde.
Inconnu 2
Et bien quand on est sportif, ça aide à faire du sport justement.
Journaliste
Leur regard a déjà changé. Le fleuve attire à nouveau les Lyonnais dans son lit fraîchement remodelé, comme une incision verte longue de 5 km, que le fleuve et les citadins ont regagné sur la ville.
Inconnue 2
Ça fait plaisir quand on a fini les cours de se retrouver ici, on a l’impression, ben ouais, d’être en, d’être à côté de la ville et c’est bien.
Inconnue 3
Et c’est très beau, ça a enlevé toutes les voitures, c’est quand même plus joli de voir un aménagement comme ça que de voir des toits de voitures.
Journaliste
Car il y a encore 5 ans, les berges du Rhône étaient un immense parking. Du bitume sont sortis 22 000 m² d’espaces verts. Sous la poussée des arbres, des aires de jeux, des parcours piétons, le macadam a cédé. Aujourd’hui, c’est un parc urbain de 10 ha, unique en Europe, qui s’étire au fil de l’eau.
Annie Tardivon
On a dessiné les choses les plus oblongues les plus étirées possibles en référence évidemment au lit du fleuve. Et puis aussi tout simplement parce qu’en période de crue, il faut que la totalité de l’eau puisse glisser, puisse passer.
Journaliste
Cette chirurgie esthétique a coûté un peu plus de 44 millions d’euros. Le prix d’une transformation profonde qui au-delà de l’enjeu environnemental et urbain doit être pour la ville une nouvelle fierté.
Gérard Collomb
On a eu par le passé l’image d’une ville un peu repliée sur elle-même, lorsque vous voyez des dizaines de milliers de personnes rassemblées sur ces quais, vous vous dites que les Lyonnais effectivement font aujourd’hui partie de la modernité. C’est l’image de Lyon qui change.
Journaliste
Lors de l’inauguration, Monsieur le Maire a livré une petite phrase trouvée sur son blog à propos des berges. C’est bien, c’est plus près que la plage. Un petit bonhomme de 5 ans lui a ainsi offert un joli slogan.