Marché des potiers de Dieulefit
Notice
Le marché des potiers de Dieulefit a rassemblé plus de 25 000 personnes. C'était également l'inauguration de la Maison de la Terre, lieu de formation, d'apprentissage et de conservation du patrimoine local.
Éclairage
Tous les deux ans pendant le week-end de la Pentecôte (les années impaires), Dieulefit, petite cité de Drôme provençale qui s'étire le long du Jabron, célèbre les potiers lors d'un marché très couru. C'est que la commune entretient avec cet art du feu une histoire vieille de 2 000 ans.
Des fouilles archéologiques ont, en effet, révélé des vestiges de fours et de poteries datant de l'époque gallo-romaine dans les quartiers actuels de Graveyron et des Grands Moulins. Car, à l'époque déjà, les hommes utilisent les ressources du sol local, une argile riche en kaolin particulièrement réfractaire, pour façonner amphores, pichets, coupes, bouillottes... Un four de potier médiéval a également été mis au jour près de l'église Notre-Dame-de-la-Calle.
Au XVe siècle, les premières traces écrites révèlent l'existence d'une tuilerie sur la colline des Plattes ; on trouve aussi mention d'un certain Jean Peyronnel, premier potier dieulefitois connu, dont l'atelier se trouvait sur l'actuelle place de l'Église.
L'activité potière se développe progressivement jusqu'au XIXe siècle, époque à laquelle elle fournit, avec les filatures, ses principales ressources à la ville. On compte alors 90 potiers dans la commune dont les productions utilitaires déclinent le vert et le jaune.
Le déclin de l'activité industrielle et l'explosion des arts décoratifs au début du XXe siècle marquent l'apparition à Dieulefit d'une poterie artistique, notamment grâce au peintre orléanais Étienne Noël, qui s'installe ici et achète la fabrique de Louis Pignet dans les années 1920. Il se démarque des fabrications locales, met au point de nouveaux émaux, diffuse ses œuvres à Paris, Londres, en Afrique du Nord et surtout sur la Côte d'Azur.
C'est ce patrimoine qu'est appelé à mettre en valeur la Maison de la Terre, inaugurée en ce 4 juin 1995, et auquel le journal télévisé régional consacre un reportage. Ce centre culturel doit s'attacher aussi à promouvoir la céramique contemporaine et surtout il a vocation à servir de lieu de formation professionnelle, à travers des ateliers et des stages pour enfants et adultes.
En 2007, cette structure est devenue la Maison de la Céramique du pays de Dieulefit, au double objectif : diffuser la culture de la céramique à travers un espace de présentation de l'histoire potière de Dieulefit, des expositions grand public sur les artistes contemporains, des actions pédagogiques et des activités de loisirs ; développer une formation professionnelle, en encourageant le développement de la filière.
Dieulefit compte de nos jours une trentaine de potiers. S'ils n'utilisent plus l'argile locale, ils ont néanmoins créé la marque « Dieulefit original » qui garantit l'authenticité et la qualité de leur fabrication : une pièce à usage domestique, ornemental ou artistique, conçue, réalisée, travaillée, émaillée, décorée entièrement dans les ateliers de Dieulefit.