L'historique de la foire de Lyon
Notice
La foire de Lyon fête ses 50 ans. Monsieur Camille Chalumeau, ingénieur en chef de la ville et seul témoin des débuts de la foire, retrace les grandes heures de son inauguration avec le maire de Lyon, Edouard Herriot.
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Éclairage
A la veille de l'inauguration de la 50ème foire de Lyon, le 23 mars 1968, par le général de Gaulle, Rhône Alpes actualités consacre un reportage à l'historique de la foire internationale de Lyon. Un acteur de premier plan est invité à commenter des documents sur cette histoire. Il s'agit de Camille Chalumeau, alors âgé de 89 ans. Camille Chalumeau, ingénieur de l'Ecole centrale des Arts et Manufactures de Paris est devenu en 1910 directeur de la voirie municipale avant de devenir ingénieur en chef de la ville en charge des travaux publics et de la voirie. C'est à ce titre qu'il établit en 1935, un « plan de circumliaison des voies d'accès à Lyon », avec deux tunnels (Croix Rousse et Fourvière) et un boulevard de ceinture. Ce plan est souvent appelé plan Chalumeau.
Les foires de Lyon avaient connu leur heure de gloire aux XVe et XVIe siècles lorsque le roi Charles VII avait pris la décision, le 9 février 1420 d'en autoriser la tenue afin de contrebalancer les foires de Champagne. Le reportage y fait d'ailleurs directement allusion. Il rappelle aussi la renaissance de la foire, en plein conflit mondial à travers l'évocation, rapide, d'une affiche sur la foire d'échantillons de 1916. En effet, à partir du 1er mars 1916, « s'est tenue à Lyon une Foire d'échantillons, la première du genre qu'on ait vue en France. Cette offensive économique avait été conçue et organisée avec l'appui de la municipalité lyonnaise par un certain nombre de commerçants et industriels de la ville à la tête desquels il faut citer M. Arlaud, citoyen suisse fixé Lyon. Son objet déclaré était de battre en brèche le monopole de fait de la Foire de Leipzig, de s'inspirer de ses enseignements et, s'il se pouvait, de lui susciter pour l'avenir une concurrence durable. L'expérience a réussi au delà des espoirs les plus optimistes » commente, en 1916, Maurice Zimmermann dans la chronique qu'il tient dans les Annales de Géographie. Le reportage pourrait laisser croire que la première foire s'est tenue en 1918, mais ce qu'évoque Camille Chalumeau c'est la décision de construire des bâtiments pérennes car, jusque là, la foire se tenait dans des bâtiments temporaires, souvent en bois, sur les quais du Rhône ou sur les places de Lyon.
Camille Chalumeau explique bien pourquoi la cérémonie de 1918 n'est pas la pose de la première pierre du futur Palais de la foire, souhaité par le maire de Lyon, Édouard Herriot, mais plutôt un battage de pieux en raison du caractère instable des terrains des bords du Rhône. En effet, ce sont des lônes, c'est à dire des terrains inondables et marécageux, à l'amont de Lyon, en bordure du Parc de la Tête d'Or, qui doivent accueillir le nouveau palais. La municipalité a l'expérience de la construction sur ce type de terrains puisque, plus au sud, les universités de Lyon et l'Ecole de santé militaire ont également été construits sur des lônes quelques décennies plus tôt. Une fois les fondations assurées par des pieux profonds, le palais de la foire est construit par l'architecte de la ville, Charles Meysson. Ce dernier dessine un bâtiment modulable néoclassique, mais il s'agit en fait d'un bâtiment fonctionnel dont le décor est composé de pierres factices qui reposent sur une ossature en béton armé. La construction des différents éléments va durer jusqu'en 1935.
En 1984, la foire de Lyon déménage à Chassieu dans les bâtiments d'Eurexpo. A la place de l'ancienne foire internationale est construite la Cité internationale de Lyon.