La fermeture du tunnel du Fréjus relance le débat sur le trafic des poids lourds dans les Alpes
Notice
Après un incendie le 4 juin 2005, le tunnel du Fréjus est fermé. A l'occasion de cette fermeture, les problèmes causés par le trafic des poids-lourds dans les vallées alpines sont posés. Le ferroutage apparaît comme une solution alternative.
- Rhône-Alpes > Savoie > Modane
Éclairage
Le premier grand tunnel percé dans les Alpes pour relier la France à l'Italie a été celui du Mont-Blanc dans la vallée de Chamonix, inauguré le 16 juillet 1965. Afin de faire face à la croissance du trafic routier entre les deux pays, un second tunnel a été creusé sous le col du Fréjus entre Modane, dans la vallée de la Maurienne, et Bardonnèche, dans le Piémont.
Mis en service le 12 juillet 1980, le tunnel de Fréjus se compose d'un tube unique bidirectionnel long de 12,895 kilomètres et muni de deux voies de circulation. Du côté français, il est relié au réseau intérieur autoroutier français par l'autoroute de la Maurienne, l'A 43, et à l'italien par l'autoroute A 32 qui conduit à Turin. Le tunnel du Fréjus a rapidement reçu un trafic routier très important. En 2005, 4 338 véhicules en moyenne l'empruntaient, dont 2 400 poids lourds. La croissance du trafic des marchandises par le tunnel du Fréjus est tout particulièrement notable: entre 1992 et 2003, il a augmenté de 220%. Et si depuis 2000 le trafic des poids lourds entre la France et l'Italie diminue, le tonnage moyen transporté par les camions ne cesse d'augmenter.
Les habitants de la Maurienne et de Chamonix protestent ainsi de plus en plus contre l'engorgement de leurs vallées par les poids lourds, tandis que les associations écologiques dénoncent la pollution qui en résulte. Cette question a été rendue plus aigüe encore par la fermeture du tunnel du Mont-Blanc pendant trois ans, à la suite d'un incendie survenu le 24 mars 1999. Durant cette période, le tunnel du Fréjus a reçu une majorité du trafic des camions qui empruntaient auparavant le tunnel du Mont-Blanc, certains choisissant cependant l'accès à l'Italie par le tunnel de Vintimille. Le tunnel du Fréjus a lui-même dû fermer entre le 4 juin et le 4 août 2005, également en raison d'un incendie qui a coûté la vie à deux chauffeurs routiers slovènes.
Hormis la question de la sécurité des tunnels routiers, cette fermeture a relancé le débat sur le ferroutage, c'est-à-dire le transport des marchandises par le rail. Le transport ferroviaire est en effet peu important dans les Alpes. Pourtant, seul un projet de ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin, à la fois pour le transport des voyageurs et des marchandises, prévu pour être réalisé d'ici 2020, est à l'étude.