Le futur parc du mont Pilat
Notice
Le mont du Pilat deviendra dans quelques années parc naturel régional. Il deviendra le lieu de promenades dominicales des Lyonnais et des Stéphanois.
Éclairage
Territoire de moyenne montagne culminant au crêt de la Perdrix à 1 432 mètres d'altitude, le massif du Pilat est situé sur les contreforts orientaux du Massif Central, à l'ouest de la région Rhône-Alpes, dans le département de la Loire. Barrière naturelle entre les fleuves Rhône et Loire, il a constitué une frontière entre les provinces du Vivarais, du Lyonnais, du Forez et du Velay tout en ouvrant, par ses cols facilement accessibles à la belle saison, des voies de communication entre les vallées du Rhône et de la Loire. Au XIXe siècle, sa proximité avec Saint-Étienne lui permet de bénéficier du développement économique de la région stéphanoise, notamment des industries métallurgie et textile : au moulinage, établi dès la fin du XVIe siècle, s'ajoutent alors le tissage de soieries et de rubans, la fabrication de tresses et lacets... Dans la seconde moitié du XXe siècle, la désindustrialisation fragilise le territoire, les communes agricoles se dépeuplent et la pression foncière, autour des petites villes, s'intensifie.
C'est dans ce contexte qu'est créé le Parc naturel régional (PNR) du Pilat, labellisé le 17 mai 1974. Dès l'après-guerre, le délégué du Touring Club de France de Saint-Étienne, Claude Berthier, convaincu de l'intérêt touristique du massif pour les habitants de Saint-Étienne et de Lyon, développe le projet d'un parc national, poursuivi dans les années 1960 par l'un des députés de la Loire, Bernard Muller. Au même moment, la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR), créée en 1963, est missionnée pour mettre au point une formule moins contraignante que celle des parcs nationaux. A l'automne 1966, elle organise à Lurs-en-Provence les journées nationales d'études sur les parcs naturels régionaux, où le concept de PNR est défini autour de trois principes : protéger la nature et les sites sur des territoires suffisamment vastes, animer des secteurs ruraux en difficulté, équiper les grandes métropoles en espaces naturels de détente. Le décret du 1er mars 1967 instituant les parcs naturels régionaux définit deux catégories : le parc "proche de la cité" et le parc "éloigné" ; c'est sur ce dernier modèle qu'est conçu le parc du Pilat, avec pour vocation première l'accueil des citadins.
Le court reportage de l'ORTF, diffusé en août 1968, rend compte de l'avancement du projet. Aussi bien par les images que par le commentaire, le futur parc est présenté essentiellement comme un terrain de récréation et de loisirs pour les Lyonnais et les Stéphanois, sans allusion à sa mission de protection de la nature, un lieu propice à la contemplation de magnifiques panoramas symbolisée par l'image d'une lunette d'approche. C'est en quelque sorte un paysage désincarné : les marques de la présence humaine, villages, chapelle, statue de Vierge, sont bien montrés – jusqu'à l'émetteur de télévision, élément bien peu naturel qui, grâce à une réglementation souple, perdurera et couronnera le parc naturel régional - mais à aucun moment n'apparaissent ni ne sont cités les habitants des lieux ou leurs activités.