Fouilles archéologiques au large d'Agde
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André Bouscaras, l’un des pionniers de l’archéologie sous-marine, évoque en compagnie de son épouse et collaboratrice les fouilles de l’épave dite des « bronzes de Rochelongue ». Le site a livré quantité d’objets métalliques datés de l’époque protohistorique. Le couple de chercheurs bénévoles insiste sur l’importance des travaux d’inventaire et d’étude réalisés après la fouille.
[Sujet en partie sans images]
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
15 juin 1966
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Contexte historique
ParIngénieure d’études au Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (ministère chargé de la Culture), rattachée au CNRS, UMR 5140, Université Paul Valéry Montpellier 3
Cette interview du couple Bouscaras, réalisée moins d’un an après celle de Denis Fonquerle , laisse apparaître le fossé qui sépare les démarches de ces deux pionniers de l’archéologie sous-marine agathoise. André Bouscaras distingue les recherches en plongée l’été et les études qui se poursuivent en hiver. Il montre la complémentarité des inventaires, dessins, photos et analyses du mobilier, éléments indispensables à une publication scientifique de qualité. Chaque objet est figuré sur un plan de répartition des découvertes qui s’étendent sur plusieurs centaines de mètres carrés.
En dépit de l’absence d’images pendant près d’une minute, les propos d’André Bouscaras nous semblent incontournables car ils révèlent la curiosité d’esprit et la profondeur de réflexion de ce chercheur bénévole qui reçoit néanmoins des autorisations et des subventions de la Circonscription des Antiquités historiques de Montpellier dirigée à l’époque par Hubert Gallet de Santerre. Le site dont il parle, « Rochelongue 1 » plus connu sous le nom de Bronzes de Rochelongue a fait couler beaucoup d’encre en termes d’interprétation. André Bouscaras évoque deux explications possibles avant de renoncer immédiatement à la première, celle d’un atelier de métallurgiste ennoyé par la remontée du niveau marin. En effet cette hypothèse n’est pas pertinente car le niveau marin n’a pas augmenté dans de telles proportions depuis 2500 ans. La seconde, celle de l’épave d’un navire atelier, est plus crédible. Elle évoque l’idée d’un fondeur itinérant qui aurait collecté des objets métalliques détériorés pour les recycler et produire à la demande ce dont la population locale avait besoin. Il explique ainsi la coexistence de matières premières, d’outils (des haches principalement) et de produits manufacturés. Néanmoins, l’idée d’un atelier de métallurgie sur un bateau en bois est difficilement acceptable sauf si l’on imagine que le fondeur accoste pour installer son atelier sur la plage. Une dernière piste avait été un temps suivie : celle de dépôts votifs en mer comme l’on en trouve parfois dans des grottes, les lacs ou les rivières.
Le site a livré 800 kg de lingots de cuivre, des résidus de fonte de cuivre et d’étain, des fragments de galène, des plaques de plomb et 1700 objets de bronze : outils, pointes de flèches et surtout éléments de parure. Les vestiges les plus récents permettent de dater leur abandon du milieu du VIe siècle avant notre ère, mais certains objets plus anciens remontent à la deuxième moitié du VIIe siècle. Cet assemblage est caractéristique des dépôts launaciens (du nom du site éponyme de Launac en Languedoc) qui consistent en une collecte de métaux hétérogènes effectuée par des rabatteurs au service de marchands étrusques, dans le contexte des échanges méditerranéens des VIIe et VIe siècles avant notre ère.
Si l’hypothèse d’un transport pouvait sembler cohérente avec certaines descriptions de l’inventeur du site (A. Bouscaras), qui laissent penser que cette embarcation aurait pu heurter un haut fond rocheux 500 m plus à l’ouest, la très grande dispersion géographique du mobilier (bien repérée grâce à l’excellent travail de pointage de chaque vestige sur le plan que l’on voit dans le reportage) et l’absence de synchronie nous incitent à privilégier des contacts réitérés sur une longue période et peu ou prou au même endroit : un lieu de transaction en mer, une sorte de lieu neutre servant de point de rencontre entre des peuples qui se craignent et s’observent.
Bibliographie
- Enrique Aragón Núñez, « The Rochelongue underwater site and the coastal mobility in West Languedoc (France) during the transit from Late Bronze Age to early Iron Age ». [Le site sous-marin de Rochelongue et les mobilités côtières dans le Languedoc occidental (France) au cours du passage de l'Âge du Bronze tardif au Premier âge du Fer], Riparia, n°6, 2020, p. 1-29.
- Enrique Aragón, Ignacio Montero-Ruiz, Mark E. Polzer, Wendy van Duivenvoorde, « Shipping metal : Characterisation and provenance study of the copper ingots from the Rochelongue underwater site (Seventh–Sixth century BC), West Languedoc, France » [Expédier du métal : étude caractéristique et de la provenance des lingots de cuivre du site sous-marin de Rochelongue (VII-VIe siècle BC)],Journal of Archaeological Science : Reports (Elsevier), Vol. 41, 2022, DOI : 10.1016/j.jasrep.2021.103286.
- Jean Guilaine, Laurent Carozza, Dominique Garcia, Jean Gascó, Thierry Janin et Benoît Mille, Launac et le Launacien. Dépôts de bronzes protohistoriques du sud de la Gaule, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, 2017.
Transcription
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