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10 févr.
1973

Histoire de la découverte de l'Éphèbe d'Agde

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Résumé

En 1964, alors que le GRASPA prospecte le lit du fleuve Hérault, l’un des plongeurs découvre presque en face de la cathédrale d’Agde, au pied du pilier d’un pont sur le point d’être détruit,  une statue en bronze représentant un éphèbe. Denis Fonquerle, président du GRASPA, raconte cette découverte.

Date de publication du document :

21 déc. 2022

Date de diffusion :

10 févr. 1973

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Contexte historique

ParIngénieure d’études au Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (ministère chargé de la Culture), rattachée au CNRS, UMR 5140, Université Paul Valéry Montpellier 3

En même temps que les recherches en mer, dès les années 1960, Denis Fonquerle et le GRASPA prospectent le lit de l’Hérault. À cette époque, le fleuve fait encore partie du domaine public maritime et les fouilles doivent y être conduites et supervisées avec la même rigueur qu’en mer. Les autorisations sont délivrées par le directeur de la DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines) pour le ministère de la Culture. Les conditions y sont beaucoup plus difficiles notamment en raison de la dangerosité du courant et de la quasi absence de visibilité, un peu meilleure en hiver qu’à d’autres moments de l’année. Le courant et les crues érodent les berges, les dragues sablières parachèvent les destructions.

C’est dans ce contexte que Denis Fonquerle a cru identifier l’épave d’un navire ayant transporté des matériaux de construction semi-finis à destination d’un bâtiment public. L’examen des rapports de fouille montre que le dévasage s’est fait à la main, sans aspirateur à sédiment, ce qui n’a pas contribué à améliorer la visibilité et n’a pas permis de conserver le petit mobilier éventuellement associé. L’étude des plans de répartition du mobilier indique que la plupart des vestiges se concentrent sur la rive gauche de l’Hérault, c’est-à-dire au cœur du méandre, ce qui s’explique parfaitement par la direction du courant et une accumulation naturelle, au fil des crues, de vestiges en provenance de l’amont. Cette interprétation est renforcée par l’hétérogénéité chronologique du gisement puisque les amphores de Marseille couvrent la période de 550 à 150 avant notre ère. Enfin l’un des huit tambours de colonne retrouvés, présente des traces de mortier qui démontrent qu’il ne peut s’agir que d’un élément déjà inséré dans une construction et non pas d’un produit semi-fini c’est-à-dire transporté au sortir de la carrière. Les colonnes, le chapiteau ainsi que les différents éléments de mortier révèlent la présence d’une construction de style hellénistique effondrée en bord de fleuve.

La découverte de l’Éphèbe a lieu de manière fortuite en 1964, en pleine ville, face à la cathédrale, au pied d’un ancien pont qui devait être détruit. L’auteur de la découverte n’est pas Denis Fonquerle mais un membre de son équipe, Jacky Fanjaud, qui aperçoit un fragment brillant de la statue en bronze et un avant- bras dissocié. La découverte est rapidement connue. Certains imaginent déjà une sculpture de Lysippe, contemporain et portraitiste d’Alexandre faite de son vivant. D’autres penchent pour une copie romaine. Deux ans plus tard la seconde jambe est retrouvée à 1,5 km en aval de la première découverte. En 1967, l’Éphèbe est restauré en 1967 au Laboratoire d’archéologie des métaux (LAM) à Jarville près de Nancy. On lui ajoute sa seconde jambe mais pas l’avant-bras car le métal paraît différent.

Les débats quant à l’interprétation se poursuivent encore de nos jours entre spécialistes. Entre 2007 et 2009 une nouvelle restauration confiée au Centre de recherche et de restauration des musées de France permet de replacer l’avant-bras gauche sur la statue et de démontrer que celui-ci avait été remplacé dès l’époque antique ce qui expliquait la différence de nature et d’aspect du métal, de moins bonne qualité que la statue elle-même. Hélas, ni la technique de fonte ni la composition du bronze ne permettent de préciser la datation de la statue et celle de sa réparation. 

Enfin les deniers résultats de l’étude stylistique font de l’Éphèbe d’Agde une représentation possible d’Alexandre mais plus dans son rôle de souverain. François Queyrel, directeur d’études à l’EPHE (École pratiques des hautes études) à Paris, souligne qu’aucun des attributs de la statue (le manteau, la coiffure ou le serre-tête) n’est suffisamment probant au regard des représentations grecques dûment attestées). Si le style de la tête est bien hellénistique, le mouvement du corps reflète plutôt celui en vigueur à l’époque grecque classique. Surtout, l’avant-bras gauche n’a pas été réparé mais remplacé par un autre avant-bras de telle sorte que la main puisse tenir un objet lourd de section carrée. Par analogie avec des sculptures bien identifiées en Italie au Ier siècle avant notre ère, il a dernièrement proposé de l’interpréter comme un porteur de plateaux ou de candélabres.

Selon lui, « l’Alexandre d’Agde est donc le produit d’un atelier de la fin de la République (IIe siècle avant notre ère) destiné à orner la maison d’un riche habitant de la Narbonnaise qui s’approvisionnait en Italie où la sculpture avait déjà été réparée. Le bronze a pu être fondu en Grèce aussi bien qu’en Italie ; il témoigne en tout cas du goût rétrospectif pour l’art grec qui n’hésite pas à créer des statues classicisantes en les dotant d’une tête d’Alexandre ».

Un autre débat a agité le monde de la culture entre 1964 et 1984 : qui conservera le précieux bronze ? En raison de l’absence d’un musée local présentant toutes les garanties de sécurité, l’Éphèbe sera présenté au musée du Louvre aux côtés de la Victoire de Samothrace. Pour Denis Fonquerle qui a oublié le rôle de Jacky Fanjaud et s’est approprié tout le mérite de la découverte, c’est son enfant qui est emprisonné au Louvre. Il n’aura de cesse, avec l’appui des élus locaux, de le faire revenir à Agde.

Bibliographie

  • Benoît Mille, « Nouvelles données de laboratoire sur l’Éphèbe d’Agde », dans De l’Éphèbe à l’Alexandre d’Agde,  Montpellier, J.F. Impression,  2012, p. 25-34.
  • François Queyrel, « L’Alexandre d’Agde: un porte-plateau ou un porte-flambeau », dans De l’Éphèbe à l’Alexandre d’Agde,  Montpellier, J.F. Impression, 2012, p. 61-72.

Transcription

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