L’Éphèbe d'Agde présenté au public
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Exposé au Musée du Louvre depuis sa découverte, l’Éphèbe d’Agde, véritable symbole de la ville, revient « au pays » pour quelques jours. La municipalité profite de l’événement pour mettre en œuvre la création d’un musée dont la statue en bronze de l’époque hellénistique sera la pièce majeure.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
18 mai 1982
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Contexte historique
ParIngénieure d’études au Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (ministère chargé de la Culture), rattachée au CNRS, UMR 5140, Université Paul Valéry Montpellier 3
L’Éphèbe d’Agde, découvert dans l’Hérault en 1964, a été exposé à Paris au musée du Louvre après avoir été classé monument historique au titre des objets par un arrêté du 28 juin 1966. Peu de temps après, l’État en revendique la propriété du fait du lieu de sa découverte, l’embouchure de l’Hérault faisant à l’époque partie du domaine public maritime.
À partir de la période révolutionnaire, s’est développée une conscience de l’existence d’un patrimoine à protéger, qui s’affine au cours du XIXe siècle. En dépit des réformes administratives entreprises par l’État dès 1830, il faut attendre un premier régime légal promulgué le 30 mars 1887, puis un deuxième le 31 décembre 1913. Plusieurs fois modifiée, la loi de 1913 reste le texte fondateur de la protection des monuments historiques. Selon l’article L622-1 du Code du patrimoine (qui l’englobe aujourd’hui), peuvent être classés monuments historiques les objets mobiliers, soit meubles proprement dits […] dont la conservation présente, au point de vue de l’histoire, de l’art, de la science ou de la technique, un intérêt public
.
Le 15 mai 1982, l’Éphèbe, prêté par le Louvre, revient à Agde dans l’espace Molière, une salle municipale sécurisée, pour une exposition de quelques jours. Un timbre à l’effigie de la statue est émis par La Poste pour commémorer cet événement fortement médiatisé, qui enclenche un processus irréversible. Jean Miquel, directeur de la SEBLI (Société d’équipement du Biterrois et du littoral), qui n’apparaît pas dans le film, Pierre Leroy-Beaulieu, maire d’Agde et Denis Fonquerle, président du GRASPA, portent le projet avec une détermination sans faille. Le musée ouvre en 1985 sous la direction d’Odile Bérard-Azzouz, conservatrice du patrimoine, mais l’Éphèbe ne fait son retour définitif en Agde qu’en 1987.
Dans le film, Denis Fonquerle revisite à sa manière l’histoire d’Agde en donnant un véritable cours à des enfants qui semblent captivés. Il interprète la statue comme celle d’une divinité adorée par les Grecs, que les Romains vont détruire à leur arrivée, tandis que Pierre Leroy-Beaulieu en fait la représentation d’un ancien chef local. La réalité est plus compliquée. Dans une plaine basse parsemée de lagunes et d’étangs et surmontée par le volcan du mont Saint-Loup, le port fluvial d’Agde a connu deux périodes de fréquentation importante durant l’Antiquité : l’une, entre 525 et 300 avant notre ère, dans un contexte culturel grec, par l’intermédiaire de Marseille ; l’autre entre 150 avant notre ère et 50 de notre ère, lorsque l’espace maritime méditerranéen est désormais romain. En l’absence de contexte susceptible de préciser les conditions de son transport (datation et origine de la cargaison ou des éléments d’un navire), la statue découverte isolément conserve son mystère.
Denis Fonquerle et Pierre Leroy-Beaulieu se retrouvent sur la nécessité de conserver cette pièce unique à Agde et si le premier fait semblant d’en revendiquer une propriété qu’il sait illégitime, il souhaite avant tout pouvoir raconter, devant un public admiratif, les exploits du GRASPA dans la découverte de cette statue en bronze qu’il a toujours considérée comme son enfant. L’Éphèbe est devenu en une vingtaine d’année à la fois trésor national et symbole de la ville d’Agde.
Bibliographie
- « Article L622-1 », Code du patrimoine [en ligne] (Mise à jour 09/09/2005). Site internet : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006845875/
Transcription
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