Un livre sur les oiseaux des étangs
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Résumé
Les photographies qui illustrent le livre Oiseaux au fil d’étangs ont demandé de longues journées d’observation et de patience au photographe Thomas Roger et à l’ornithologue Patrice Cramm. Grâce à un matériel approprié et aux nombreuses heures passées dans l’eau dans un abri, le photographe a su se faire oublier et saisir le comportement de chaque espèce.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
03 nov. 2005
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Contexte historique
ParChercheur CNRS (Centre national de la recherche scientifique) au CEFE (Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive, Montpellier)
Marquant la limite entre les milieux continentaux et marins, le littoral regorge d’êtres vivants. Qu’ils soient oiseaux, poissons, crustacés, fleurs des dunes ou encore touristes en quête de plages, pêcheurs, éleveurs ou résidents, tous veulent occuper une place au soleil sur ce mince cordon. Parmi les milieux remarquables du littoral, les étangs littoraux ou lagunes, accompagnés de leurs dunes, sansouïres [1], prés salés ou canaux, tiennent une place privilégiée. Le littoral du Languedoc-Roussillon est unique en son genre par le chapelet de lagunes qu’il renferme. Chaque étendue d’eau est une zone de refuge, d’alimentation et de reproduction pour un grand nombre d’espèces d’oiseaux.
Ainsi commence le bel ouvrage dédié aux oiseaux du littoral languedocien que ce reportage nous présente [2]. Publié en 2005 par les Éditions Biotope, le livre est un témoignage photographique remarquable réalisé par deux naturalistes de l’association Regard du Vivant [3], Frédéric Larrey et Thomas Roger. Ces superbes clichés sont accompagnés par des textes rédigés par Xavier Rufray [4] et Patrice Cramm [5], spécialistes reconnus des oiseaux du Languedoc-Roussillon. Cette publication résume vingt ans d’expérience sur les oiseaux des lagunes et met en évidence la très grande richesse environnementale des lagunes et marais du littoral méditerranéen et des différentes pratiques locales qui favorisent l’existence et le maintien de tels milieux naturels.
Elle suggère également un « code de bonne conduite » lors d’une promenade en zone humide, et propose des balades naturalistes sur le littoral languedocien.
L’éditeur de ce livre mérite qu’on s’y attarde. Biotope est à l’origine un bureau d’études en environnement, créé à Mèze en 1993 par trois passionnés de nature (Frédéric Melki, Thomas Menut et Michel Geniez) inspirés par le Sommet de la Terre de Rio de 1992 (qui a fait de la biodiversité le cœur des actions à entreprendre en faveur de l’environnement et qui a consacré le terme « développement durable »). Ils ont fondé en 1994 les Éditions Biotope, qui publient aussi bien des ouvrages scientifiques que des livres pour un public plus large, et bientôt une collection de littérature générale. En 2014 a été créée la Fondation Biotope, avec trois volets consacrés à la biodiversité : concevoir et mettre en œuvre des projets, les financer et diffuser la connaissance ; elle est depuis 2018 membre de l’UICN Monde et membre du comité français de l’UICN.
Le présent reportage a été tourné dans la réserve de l’étang de l’Estagnol. Il illustre le travail de terrain réalisé sur plusieurs années par les auteurs du livre. Nous y voyons Patrice Cramm et surtout Thomas Roger en pleine action d’observation, à l’aide notamment d’un affût flottant qui permet d’approcher les oiseaux pour mieux les étudier et les photographier. De l’exploitation à la conservation, l’Estanhol (en occitan : petit étang) entretient depuis longtemps un lien fort avec les hommes du territoire. Il abrite une diversité animale et végétale élevée, sert de refuge au plus petit mammifère d’Europe (la Musaraigne étrusque) et accueille depuis 2007 un programme de réintroduction des Cistudes d’Europe. Il participe à la conservation des habitats méditerranéens, à l’amélioration des connaissances scientifiques sur les habitats, les espèces et leur fonctionnement, au partage des savoir-faire et à la sensibilisation des scolaires et du grand public.
[1] Sansouïre : habitat composé de terres périodiquement inondées, très salines, recouvertes de salicornes, de soudes et de saladelles.
[2] Oiseaux au fil d’étangs - À la découverte des oiseaux du littoral languedocien, éd. Biotope, 2005.
[3] L’association Regard du Vivant regroupe des photographes naturalistes, des communicants, des graphistes et des auteurs, qui ensemble se donnent pour principale mission de sensibiliser le grand public et les enfants aux enjeux de conservation de la biodiversité, au moyen de campagnes photographiques sur les richesses naturelles, d’ouvrages naturalistes, d’expositions, de livrets pédagogiques.
[4] Xavier Rufray est directeur du Service Conservation de la Biodiversité au bureau d’études Biotope, à Montpellier.
[5] Patrice Cramm collabore notamment avec le CEFE (Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive) et avec l’OSU OREME (Observatoire des Sciences de l'Univers - Observatoire de Recherche Montpelliérain de l'Environnement).
Remerciements à la maison d'édition Biotope.
Bibliographie
- Frédéric Larrey, Xavier Rufray, Patrice Cramm, Thomas Roger, Oiseaux au fil d’étangs - À la découverte des oiseaux du littoral languedocien, éd. Biotope, 2005.
Transcription
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Présentateur
Les oiseaux du littoral languedocien dans l’actualité, il s’agit en fait d’un livre consacré, qui leur est entièrement consacré, son titre « Oiseaux au fil d’étangs ».Il recense les très nombreuses espèces de nos lagune ainsi que les lieux pour les approcher.Cela a demandé plusieurs années de travail à une équipe de 4 ornithologues et photographe de la région.Anne-Sophie Mandrou et Franck Detranchant ont suivi une de leur séance d’observation.
Anne-Sophie Mandrou
Le petit matin dans la réserve de l’Estagnole à Villeneuve-lès-Maguelone.Coincé entre la route et la voie ferrée, un espace protégé et interdit au public, lieu de vie d’une cinquantaine d’espèces d’oiseaux en cette saison.Cette roselière est devenue le lieu d’observation privilégié de l’équipe d’ornithologues et de photographes.
Patrice Cramm
Près de Villeneuve là-bas il y avait, dans les arbres, il y avait 500 linottes ensemble.J’avais jamais vu un groupe pareil.Ça se lève, ouah, ce truc, c’est quoi, que des linottes, 500 linottes ensemble, j’avais jamais vu un groupe aussi gros, c’est mon record.
Anne-Sophie Mandrou
Répertorier les oiseaux du littoral languedocien est un travail de longue haleine.La richesse des milieux humides, lagunes, canaux, roselières, favorise la diversité des espèces.Sur l’ensemble des saisons, on peut en observer jusqu’à 350 qu’elles soient sédentaires ou migratrices.
Patrice Cramm
Il faut attendre de passer presque dix ans pour pouvoir dire si une espèce évolue dans un sens favorable ou dans un sens défavorable.Et encore il faut tenir compte de ce qui se passe autre part.Par exemple la mouette mélanocéphale, c’est une espèce qui est en train d’exploser chez nous, il y a énormément d’individus nicheurs, mais on sait qu’en mer noire les grosses populations sont en train de s’écrouler.
Anne-Sophie Mandrou
Un drôle d’engin indispensable pour approcher les oiseaux et leurs habitudes de vie dans leur milieu.C’est un affût flottant fabriqué par le photographe Thomas Roger avec un bout de planche à voile et de toile de camouflage.
Thomas Roger
On va jouer sur l’attente, sur le temps en fait pour que l’animal s’habitue à voir cette masse.Et à partir du moment où il ne fait plus attention à l’affût, là on commence à se déplacer, et c’est là où on arrive à faire des clichés un peu atypiques, où on a vraiment le comportement de l’animal.Il ne fait plus attention à nous et des fois et bien les oiseaux arrivent même jusqu’à poser sur l’objectif, ça c’est un peu le comble du photographe.
Anne-Sophie Mandrou
Des clichés étonnants obtenus après de journées entières de planque, debout dans l’eau.
Thomas Roger
J’ai aménagé, j’ai une télé… je rigole.J’ai mes sandwiches, de quoi boire, voilà, je passe la journée là-dedans.Et je me ballade dans tous les canaux de la réserve.
Anne-Sophie Mandrou
Et pour approcher certaines espèces, Thomas use aussi d’autres stratagèmes.Vous parlez aux oiseaux ?
Thomas Roger
(Rires) voilà, ça c’est une technique qu’on utilise aussi.En fait, on fait aussi le bruit d’un oiseau qui alarme et tous les autres passereaux viennent voir d’où vient ce danger et ça, ça permet qu’on avance notamment dans les roseaux, d’attirer beaucoup de passereaux, de roselières comme ça, ils viennent tout près.
Patrice Cramm
Le martin-pêcheur, il arrive, il va plonger.
Anne-Sophie Mandrou
Au-delà de la menace actuelle de la grippe aviaire, d’autres dangers plus latents pèsent sur les oiseaux des étangs.Comme la dégradation des milieux par nos comportements et notre pression urbaine.Recenser les espèces et leur mode de vie dans un ouvrage est aussi un acte de sensibilisation.Mieux les connaître pour mieux les protéger.
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