Villeneuve-lès-Maguelone face aux changements climatiques
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Résumé
Réalisée par le service audio-visuel du Département de l’Hérault, cette vidéo met en évidence l’équilibre fragile de certains sites du littoral héraultais, tel celui de Maguelone, et les conséquences à venir du changement climatique qui provoque l’élévation du niveau de la mer. Une réflexion sur le maintien d’un tourisme durable est également menée.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
2017
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- 00133
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Contexte historique
ParDirectrice du Tourisme, du Maritime et de l’Eau, Département de l’Hérault
Autrefois isolé de la mer et des étangs, l’îlot volcanique de Maguelone est maintenant relié au cordon littoral par une langue de terre. Préservé jusque-là des phénomènes extrêmes grâce à son altimétrie, le site pourrait retrouver son caractère insulaire d’ici quelques décennies en raison de l’élévation du niveau de la mer provoquée par le changement climatique.
À l’appui d’une vue aérienne du secteur, la vidéo illustre sa fragilité intrinsèque face aux éléments naturels. Séparant la mer des étangs, la fine bande de sable qui relie Frontignan à La Grande-Motte et Sète à Marseillan, s’est constituée il y a plusieurs milliers d’années à la faveur de variations du niveau de la mer et d’incursions marines dans les lagunes. Cette formation géologique particulière, appelée lido, est le support de plusieurs stations balnéaires. Elle subit une forte érosion, que n’ont pu enrayer les ouvrages de protection construits au droit des secteurs urbanisés, en particulier depuis les années 1950.
Lors des tempêtes, la submersion du littoral et l’inondation des quartiers habités peuvent se produire. Les épisodes importants de 1982, 1997 ou encore 2003 ont même engendré des brèches au sein du lido de Pierre Blanche, qui borde l’étang éponyme situé entre Frontignan et Villeneuve-lès-Maguelone, provoquant la connexion temporaire entre mer et lagune. Ce secteur est l’un des plus sauvages de l’Hérault, mais aussi l’un des plus fragiles. La hausse du niveau marin, conjuguée à l’érosion et à la submersion marine, entraînera inéluctablement une rupture progressive du cordon de sable et une jonction à terme entre étangs et mer.
La vidéo évoque un autre risque naturel auquel les autorités publiques nous sensibilisent depuis quelques années : le tsunami. L’occurrence d’un raz-de-marée en Méditerranée est considérée comme probable. Il serait la conséquence d’un séisme ou d’un glissement de terrain au large. Ce phénomène entraînerait le déplacement d’une très grande quantité d’eau, générant une vague pouvant atteindre plusieurs mètres au droit des côtes. Des tsunamis ont déjà affecté le littoral méditerranéen, comme par exemple à Nice en 1979, où 11 victimes furent recensées, ou encore en 1887, où une élévation du niveau de la mer de deux mètres fut constatée dans les Alpes-Maritimes. Ce phénomène pouvant se produire à toute période de l’année, y compris lors de pics de fréquentation, les communes héraultaises sont invitées à mettre en place des mesures de sensibilisation et de sauvegarde de la population permanente et saisonnière.
Dans le cadre des réflexions menées par la Mission Interministérielle d’Aménagement du Littoral des années 2000, une étude stratégique a été portée par le Département de l’Hérault en lien avec les collectivités locales et l’État sur les communes de Frontignan et Villeneuve-lès-Maguelone. L’objectif de cette analyse était de mieux comprendre les phénomènes d’érosion et de submersion marine, de caractériser les enjeux et de proposer des aménagements, en privilégiant les méthodes douces et en priorisant les secteurs d’intervention.
Très dégradé à la fois par l’érosion mais aussi par la main de l’homme, le lido situé en face de la cathédrale a été considéré comme prioritaire pour la gestion du trait de côte. Sur ce secteur, les enjeux concernent le monument historique mais également les infrastructures de l’ESAT (Etablissement et service d’accompagnement par le travail) des Compagnons de Maguelone. La plage est également fréquentée en toute saison et est réputée pour la pratique du kitesurf. La commune de Villeneuve-lès-Maguelone exploite un centre de loisirs situé à proximité immédiate de la mer.
Un programme de travaux a été défini, en concertation avec les acteurs locaux, l’État, les partenaires financiers et l’association des Compagnons de Maguelone. Le cordon dunaire a été reconstitué en retrait de la plage, pour restaurer le fonctionnement naturel du système dune-plage, et végétalisé avec des espèces locales. Les bassins aquacoles de l’ESAT, inutilisés depuis quelques temps, ont été supprimés, tout comme les enrochements et la prise d’eau de mer situés sur la plage. Une piste d’accès a été créée en retrait du littoral et évite le piétinement des espaces proches de la mer, notamment par le petit train touristique.
Le projet a fait l’objet d’un traitement paysager particulier compte tenu des forts enjeux patrimoniaux, et de mesures compensatoires liées à la présence d’une espèce végétale protégée, Euphorbia peplis, impactée par les travaux. D’un montant d’environ deux millions d’euros, et porté en co-maîtrise d’ouvrage par la commune de Villeneuve-lès-Maguelone et le Département de l’Hérault, cet aménagement a bénéficié des fonds de l’Europe, de l’État et de la Région. Cette phase de travaux a constitué une première étape dans une réflexion de plus longue haleine, nécessaire pour imaginer le devenir du site sur le moyen et long terme. Celle-ci s’amorce dans le cadre d’un partenariat qui se met actuellement en place entre les quatre intercommunalités qui bordent le golfe d’Aigues-Mortes, de Frontignan au Grau-du-Roi et qui a vocation à mener une stratégie de gestion intégrée du trait de côte à l’échelle de cette grande cellule sédimentaire.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
(Musique)
Philippe Carbonnel
On est sur un site très particulier.On voit la beauté de ce paysage et aussi sa fragilité puisqu’on est au ras de l’eau donc on est soumis à des pressions naturelles liées au changement climatique, par exempleet notamment l’érosion des côtes, le recul du territoire, du trait de côte et puis des pressions anthropiques également,puisqu’on a des zones touristiques importantes de part et d’autre, Frontignan et Palavas qui bénéficient de ce site naturel avec une gestion sur site de l’association des Compagnons de Maguelone qui accueille des personnes avec un certain handicap au sein de ces lieux.Sur ce site classé, on a un équilibre qui est sans doute fragile.On a un équilibre, des espaces naturels, on a un équilibre socioéconomique, une partie sociale et solidaire et une partie développement économique.Et puis aujourd’hui on se pose des questions pour les années et les décennies à venir, comment ça va perdurer.En bord de mer, le réchauffement climatique se traduit par une lente élévation du niveau de la mer et il y a des enjeux qui sont menacés.On aura un jour la presqu’île de Maguelone qui deviendra sans doute une île avec des effets induits et la disparition par exemple des vignes de bord de mer qu’on a sous nos yeux.L’impact que ça peut avoir sur l’association des Compagnons de Maguelone qui pourrait un jour voir leur outil de travail disparaître.Vous savez que la dernière tempête du 13 et 14 octobre dernier, on a eu 30 ou 40 centimètres d’eau dans des quartiers à Frontignan, dans des quartiers à Palavas et c’était une simple tempête décennale maximum.Un tsunami qui se provoquerait en Sicile amènerait sur nos côtes une vague importante qui pourrait détruire des quartiers entiers.Et je pense que, à la fois les infrastructures sont mal protégées, ou pas assez protégées et la population n’a pas cette culture du risque.Aujourd’hui, on saurait qu’un tsunami va arriver, on n’aurait pas le temps de prévenir la population, et la population sur place ne saurait pas quoi faire.Et je n’ose pas imaginer si ce tsunami arrivait en plein mois d’août avec une forte fréquentation.Les problèmes liés au changement climatique peuvent se poser dès demain si un tsunami arrivait et sans doute dans quelques années avec des phénomènes plus progressifs.On vient d’être sélectionnés sur un projet européen avec 12 partenaires qui viennent de 5 pays européens différents, d’autres sites, d’autres pays autour de la Méditerranée qui connaissent le même type de problèmes que l’on a à gérer ici.Et on est intéressés de voir comment ils gèrent, des fois de façon un peu différente, et puis tout simplement à plusieurs on est plus intelligents.Ce projet européen s’appelle CoEvolve et le site de Frontignan Villeneuve-lès-Maguelone a été retenu comme site pilote dans ce projet.Il s’agit d’examiner la pérennité, le maintien des zones touristiques côtières de bord de mer.Et aujourd’hui, on a de grandes inquiétudes par rapport à ces effets du changement climatique sur ces infrastructures qui beaucoup datent de la Mission Racine, donc qui ont 30 ou 40 ans ;c’est un héritage que l’on a aujourd’hui à gérer et dont on est responsables pour le pérenniser.Le tourisme aussi, le tourisme qui se concentre beaucoup sur la frange littorale c’est la plus forte activité économique de l’Hérault.On a un rôle important pour permettre de préserver et de maintenir cette activité.On vient d’achever des travaux.Alors ces travaux ils viennent de loin puisqu’il y a plus de 10 ans qu’on y réfléchissait, qu’on les a étudiés, qu’on a obtenu les autorisations réglementaires pour les réaliser.Avec la commune de Villeneuve-lès-Maguelone on a investi plus de 2 millions d’euros pour réaliser ces travaux.Le problème qu’on avait ici c’est le lido qui devenait de plus en plus étroit, et de plus en plus fragile.À l’endroit où est aujourd’hui la dune, on avait des bassins aquacoles, une activité en bord de mer, on avait un petit train qui passait, qui desservait avec les touristes le long de la plage, etc.Une voie donc devant la dune, une voie d’accès, régulièrement endommagée et réparée par la commune de Villeneuve-lès-Maguelone.Et ça, c’était à la fin des années 80.Par rapport à ce site classé, on est proche de la cathédrale de Maguelone dans le périmètre des sites classés, ça a été très long à trouver un consensus, un compromis d’aménagement qui convienne à toutes les parties, à la partie site classée, à la partie les bailleurs de fonds, les porteurs du projet, la commune et le Département par rapport aux coûts que représentaient ces travaux.C’est un recul des installations.Donc on a détruit les bassins aquacoles dont on parlait et on a reconstitué, on a réaligné une dune, cet espace dunaire, sur près d'un kilomètre pour aligner la dune que l’on avait côté Palavas et le cordon dunaire qui est du côté Frontignan de l’autre côté.On a trouvé ce sable qui constitue un bouchon sableux du côté du grau du Prévost sur la commune de Palavas.Ça a permis d’améliorer la communication hydraulique entre la mer et l’étang du Prévost.On a retiré 40 000 mètres cubes de sable qui ont permis de reconstituer cette dune et de consolider la plage à cet endroit-là.On a retrouvé un paysage de qualité, on a retrouvé une largeur de plage très intéressante et puis on a reconstitué une espèce de continuum sur la plage, sur le littoral face à la mer.Contrairement à ce que la Mission Racine a aménagé dans les années 60, 70, 80, on cherche aujourd’hui la souplesse.C’est-à-dire qu’on ne protège plus un site avec des grandes digues en enrochement en béton etc.On essaie de s’adapter au phénomène naturel et non pas de s’opposer au phénomène naturel.Ici, on a rechargé du sable sur la plage, on a recréé une dune que la nature n’avait plus la force de construire ;on a créé des espaces pour gérer la fréquentation des visiteurs, des touristes et des gens qui viennent se promener sur la plage, tout ça, voilà.On ne veut pas sacraliser des sites mais on veut organiser la fréquentation pour que le site ne soit pas fragilisé.On a aidé la nature à recoloniser et revégétaliser cet espace, cette nouvelle dune qui venait d’être créée avec tout un tas de plantations et avec de nombreuses espèces adaptées au milieu dunaire qui est un milieu hostile, avec peu d’eau.Une biodiversité de la flore pour retrouver un paysage dunaire et petit à petit on voit deux ans plus tard que la nature a fait son effet puisque ça s’est reproduit.On voit un couvert végétal qui est intéressant.
(Musique)
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