Érosion des plages sur le littoral héraultais
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Sur le littoral languedocien, les plages sont soumises à une importante érosion. Le recul du trait de côte est plus ou moins important selon les secteurs. Une autre approche de la gestion du littoral doit être mise en place : la priorité doit être donnée à une protection « douce ». Exemples à Carnon, Villeneuve-lès-Maguelone et à la réserve du Bagnas.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
07 sept. 2004
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ParDirectrice du Tourisme, du Maritime et de l’Eau, Département de l’Hérault
Une quarantaine d’années après la Mission Racine, l’érosion qui menace le littoral languedocien et rétrécit les plages d’année en année, ne cesse de préoccuper les acteurs locaux. L’aménagement de très nombreux ouvrages en enrochement pour tenter de fixer le trait de côte, montre ses limites. Entre 2000 et 2006, une nouvelle Mission interministérielle d’aménagement du littoral est instituée en Languedoc-Roussillon. Son objectif est d’élaborer un cadre stratégique pour le devenir de notre rivage sur le moyen et long terme et de créer les conditions de la réalisation des travaux envisagés.
Réalisé à mi-parcours de cette phase de réflexion, le reportage alerte le téléspectateur sur les enjeux auxquels sont confrontées les côtes héraultaises. Le recul du trait de côte est observé en de nombreux points, comme à Villeneuve-lès-Maguelone où 30 mètres de perte de rivage ont été constatés en 50 ans. Certains secteurs sont même entièrement privés de plages. Localement, la vitesse d’érosion s’élève à un mètre par an. Pour appréhender ce phénomène, il est nécessaire de se déplacer tant dans l’espace que dans le temps. Les sables de nos côtes proviennent de millions d’années d’érosion des massifs qui bordent nos fleuves, jusqu’à nos lointaines Alpes. Ils sont ensuite transportés le long du littoral par un courant préférentiel, dit « dérive littorale » . Sa direction peut varier selon l’orientation de la côte et celle des vents. D’autre part, des échanges de sable se font en permanence au sein du système « dune-plage ». Les vagues déposent des matériaux sur la plage, le vent les emporte vers la dune, avant d’être remobilisés et rejetés en mer lors de fortes houles.
L’analyse des mouvements de sable, appelée « dynamique hydro-sédimentaire », doit se faire à une échelle suffisamment large pour comprendre l’évolution des stocks, tant au sein des petits fonds côtiers, que sur le rivage et les hauts de plage. Ainsi, le littoral héraultais est-il divisé en une vingtaine de cellules sédimentaires, portions de côte ayant un fonctionnement relativement autonome par rapport aux secteurs voisins. Dans un système en équilibre, les quantités de sable apportées sur le rivage compensent les pertes. Le trait de côte est stable. A contrario, l’érosion du littoral ou l’engraissement d’une plage sont les témoins d’un déséquilibre dans la balance sédimentaire.
Si des facteurs géologiques, géographiques et climatiques de grande échelle expliquent le recul ou l’avancée du trait de côte, ce phénomène s’est fortement amplifié depuis l’après-guerre. Comme illustré dans le reportage, les ports et les ouvrages en enrochement, tel que les brise-lames, les épis ou encore les jetées, interrompent localement le transit sédimentaire. De la même manière, les constructions réalisées à proximité immédiate du rivage, habitations et routes, privent la dune des rechargements dont elle bénéficie naturellement par les vents, et accentuent l’effet érosif des vagues.
Le début du XXIe siècle marque un tournant dans l’approche des acteurs locaux en termes de gestion du littoral. Il s’agit avant tout de penser les aménagements à une échelle globale et de favoriser les solutions susceptibles de restaurer les fonctions naturelles de la dune : suppression de points durs, reconstitution et végétalisation de cordons dunaires. Le discours des autorités est aussi celui de l’humilité face à la nature, et à l’absence de solution miracle. La Mission Littoral des années 2000 aura mobilisé à ses côtés les différentes collectivités territoriales impliquées dans la gestion du trait de côte, que ce soit les communes ou leurs groupements, mais aussi le Département de l’Hérault et la Région Languedoc-Roussillon. Des schémas directeurs ont été élaborés par grand secteur homogène d’un point de vue sédimentaire, pour définir les aménagements à réaliser à court et moyen terme.
Quinze années ont été nécessaires pour réaliser l’ensemble de ce programme et une centaine de millions d’euros d’argent public a été mobilisée de La Grande-Motte à Vendres. Vingt d’entre eux ont été apportés par le Département de l’Hérault, qui, au-delà de son appui financier, s’est constitué porteur d’études et de travaux lorsque la maîtrise d’ouvrage a localement fait défaut. Les acteurs locaux avaient bien conscience que cette phase de grands travaux ne serait pas suffisante pour faire face à l’importance des risques littoraux et à leur amplification face au changement climatique.
Si l’érosion a marqué le pas sur certains secteurs, elle se poursuit en de nombreux points, à un rythme localement soutenu, jusqu’à plusieurs mètres par an. L’élévation du niveau de la mer et le danger de submersion permanent des terres qu’elle représente obligent à repenser l’aménagement du littoral, dans une optique d’adaptation et de recomposition du territoire, incluant le recul des enjeux. Depuis les années 2010, des réflexions s’engagent en ce sens, mais leur mise en œuvre opérationnelle se heurte à des difficultés d’ordre réglementaire, financier et d’acceptation sociale. Issu de nombreux retours d’expériences sur ce sujet, le volet littoral de la loi Climat et Résilience d’août 2021 a vocation à faciliter l’émergence puis la concrétisation de ces projets
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