Réactions en entreprise à la baisse des charges sociales financée par des hausses de TVA

06 novembre 2012
01m 52s
Réf. 00066

Notice

Résumé :

Réactions d'employeurs et de salariés face à l'annonce d'un allègement du coût du travail par la création d'un crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, financé pour partie par une augmentation de taux de TVA.

Date de diffusion :
06 novembre 2012
Source :
A2 (Collection: 20 heures )
Thèmes :

Éclairage

Au lendemain de la remise du rapport Gallois sur la compétitivité de l'industrie française et sur la base de ses préconisations, le chef du gouvernement Jean-Marc Ayrault présente le 6 novembre 2012 les enjeux et dispositifs du pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi, dont l'une des ambitions est de «garantir, par la performance économique, et non par les déficits, la qualité de notre système de solidarité nationale ».

La première mesure décidée dans ce cadre consiste en l'allègement de 20 milliards d'euros du coût du travail, sur trois ans, dont 10 milliards dès la première année et prend la forme d'un crédit d'impôt, le « Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi » (Cice).

Qu'en est-il du financement de ces 20 milliards ? Le Premier ministre annonce qu'il sera assuré pour moitié par des économies supplémentaires dans les dépenses publiques et pour 10 milliards par la fiscalité écologique et la restructuration des taux de TVA.

Cette évolution de la TVA est prévue pour le 1er janvier 2014, son taux normal (majorité des biens et prestations de service) étant porté de 19,6 % à 20 % et son taux intermédiaire (restauration, transports, travaux de rénovation des logements...) de 7 % à 10 %, le taux réduit (produits de première nécessité, spectacle vivant...) étant abaissé de 5,5 % à 5 %.

Instauré en janvier 2013 par la loi de finances rectificative pour 2012, le Cice est ouvert à l'ensemble des entreprises employant des salariés, imposées à l'impôt sur les sociétés ou sur le revenu, quel que soit le secteur d'activité (agricole, artisanal, commercial, industriel, de services) et ressemble, dans son principe, à un allègement de cotisations sociales sur les bas et moyens salaires.

En effet, même s'il s'agit d'une réduction d'impôt, le Cice est calculé sur la rémunération brute soumise à cotisations sociales (la masse salariale) versée dans l'année civile à chaque employé (y compris les apprentis et salariés en contrat de professionnalisation ou bénéficiant de contrats aidés), dont le montant n'excède pas 2,5 Smic. Ces rémunérations éligibles au Cice doivent être mentionnées, lors de chaque exigibilité des cotisations, mensuelle ou trimestrielle, sur la déclaration Urssaf.

Le taux de crédit est égal à 4 % des rémunérations réglées en 2013 et à 6 % en 2014, les entreprises bénéficiant du crédit d'impôt à partir de l'année suivant celles du versement des salaires ayant servi à son calcul.

En contrepartie, la hausse des taux de TVA intervient bien le 1er janvier 2014, mais le taux réduit reste lui maintenu à 5,5 %.

Voir également sur le sujet les documents Remise du rapport Gallois sur la compétitivité et Pacte de responsabilité et contreparties attendues.

Christiane Talbot

Transcription

Présentateur
Les chefs d’entreprise à présent, ils réclamaient des mesures fortes, et ils se disaient pris à la gorge. Sont-ils aujourd’hui rassurés ? On entendra dans un instant Laurence Parisot, la présidente du Medef. D’abord, notre reportage, au plus près d’un patron avec Fabien Chadeau et Tatiana Daligault.
Journaliste
Pierre Vauterin dirige une PME de 65 salariés, qui fabrique des pièces de haute précision pour l’industrie aéronautique et ferroviaire. Il veut savoir quel sera l’impact de la baisse des charges annoncées par le Premier ministre. Avec sa comptable, il a vite fait ses comptes, les avantages s’annoncent substantiels.
Pierre Vauterin
C’est-à-dire ça, c’est une somme non négligeable. Bien entendu, il conviendra de voir les modalités d’application.
Journaliste
90 000 euros, c’est le quart de ce que la société paie en impôt. C’est aussi une somme qui permettra de développer l’entreprise.
Pierre Vauterin
Vraisemblablement, j’intégrerais un effort supplémentaire de recherche et développement, sans doute à la clef d’ailleurs, une embauche de techniciens supplémentaires.
Journaliste
L’entreprise produit aussi des câbles de frein pour locomotive. Mais le secteur est devenu très concurrentiel. Pour vendre ses pièces, il n’a pas augmenté ses prix depuis 10 ans, quitte à rogner sur ses marges. Le patron espère gagner en compétitivité.
Pierre Vauterin
Ça peut représenter en effet une possibilité soit d’augmenter nos parts de marché, soit d’améliorer nos marges. Et bien entendu, qui dit amélioration des marges, dit aussi possibilité de jouer sur un autre tableau, qui est celui de l’innovation.
Journaliste
Pour financer ces baisses de charge, le gouvernement va augmenter la TVA, les salariés sont réalistes.
Inconnue
S’ils ont moins de charges à payer, ils devraient développer un peu plus l’emploi.
Inconnu
On voit déjà pas mal hein dans mon portefeuille. Mais s’il faut faire des efforts, on fera des efforts.
Journaliste
Des efforts qu’ils sont tous prêts à fournir pour améliorer la compétitivité de leur entreprise.