Les Libanais de Marseille
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Le Liban est à nouveau déchiré par la guerre. Les Libanais de Marseille, à majorité chrétienne, sont inquiets pour leurs proches restés à Beyrouth, pris sous le feu des bombardements, et privés d'électricité et d'eau. Ils manifestent leur solidarité et prient dans l'église maronite fondée par Mgr Hayek. Ils espèrent que la France va intervenir au Liban.
Date de diffusion :
08 avr. 1989
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Contexte historique
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Marseille a été longtemps une plaque tournante pour la diaspora libanaise. C'est par excellence le port de transit pour les Libanais qui voulaient émigrer pour les Amériques ou pour l'Afrique. Certains établissements, comme l'hôtel Bompard, étaient tenus par des familles libanaises et spécialisés dans l'accueil des compatriotes. Après la fin du mandat français sur la Syrie et le Liban, de nombreux militaires originaires de ces régions avaient opté pour la France et, souvent, pour Marseille où, déjà, dans les milieux du négoce, certaines dynasties familiales comme les Daher, s'étaient taillées une place enviée. Le nouvel État libanais y installe un consulat dès 1947. Parmi les Libanais de Marseille, qui ont souvent la double nationalité, les chrétiens maronites sont les plus nombreux. En 1952, ils ont ouvert au culte la paroisse Notre-Dame du Liban, avenue du Parc Borély. L'émigration, qui a repris entre 1965 et 1975, s'est traduite par l'arrivée de jeunes Libanais venus suivre des études universitaires, notamment médicales. À la suite de la guerre civile qui a éclaté au Liban à partir de 1975 et de l'occupation syrienne qui l'accompagne, beaucoup d'entre eux se sont établis sur place. Un recensement effectué en 1990 dénombrera 2 870 Libanais dans les Bouches-du-Rhône, chiffre inférieur à la réalité. Ce nombre, qui est réduit, ne doit pas masquer l'existence d'"un réseau libanais de Marseille", qui conserve des liens très forts avec son pays d'origine. Aussi, à la fin des années 1980, ces Libano-Marseillais suivent-ils avec angoisse la reprise des affrontements. Le regain de tension qui résulte de la nomination du commandant en chef de l'armée, Michel Aoun, alors très anti-syrien, comme chef du gouvernement provisoire, atteint son paroxysme lorsque celui-ci se lance en mars 1989 dans la "guerre de libération contre Damas". Ce reportage montre la force des rapports qui unissent ceux qui sont partis à ceux qui sont restés. Même si les maronites sont très majoritaires, le mouvement de soutien dépasse les frontières communautaires. On voit que les Libanais de Marseille manifestent leur solidarité de diverses façons, par la manifestation publique, par la prière, par l'envoi de secours ou l'aide à l'hospitalisation de blessés de guerre. Deux jours auparavant, le secrétaire d'État à l'Action humanitaire, Bernard Kouchner, a demandé à la Marine nationale de faire partir de Toulon un bâtiment sanitaire, le Rance, afin de venir en aide aux victimes des combats.
La signature des Accords de Taef (Arabie saoudite) en octobre 1989 mettra fin aux affrontements principaux en instaurant un nouvel équilibre du pouvoir entre factions et la formation d'un gouvernement dit "d'union nationale", soumis à l'étroit contrôle de la Syrie qui continuera à occuper le pays. Le sunnite Rafik Hariri, chef du gouvernement libanais à partir de 1992, essaiera de desserrer l'étreinte. Il le paiera vraisemblablement de sa vie le 14 février 2005.
Bibliographie :
Régis Bertrand, Le Christ des Marseillais, Marseille, La Thune, 2008.
Jean-Pierre Valognes, Vie et mort des Chrétiens d'Orient, Fayard, Paris, 1994.
Transcription
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