Louis de Funès et Bourvil tournent Le Corniaud
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Résumé
Pendant le tournage du Corniaud, Gérard Oury raconte l'histoire du film, et les comédiens affirment à quel point ils sont tous ravis de travailler ensemble. Bourvil et de Funès improvisent même un sketch fondé sur leur duo habituel.
Date de diffusion :
24 oct. 1964
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Gérard Oury est l'un des plus grands metteurs en scènes populaires français. Comédien, avant d'être cinéaste, il se lance dans la comédie en suivant les conseils de son ami De Funès. Ancien joueur de piano de cabaret, De Funès a joué dans plus de cent films avant de connaître le succès au début des années 1960 avec Pouic-Pouic de Jean Girault, puis Le gendarme de Saint-Tropez (1964). Quant à Bourvil, seconde star du film, c'est avec Gérard Oury qu'il connaît ses plus grands succès populaires : Le Corniaud fait plus de 11 millions d'entrées dans un contexte cinématographique fragilisé depuis la fin des années 1950. En effet, à partir de 1957, le cinéma français entre en mutation. De 411 millions d'entrées en 1957, la fréquentation passe à 354 millions en 1959 et à 184 millions en 1969. D'où l'importance du succès populaire massif du Corniaud et de La Grande Vadrouille qui fait en 1966 plus de 17 millions d'entrées, le plus gros succès du cinéma français. Malgré les autres succès populaires des années 1960 (Les Tontons flingueurs et Les Barbouzes avec Ventura, Blier et Blanche, dialogués par Audiard et réalisés par Lautner par exemple), la diminution progressive de la fréquentation du cinéma est due à une hausse rapide du prix des places accompagnée d'une modification de l'offre et au développement de la télévision.
Le parcours de Gérard Oury, figure incontournable du cinéma comique français, reflète bien la séparation grandissante dans les années soixante entre le cinéma d'auteur et le cinéma populaire en France. Ainsi c'est seulement dans les années quatre-vingt-dix que le réalisateur reçoit les honneurs "classiques" : César d'honneur remis en 1993, membre de l'Académie française en 1998. L'écriture d'Oury mêle la bouffonnerie de la comédie italienne (De Funès étant son toto) au rythme du burlesque américain. Il exploite habilement les gestuelles et dons comiques de chaque comédien. Le Corniaud et La Grande Vadrouille sont devenus des films aux scènes et aux dialogues cultes, qui appartiennent à la mémoire collective de plusieurs générations. Le rire s'accompagne parfois d'une ironie grinçante, tournant en dérision certaines classes sociales, s'attaquant à la société de consommation (Le Corniaud) ou stigmatisant les préjugés raciaux. Il fait tourner les comédiens français les plus populaires : Belmondo dans Le Cerveau et L'As des as, Montand dans La folie des grandeurs, Pierre Richard dans La Carapat, Le coup du parapluie, Coluche dans La vengeance du serpent à plume.
Le reportage se construit d'abord de façon classique avec des plans d'illustrations montrant le tournage et un commentaire en voix off qui rappelle la situation. Le journaliste part ensuite interviewer le réalisateur et les comédiens, de façon assez convenue, chacun exprimant sa joie de travailler avec l'autre... Ensuite, le reportage change d'aspect puisque les deux stars comiques du film improvisent, semble-t-il, une scène au cours de laquelle ils jouent leurs personnages classiques de duo clownesque : De Funès est antipathique et ne rit jamais aux blagues de Bourvil, naïf et benêt, mais tendre. Ils s'amusent même avec avec la caméra comme s'ils étaient devant un public : De Funès lance un regard aux téléspectateurs pour les rendre complices de son exaspération à l'égard de la bêtise de Bourvil... En conservant cette scène, le reportage participe à l'insertion de ce duo dans la mémoire collective du cinéma. En même temps, il utilise un duo déjà reconnu du cinéma populaire pour faire rire les téléspectateurs et leur donner le sentiment d'être proches de ces stars qui se laissent aller et s'amusent devant leurs yeux.
Transcription
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