L'arrivée des vacanciers dans le Midi
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Au premier jour des vacances, les touristes venus de Paris, de Belgique et d'ailleurs affluent sur la côte méditerranéenne par la Nationale 7. Première escale à Marseille, avant de filer vers la Côte d'Azur.
Date de diffusion :
01 juil. 1960
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Durant les " Trente Glorieuses " (1945-1975), les vacances entrent dans les moeurs. C'est - avec la voiture - un élément de la société de consommation qui se met alors en place. La grande transhumance des vacances d'été devient un fait de société massif. Cet envol des départs en vacances dont le taux passe de huit millions de vacanciers en 1951 à vingt en 1966 s'explique par différents facteurs : l'essor économique, qui permet l'élévation des revenus des ménages français, et l'allongement des congés annuels par le gouvernement Guy Mollet le 27 mars 1956 qui porte la durée des congés payés à trois semaines. Les vacanciers sont principalement les citadins des grandes villes (Paris, Lyon). En effet, plus l'agglomération où ils résident est grande, plus les Français partent en vacances. La présence des touristes belges s'explique par le fait que dès 1959 la Belgique comptait 48 % de départs en vacances contre 37, 5 % pour la France. C'est pendant la saison d'été que Français et les Européens du Nord concentrent leurs vacances. Ils vont majoritairement sur le littoral et vers le soleil. Les rivages de la Méditerranée sont les plus convoités. La Costa Brava, en Espagne, commence à attirer les vacanciers les moins fortunés, la côte languedocienne n'est pas encore aménagée, la Côte d'Azur, du Var aux Alpes-Maritimes, qui bénéficie d'une image ancienne, consolide son image de "paradis de vacances". La Route nationale 7, aussi appelée la "route Bleue", reliant Paris à la côte provençale via la vallée du Rhône, commence à être saturée par les automobilistes lors des grands départs de l'été. Entre 1951 et 1957, les déplacements effectués en train chutent de 60 à 47 % alors que ceux en automobile s'élèvent de 24 % à 41 %. Cette affluence massive entraîne des encombrements et des accidents d'où l'appel à la prudence par le présentateur du journal et les mesures prises par les autorités afin de canaliser le flot des véhicules en fléchant les itinéraires et en recommandant le choix du jour et l'heure des départs et des retours. La traversée des villes, celle de Montélimar notamment, mais aussi celle d'Aix et des villages qui s'égrènent le long de la nationale, devient un cauchemar. L'origine marseillaise du reportage donne dans ce périple une place à Marseille qu'elle n'a pas vraiment. La plupart des touristes l'évitent, puisqu'un crochet par là allonge le trajet vers les plages situées à l'est de Toulon, le long de la côte des Maures. Par ailleurs, la ville n'a pas "bonne réputation". Marseille est en en pleine reconstruction et sa voierie commence à être repensée (rocade du Jarret, élargissement de la promenade de la Corniche). Les touristes, souvent issus des classes moyennes, cherchent un hébergement bon marché. À la fin des années cinquante, le camping est en plein essor. Il ouvre l'accès au littoral à des couches de la population qui jusqu'ici n'y venaient pas. C'est alors que sont créés les grands campings de la côte, comme ceux de la basse vallée de l'Argens (entre Fréjus et Saint-Aygulf) ou celui de Saint-Pons-les-Mûres (Grimaud) où, vraisemblablement, une partie du reportage est tournée. Entre Cogolin et Sainte-Maxime, une dizaine de campings peut accueillir plus de 10 000 personnes. Mais se multiplient aussi les campings communaux dans l'arrière-pays où le touriste peut faire étape. Alors que les Alpes-Maritimes sont tournées vers un tourisme haut-de-gamme et l'hôtellerie et que les Bouches-du-Rhône connaissent plutôt un tourisme de proximité, c'est le Var qui concentre, entre Hyères et Saint-Raphaël, la plus grande partie de ces nouveaux vacanciers. C'est alors qu'il devient le premier département touristique de France, accueillant une population estivale supérieure à sa population résidente (plus de 413 000 estivants pour un peu plus de 300 000 dans les Alpes-Maritimes qui occupent le troisième rang). Le Var représente alors 50 % de la capacité d'accueil en camping pour la région. Le camping est, après la résidence secondaire, le deuxième mode d'hébergement des touristes (21 % contre 39 %). Mer, plage, soleil, bronzage, ciel bleu, vie en plein air fixent une certaine image de la Provence littorale qui devient, par excellence, "le pays de vacances et des loisirs".
Bibliographie :
Roger Livet, Atlas et géographie de Provence, Côte d'Azur, Corse, Paris, Flammarion, 1978.
André Rauch, Les vacances en France de 1830 à nos jours, Paris, Hachette Littérature, 2001.
Transcription
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