Le Festival de piano de La Roque d'Anthéron, succès artistique et succès économique
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Culture et économie font bon ménage au temps des festivals : le 34e festival de piano de La Roque d'Anthéron avec ses 77 concerts en un mois a accueilli 85 000 spectateurs. L'événement, de renommée internationale, constitue un atout considérable pour l’économie communale.
Date de diffusion :
18 août 2014
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Le succès du Festival international de piano de La Roque d’Anthéron, créé en 1981 (voir Festival de piano à La Roque d'Anthéron), fait rêver bien des communes dans une région où une multitude des festivals sont organisés durant l’été. Mais aucune de ces manifestations ne peut rivaliser avec celui-ci. Ses créateurs, René Martin, son directeur artistique (qui est aussi celui des « Folles journées de Nantes »), et Paul Onoratini, maire du village de 1959 à 1989 et président de l’association organisatrice, ont réussi à hisser La Roque au plus haut niveau puisque le festival est devenu une étape recherchée dans le parcours des pianistes du monde entier. Il rivalise de notoriété avec les festivals « historiques » d’Aix-en-Provence et d’Avignon. Les chiffres donnés par Michel Onoratini, qui, avec son frère, assure la succession de leur père décédé en 2010, sont éclairants : 85 000 spectateurs viennent d’être accueillis, plus les dizaines d’artistes qui sont venus se produire. Le Festival recevait 27 000 spectateurs 20 ans auparavant. Il organisait 68 concerts en 2002, il en est à 94. Il essaime dans certaines communes proches (Lourmarin, Gordes, Lambesc, etc.) et s’étend même jusqu’à Aix-en-Provence. Il bénéficie d’une couverture médiatique importante, notamment des relais offerts par les chaînes de radio publique, France Musique et France Bleu Provence. Il bénéficie du soutien du Conseil général des Bouches-du-Rhône (en contrepartie de concerts donnés dans des lieux qui lui appartiennent comme le château d’Avignon en Camargue ou l’étang des Aulnes à Saint-Martin-de-Crau) et du Conseil régional.
On mesure l’écart entre la foule qui se presse chaque soir (jusqu’à 4 000 personnes), un mois durant, dans le parc de Florans – annexe de la clinique qui appartient à la famille Onoratini – où ont lieu les concerts, et les dimensions d’une bourgade de 4 500 habitants, plutôt assoupie durant les chaudes journées de l’été, comme le montrent les images du reportage. Désormais, l’économie de la commune (et au-delà) dépend en grande partie d’un festival qui emploie 40 salariés saisonniers et sans lequel la dizaine de restaurants, un certain nombre de commerces et de chambres d’hôtes n’auraient sans doute pas vu le jour, même si la proximité d’Aix-en-Provence et du Luberon et la présence de l’abbaye de Silvacane, associées au charme du village et à l’implantation de plusieurs cliniques, auraient assuré des séjours et une activité touristique de passage. La situation aurait été celle de nombre de communes provençales. Elle est devenue exceptionnelle et l’interview du maire montre bien qu’il est difficile de trouver des activités complémentaires, tandis que les commerçants, conscients de leur chance, cherchent de leur côté à consolider leur attractivité. La localisation de la commune, proche d’Aix et pas très loin d’Avignon ou de Marseille, explique ce succès, mais aussi les prix bien plus accessibles que ceux du Festival d’art lyrique voisin et une programmation de très grande qualité et qui a choisi d’être ouverte. L’origine des spectateurs telle qu’elle est donnée (et qu’il faudrait sans doute mieux établir) ne manque pas d’intérêt. Finalement, le pourcentage d’étrangers (5 %) est plus faible que ce que l’on pouvait attendre, tandis que celui des « Parisiens » (20 %) ou des spectateurs originaires d’autres régions (15 %) correspond à la fréquentation touristique estivale d’une clientèle plutôt aisée et propriétaire de résidences secondaires dans le rayon très recherché des 50 kilomètres autour de La Roque d’Anthéron. Ces pourcentages se rapprochent de ceux que l’on donne pour le Festival d’Avignon (26 % pour la région parisienne, 27 % pour les autres régions, 14 % pour les étrangers et 33 % pour la Provence), mais, avec 40 % de spectateurs régionaux, l’ancrage local paraît plus large et c’est sans doute une autre facette de la réussite de ce festival que d’avoir su capter ce public.
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