Les tomettes à Salernes
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A Salernes, petite ville du Var, persiste la tradition de la céramique. Les artisans salernois ont tenu à conserver la fabrication artisanale des fameuses tomettes provençales et exportent leurs produits dans le monde entier.
Date de diffusion :
03 sept. 1970
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L'activité de la terre cuite n'est pas chose nouvelle à Salernes. En effet, les fouilles archéologiques montrent que, dès 6 000 ans avant Jésus-Christ, les populations locales façonnaient déjà des vases et des vaisselles pour leur usage courant, ce qui fait de Salernes un des sites les plus anciens d'Europe Occidentale. Cependant, c'est à la fin du XVIIIe siècle que ce travail change de registre. Les habitants - agriculteurs pour la plupart - commencent alors à exploiter les ressources locales pour améliorer leur niveau de vie. Produisant d'abord de la faïence comme à Varages et à Moustiers (qui les aide), Salernes abandonne cette fabrication et se tourne, au début des années 1830, vers la fabrication de malons de forme hexagonale - les tomettes - en utilisant ses gisements d'argile rouge ferrugineuse. Ce carreau, qui va devenir sa spécialité, est facile d'entretien et apprécié dans la région pour sa fraîcheur. Dans le même temps, les habitants se lancent dans la fabrication de tuiles, briques, tuyaux, toujours en utilisant les filons d'argile locale.
Dès 1850, l'activité de la "terre cuite" et de la tomette prend une ampleur considérable. La céramique devient très tôt une activité commerciale, fer de lance de l'économie du pays. Pour répondre à la demande extérieure toujours plus importante, de nouvelles fabriques se construisent et les petits ateliers sont agrandis. La tomette de Salernes alimente les magasins des villes du littoral (Marseille, Toulon, Nice) qui sont en pleine expansion immobilière. Ces tomettes sont aussi exportées en Afrique du Nord par le port de Marseille qui joue à ce niveau un rôle essentiel. En 1920, Salernes fabrique 70 millions de pièces dans 50 ateliers répartis sur tout le territoire de la commune.
Cependant, à partir de 1950, de nouveaux produits apparaissent sur le marché comme les grès qui sont des concurrents directs de la tomette. Le déclin de l'industrie céramique est amorcé et des usines ferment. Les céramistes qui restent, sous l'impulsion de Pierre Boutal, s'adaptent aux nouvelles demandes du marché et modernisent leurs installations. Salernes invente le "carreau rustique" aux formes et aux couleurs variées. En 1970, l'activité céramique de Salernes prend un nouvel essor. Les céramistes qui ont pu se maintenir - ils ne sont plus que douze à cette date - ne produisent plus seulement des carreaux de terre cuite bruts. Ils introduisent l'émail et le décor ainsi que les supports en lave émaillée. Le carreau devient un élément esthétique et non plus un simple revêtement de production. Ils se tournent aussi vers la production de poteries, voire de poteries d'art. C'est ce que nous montre ce reportage qui se propose de faire découvrir l'évolution de la production de Salernes en insistant sur les procès de fabrication qui font une part importante au travail vivant, utilisent des outillages qui excluent toute mécanisation excessive, justifiant une production de plus en plus réservée à une élite financière. Actuellement, quinze céramistes et quatre potiers perpétuent la tradition céramique à Salernes. La commune s'est investie dans la création d'une Maison de la Céramique Architecturale Terra Rossa, pour promouvoir la filière "Carrelage et art de la maison". L'ouverture de cette maison est fixée au printemps 2009.
Bibliogaphie :
Nicole Ulisse, Salernes, art et céramique, Aix-en-Provence, Édisud, 1987.
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