Corrida des vendanges à Arles
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C'est la grande corrida des vendanges à Arles. Parmi le public, Pablo Picasso et Jean Cocteau, véritables aficionados de cet évènement.
Date de diffusion :
22 sept. 1959
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Contexte historique
Arles est, avec Nîmes, l'une des principales villes taurines de France. Elle bénéficie de la présence en Camargue - dont une grande partie se trouve dans la commune d'Arles - des principaux élevages de taureaux français (manades). Elle est l'une des grandes places pour la course camarguaise (course à la cocarde, sans mise à mort) avec la principale manifestation en la matière, la " Cocarde d'or ". Mais elle est aussi très courue pour ses ferias à l'espagnole, qui, aujourd'hui, s'ordonnent entre celle de Pâques et celle du riz en septembre. Arles possède avec les arènes romaines, pouvant accueillir 25 000 spectateurs, un lieu de spectacle remarquable. Cet amphithéâtre construit sous les Flaviens (Vespasien, Titus, Domitien) entre 40 et 80 après Jésus-Christ a été inscrit au patrimoine de l'UNESCO en 1981, plus d'un siècle après avoir été classé monument historique. C'est alors que l'engouement pour les corridas saisit une partie du Midi. Arles se targue d'avoir organisé sa première corrida en 1830 pour célébrer l'expédition d'Alger. Mais l'implantation de la corrida espagnole en France date du Second Empire avec les premières corridas intégrales données à Bayonne en août 1853. Puis, à partir de là, ce type de spectacles taurins s'est diffusé dans une partie du Sud-Ouest et, dans une moindre mesure en Provence, essentiellement dans les villes possédant des arènes romaines (Nîmes, Arles, Fréjus). Au cours des années 1950, les arènes d'Arles accueillent régulièrement de nombreuses corridas dont la plus célèbre était la corrida des Vendanges qui avait lieu au mois de septembre et où venaient se produire les matadors les plus célèbres. C'est ce que l'on voit ici.
La présence régulière de Picasso dans les gradins d'Arles s'explique par son installation en Provence - il réside alors au château de Vauvenargues, près d'Aix - et par son amitié avec Luis Miguel Dominguin qui était initialement prévu à l'affiche de la corrida des Vendanges. Pourtant, la première rencontre entre les deux hommes à l'été 1950, par l'intermédiaire de Jean Cocteau, n'avait pas été très réussie après le refus de Dominguin de se laisser peindre car ils ne se connaissaient pas assez. Mais, peu à peu, une complicité s'installa entre le peintre âgé de 69 ans et le jeune matador de 24 ans. Leur plus belle collaboration est l'oeuvre Toros y Toreros parue au Cercle d'or en 1963. Picasso y expose ses gravures inspirées de la fine et fière silhouette de son ami Dominguin, qui en a écrit les textes et le prologue.
Bibliographie :
Bartolomé Bennassar, Histoire de la tauromachie : Une société du spectacle, Paris, Éd. Desjonquères, 2002.
Ernest Hemingway, L'été dangereux, Gallimard, Paris, 1960.
François Zumbiehl, Des taureaux dans la tête (tome 1), Paris, Autrement, rééd. 2004.
Filmographie :
Jean Cocteau, Le Testament d'Orphée, 1959.
Transcription
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