Les nouvelles installations du Port autonome de Marseille
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Le Port Autonome de Marseille a un an. Aujourd'hui il s'agrandit avec l'aménagement d'un nouveau môle qui accueillera de nouveaux postes d'ancrage. Par ailleurs, un quai de déchargement du sucre est relié directement à la raffinerie. Enfin de nouvelles structures sociales ont été mises en place pour les dockers.
Date de diffusion :
19 avr. 1967
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Le reportage permet de montrer différents travaux de modernisation du port de Marseille, un an après sa transformation en "port autonome". Une loi de 1965 a en effet modifié le statut des principaux ports maritimes français, en les transformant en établissements publics à caractère industriel et commercial, sous la tutelle de l'État et non plus des chambres de commerce comme auparavant, mais dotés d'une autonomie vis-à-vis de leur tutelle. Cette transformation de mode de gestion devait permettre aux ports français d'être présents dans la concurrence mondiale créée par les nouvelles conditions d'un transport maritime en pleine expansion.
On voit d'abord les travaux de réalisation du môle Léon Gourret, du nom d'un ingénieur des Ponts et Chaussées maritimes (1892-1941). Ce môle, situé dans le bassin Mirabeau, entre le cap Janet et Mourepiane, va permettre la création de 900 mètres de nouveaux postes à quai. Cette création s'inscrit dans la longue histoire des installations du port de Marseille, gagnées sur la mer depuis la fin du XIXe siècle et s'étendant de manière continue de La Joliette vers l'Estaque. Le reportage montre les détails du chantier et ses problèmes : la noria des camions, le remblaiement en eau profonde, le travail des bulldozers. Les carrières des Tuileries de Marseille, toutes proches puisque situées à Saint-André en arrière du chantier, ont opportunément fourni les matériaux nécessaires à la construction du môle. Notons que de nos jours, le môle Léon Gourret est dédié à l'accueil des navires de croisière de grande taille et de fort tirant d'eau. En arrière de ce môle, se trouvent deux nouvelles formes de radoub (cales sèches qui permettent les réparations et l'entretien des coques des navires) longues de 320 et de 250 mètres, accessibles aux pétroliers de plus de 100 000 tonnes. Durant les années soixante, Marseille est un grand centre de réparation navale, recherché pour la qualification de son personnel et la diversité des prestations offertes par ses installations qui compteront une dizaine de formes de radoub, dont une accessible aux pétroliers de 500 000 tonnes, très nombreux après la nationalisation du canal de Suez (1956). Cette vieille activité marseillaise a représenté jusqu'à 70 % de la réparation navale française et employait près de 7 000 personnes au moment du reportage, près de 10 000 dans les années 1970, peu de temps avant la crise. Toujours au Cap Janet, le reportage filme le nouveau quai aux sucres de canne, en provenance de La Martinique et de La Réunion. Le produit est stocké dans un silo métallique moderne relié au port par un tapis roulant installé sur un toboggan qui enjambe les voies de circulation longeant le port. Le reportage souligne les spécificités de cette construction (problème de la résistance au vent) et n'hésite pas à l'anecdote : les rats, problème récurrent dans les entrepôts de denrées alimentaires, n'aiment pas le sucre... C'est l'occasion de rappeler que ce trafic sucrier, héritier du négoce colonial qui caractérise le port de Marseille depuis le XIXe siècle, alimente une importante industrie de raffinage, dont l'usine la plus importante porte le nom du quartier où elle est installée (Raffinerie Saint-Louis). Contrairement au secteur des oléagineux, l'industrie sucrière avait réalisé dès avant la guerre des efforts de concentration et de réorganisation. Mais à la fin des années soixante, le regroupement au sein de la Générale Sucrière dépossède l'établissement marseillais d'une véritable autonomie.
Enfin le reportage fait visiter les installations du bureau central de la main d'oeuvre de La Joliette : le hall d'embauche où chaque matin les dockers viennent chercher leur travail, en fonction des besoins du jour. Le statut particulier des dockers fait qu'ils ne sont pas des salariés réguliers, mais des travailleurs intermittents embauchés au jour le jour par les sociétés de manutention (comme la Société de Manutention Maritime et Terrestre dont on aperçoit les locaux) et rémunérés par un système de compensations. Les nouveaux équipements d'accueil (service médico-social, sanitaires, réfectoire) construits par le port, sont donc à mettre au crédit de l'amélioration des conditions de travail. Cet ensemble de réalisations permet au commentateur de conclure que le port de Marseille "reste à la pointe du progrès". En réalité, ce sont les derniers feux d'un système qui a vécu qui sont montrés, car le port est à la veille d'une transformation radicale.
Bibliographie :
Roland Caty, Éliane Richard, Le Port autonome de Marseille-Histoire des Hommes. Le Transport maritime, Éditions Jeanne Laffitte, Marseille, 2003.
Jean Domenichino, Xavier Daumalin, et Olivier Raveux, Le Port autonome de Marseille-Histoire des Hommes. La réparation navale, Éditions Jeanne Laffitte, Marseille, 2002.
Transcription
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