Le groupe Sanofi et la parfumerie à Grasse
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Résumé
Le reportage porte sur l'unité de parfumerie du groupe SANOFI à Grasse. Son chef parfumeur, André Semerie, explique la fonction essentielle des "nez" dans la mise au point des parfums qui sont d'abord expérimentés en laboratoire avant d'être transférés dans les unités de production industrielle. Le directeur de l'entreprise, Jean-Noël Maisondieu, insiste sur l'importance des exportations en direction des États-Unis et du Japon pour la bonne marche de l'unité SANOFI de Grasse.
Date de diffusion :
02 juin 1987
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La ville de Grasse s'est peu à peu spécialisée dans la production des parfums, d'abord de manière artisanale, puis de manière industrielle à partir de la fin du XVIIIe siècle, grâce à la possibilité des cultures florales que favorise un climat particulièrement propice. Elle reste aujourd'hui l'une des capitales de cette industrie très particulière (voir La fête du Jasmin à Grasse).
La parfumerie utilise tout ou parties de matières premières végétales, fleurs, mais aussi fruits, écorces, racines, feuilles, mousses..., ainsi que des matières premières d'origine animale, qui sont aujourd'hui le plus souvent remplacées par des produits synthétiques. Ce changement technologique qui se renforce à partir de la fin du XIXe siècle révolutionne la composition en parfumerie, enrichissant l'orgue du parfumeur d'une nouvelle gamme d'arômes. Cependant, les composants synthétiques, même s'ils sont aujourd'hui prépondérants, ne peuvent jamais remplacer totalement les matières premières naturelles ; ils agissent en tant qu'éléments complémentaires. Aussi l'avenir reste-t-il ouvert aux substances d'origine végétale qui apportent aux compositions parfumées leur richesse, leur "couleur" et leur dynamisme. À la base de la chaîne de production se trouve le parfumeur qui a accumulé patiemment les différentes notes olfactives pour les mettre en harmonie au sein de combinaisons subtiles et variées, en fonction de ses intuitions et des innombrables matériaux à sa disposition. Pour cela, il dispose de son "nez", véritable instrument de contrôle qu'il met au service de son expérience acquise, et qui lui permet de mémoriser, détecter, comparer, doser plusieurs matières premières pour composer un parfum. Il travaille soit de manière indépendante, soit comme salarié d'une entreprise pour mettre au point des parfums qui sont ensuite proposés aux secteurs les plus variés comme ceux de la parfumerie, des cosmétiques, des lessives et détergents, etc....
C'est précisément cet élargissement des bases de la production et de ses destinations qui a favorisé la pénétration de ce milieu des parfumeurs par les puissants groupes de l'industrie chimique et pharmaceutique (Hoffmann-La Roche, Lever, Rhône-Poulenc, etc.), principalement à partir des années 1960. C'est là l'un des aspects de la "révolution silencieuse" que connaît alors l'industrie grassoise. Jusque dans les années cinquante, elle reste aux mains des industriels locaux, mais peu à peu le capital passe sous le contrôle de firmes françaises ou étrangères de taille internationale. C'est ainsi que la firme qui porte le nom de la famille la plus emblématique de la parfumerie, Chiris, est reprise d'abord par un groupe américain, puis vendue à une entreprise hollandaise, avant d'être rachetée par Sanofi, soit une filiale d'Elf-Aquitaine.
En effet, la société Sanofi a été créée en 1973 par la Société nationale des pétroles d'Aquitaine lorsque ce groupe a voulu s'implanter dans le secteur de l'hygiène et de la santé. Sanofi s'est élargi en absorbant les laboratoires Labaz et Parcor et des entreprises d'alimentation, de santé animale et de parfumerie, d'où son implantation à Grasse. Sanofi, outre Chiris, a repris l'ancienne firme Tombarel au groupe pharmaceutique Clin-Midy et, en 1982, la société Méro et Boyveau, devenant ainsi l'un des acteurs principaux de l'industrie grassoise. Celle-ci emploie encore dans ces années-là plus de 2 500 salariés. Mais cette implantation de groupes de taille internationale, avec des méthodes de management souvent mal adaptées à une activité aussi spécifique, n'est pas forcément une réussite. En 1993, Sanofi cèdera son unité à un groupe allemand. Ce sera le début de reventes successives. Certains cadres décideront alors de créer leur propre affaire, ainsi André Semerie qui fondera la société Aromafleur, toujours en activité.
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