Le Carnaval de Toulouse
Notice
Résumé
Jean-François Laffont, président du Comité d'organisation du carnaval unifié (COCU), en retrace l’histoire. Laurent Michot de l'Institut d’études occitanes commente le choix du Brésil comme pays invité. Suivent des images de la troupe Uniao da Ilha, de la foule costumée, et d'un concert du Trio Electrico de Bahia. L'humoriste Robert Marty, puis la chanteuse invitée Nazare Pereira, soulignent la fonction cathartique du carnaval.
Langue :
Date de diffusion :
11 avr. 1985
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Contexte historique
Par
Derrière l’image guillerette d’un divertissement bruyant et coloré dans laquelle on voudrait les faire rentrer, les carnavals surgissent de dynamiques bien différentes.
Des carnavals, il en existe partout dans le monde. À chacun ses spécificités. À chacun son utilité. À chacun son calendrier.
À rebours des conceptions évolutionnistes, ils marquent, par leur éternel retour, l’empreinte cyclique des éléments. Ici la fin de l’hiver, l’arrivée du printemps. Mais au-delà : un lien au cosmos, où la naissance et la mort se confondent éternellement dans le même geste, le même mouvement, le même hommage. Les traditions ? Il les agite, il les réinvente, il s’y plie puis il les tord dans tous les sens. Bref, il est en vie. Tellement, qu’il porte en lui-même sa propre autodérision, sa propre antithèse, absorbée par une puissance évocatrice intrinsèquement humaine.
Simulacre archaïque d’un monde renversé, le carnaval convoque les symboles et les figures constitutives de la société dans laquelle il prend forme. Une sorte de fête à l’envers, en somme, comme l’a très justement formulé l’ethnologue narbonnais Daniel Fabre. Les codes sociaux, les rôles, tout y est inversé : pouvoir, rang, religion, sexe… Dans les carnavals, l’impensé et l’interdit refont donc surface, en grand et sur le devant, dans ce vrombissement qui fait trembler les citadelles.
Les carnavals occupent une place à part dans le renouveau culturel occitan entrepris dès les années 1960. En atteste, par exemple, en 1977, la publication du livre La Fête en Languedoc (Privat), ou lorsque qu’un ethnologue de grande renommée rencontre un photographe de terrain pour témoigner de la vivacité des pratiques festives occitanes. L’exemple parfait de traditions réinventées, choisies et adaptées, rendues subversives une fois libérées de certains aspects sclérosants, phallocrates notamment.
À Toulouse, en 1982, l’association du C.O.C.U. (Comité Organisateur du Carnaval Universitaire) est créée pour renouer avec les anciennes pratiques présentes sur place. Ce sera un succès. En 1984, il réunira près de 100 000 personnes dans les rues de la ville. L’année suivante, 150 000 personnes défileront aux côtés des Brésiliens du Trio Elètrico, invités pour une édition en forme de consécration.
Deux ans plus tard, en 1987, Claude Nougaro, roi du Carnaval, sera déposé sur le toit du Capitole. L’image marquera les esprits et demeure encore, à ce jour, un moment clé dans l’histoire du renouveau carnavalier de la ville rose.
Aujourd’hui, de nombreux carnavals sont organisés aux quatre coins de France, encadrés par les communes ou pas, à l’instar des carnavals « sauvages » ou « indépendants ». Parmi les historiques : le Carnaval indépendant de Nice aura sû impulser, dès le début des années 1990 (grâce aux membres du groupe Nux Vomica), de nombreuses vocations, ouvrant la voie à diverses entreprises dans un élan généreux, solidaire, pavé de vivre-ensemble, sans jamais laisser tomber la puissance incontrôlable du rituel festif et universel qu’incarne le carnaval.
Transcription
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Date de la vidéo: 28 janv. 2017
Durée de la vidéo: 02M 18S