Voyage en URSS
Notice
Lors de son voyage officiel en URSS, le Président de la République française s'adresse au peuple russe dans une allocution diffusée par la radio et la télévision soviétiques.
Éclairage
Du 20 juin au 1er juillet 1966, le général de Gaulle effectue un voyage officiel en Union soviétique. C'est pour lui une nouvelle occasion d'affirmer l'indépendance de la politique étrangère de la France et son refus de voir les Etats-Unis monopoliser les relations avec l'URSS. Il est reçu avec d'autant plus de sympathie que quelques mois plus tôt en février 1966, le Général a annoncé le retrait de toutes les forces françaises du commandement intégré de l'OTAN et exigé l'évacuation de toutes les bases étrangères placées sur le territoire français ou leur contrôle par les autorités françaises. Au cours de ce voyage, il rencontre les principaux dirigeants soviétique, est reçu au Kremlin, à l'Hôtel de ville de Moscou, à l'Université, visite Novossibirsk en Sibérie, Léningrad, Kiev, Volgograd (l'ancien Stalingrad). De retour à Moscou, il y prononce le 30 juin, veille de son départ, une allocution à la radiodiffusion et à la télévision soviétiques.
Ce discours se veut avant tout un discours d'amitié de " la France de toujours à la Russie de toujours " signifiant par là qu'au-delà des aléas de l'histoire et des différences de régime qui les opposent l'âme des peuples demeure intangible à ses yeux et que, derrière sa dénomination officielle d'URSS, la Russie reste ce qu'elle était au cours des siècles. Or le Général se plaît à rappeler que la France et la " Russie " ont une longue histoire commune marquée par une considération réciproque. Allant plus loin il dresse un parallèle (audacieux) entre la révolution française et la révolution d'octobre, les destructions subies par les deux pays lors des guerres mondiales, l'effort comparable de reconstruction et de rénovation entrepris de part et d'autre, fût-ce avec des moyens différents.
Or, affirme de Gaulle, ce passé doit être gage de l'avenir. Et il exalte au moment de son départ les résultats engrangés par cette visite, évoquant la possibilité de multiplier les échanges dans tous les domaines (allusion aux accords commerciaux, économiques techniques et scientifiques signés lors de son voyage ainsi que la création d'une commission mixte permanente pour en surveiller l'application) et une action commune en faveur de la détente et de la coopération en Europe (et de Gaulle songe évidemment à l'installation d'une ligne téléphonique directe, un " téléphone rouge " entre Paris et Moscou, analogue à celui qui existe entre Moscou et Washington et qui fait de la France un partenaire à part entière dans le dialogue avec les pays de l'Est).