Entretien avec le souverain pontife Jean XXIII
Notice
Reportage consacré aux temps forts de la visite du président de la République française au Vatican. Après une audience privée, le pape Jean XXIII s'adresse devant les caméras au général de Gaulle, et loue l'action de la France pour la paix et la prospérité en Europe et dans le monde. Le général présente ensuite ses respects au souverain pontife.
Éclairage
Du 23 au 27 juin 1959, le général de Gaulle se rend en voyage officiel en Italie. Au dernier jour de ce voyage, après avoir été reçu à Milan, célébré la fraternité d'armes franco-italienne sur les champs de bataille de San Martino et de Solférino, avoir prononcé des allocutions au Capitole de Rome, à la Villa Madame en présence du président Segni puis au Palais Farnèse où il reçoit le président Gronchi, il se rend au Vatican, accompagné par Mme de Gaulle et est reçu par le pape Jean XXIII. Catholique pratiquant, mais chef d'un Etat laïque, le général de Gaulle a toujours veillé à ne pas confondre ses fonctions officielles et ses convictions religieuses et à ne pas faire état publiquement de ces dernières. La visite au Vatican ne faillira pas à la règle. Si on ignore tout de ce qui s'est dit lors de l'audience privée accordée par le pape au président, l'échange de propos publics se situe sur le strict plan des relations d'Etat.
Toutefois, dans une discrète allusion, les deux hommes rappellent que cette rencontre n'est pas la première. En effet en 1944, dans Paris libéré, le général de Gaulle a dû traiter avec Mgr Roncalli, alors nonce pontifical à Paris, le délicat problème des prélats suspects au gouvernement provisoire pour avoir soutenu trop ostensiblement le régime de Vichy, à commencer par le cardinal archevêque de Paris, Mgr Suhard. Mais de ce passé, rien ne transpire dans les propos protocolaires échangés ce 27 juin. Le pape Jean XXIII salue en de Gaulle un dirigeant attaché au maintien de l'ordre mondial et qui se montre attaché à la fois au bonheur de son peuple et au mieux-être des peuples des pays moins développés économiquement, politique qu'il juge conforme aux principes de justice et de charité qui marquent la foi chrétienne. Le général répond en témoignant du respect de la France envers le Saint-Père et en formant des voeux pour la santé du pape et la prospérité et la gloire de "notre" Eglise catholique (seule et discrète allusion à son appartenance à celle-ci)