Good Morning Mister Gershwin par José Montalvo et Dominique Hervieu
Notice
La Biennale de Lyon programme Good Morning, Mister Gerschwin de José Montalvo et Dominique Hervieu qui définit les enjeux de la pièce. Mais le festival dirigé par Guy Darmet propose aussi des pièces dans la rue. Ambiance.
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Éclairage
Après le succès des Paladins (2004), comédie-ballet de Jean-Philippe Rameau, sous la direction musicale de William Christie, José Montalvo et Dominique Hervieu décident de mettre en scène Porgy and Bess (1935), opéra de George Gerschwin. Le 17 mai 2008, la première a lieu à l'Opéra de Lyon. A côté d'un casting de chanteurs noirs triés sur le volet, les danseurs de la compagnie tirent leur épingle du jeu. Le 6 septembre 2008, ils sont les vedettes à part entière de Good Morning, Mister Gershwin, présenté à la Biennale de la danse, à Lyon.
Portrait chorégraphique du compositeur américain, amateur comme les chorégraphes de cultures populaires, cette pièce fait miroiter les deux visages de Gerschwin : d'un côté, la comédie musicale façon Broadway ; de l'autre, le blues des Noirs et leur misère dans les années 30. Good Morning, Mister Gershwin est une extension de Porgy and Bess. L'histoire de Porgy cloué sur son fauteuil roulant innerve le spectacle. Soufflées par ce personnage tragique, les images filmées par Montalvo s'auréolent de gravité et trouvent enfin le temps de se poser. Jouant toujours le rôle de décor vivant et de partenaire de danse, elles s'apaisent, se fixent dans des plans longs et intrusifs. Finies les virgules ludiques et graphiques, place aux images profondes. L'obligation de raconter une histoire a poussé Montalvo à modifier ses parti-pris esthétiques. Ces films, de plus en plus plastiques, projetés sur trois écrans juxtaposés, ne se contentent plus de rythmer le spectacle mais en amplifient le propos.
Cette utilisation de la vidéo, de plus en plus présente dans les spectacles de danse, prend chez Montalvo un grain cinématographique. Depuis le début des années 60, l'image – son statut, son utilisation - a radicalement changé. Dans Voyage, Maurice Béjart posait des téléviseurs pour y projeter des images de Jean Babilée et de Maria Casarès dans La Reine verte. Au même moment, le plasticien Coréen Nam June Paik (1932-2006), collaborateur de Merce Cunningham en pour Variations V, empilait ses postes les uns sur les autres et trafiquait ses images. Parmi les chorégraphes férus d'images, la sud-africaine Robyn Orlin, Philippe Decouflé, entre autres, innovent résolument.
Depuis la création de leur compagnie en 1988, jusqu'à la direction du Théâtre national de Chaillot en 2007, José Montalvo et Dominique Hervieu, artistes parmi les plus populaires en France et à l'étranger, ont su trouver la voie pour concrétiser leurs désirs.