Danse à Aix dans les rues

10 juillet 1987
02m 16s
Réf. 00905

Notice

Résumé :

Cette balade dans les rues d'Aix-en-Provence offre une synthèse de l'esprit de la manifestation Danse à Aix. Tourné vers l'extérieur, le festival a investi tous les lieux de la ville.    

Date de diffusion :
10 juillet 1987
Source :
A2 (Collection: MIDI 2 )

Éclairage

Le festival Danse à Aix, créé en 1977, à Aix-en-Provence, a le visage tourné vers le soleil. Autour de personnalités comme celles des chorégraphes Odile Duboc ou Susan Buirge, cette manifestation militante et originale a su prendre de l'ampleur sans perdre son caractère discrètement inventif. C'est en 1977 que le festival, l'un des premiers à voir le jour dans le contexte de la nouvelle danse française, fait parler de lui. La liste des artistes d'une opération jugée insolvable au départ est un régal : Odile Duboc, Georges Appaix, le groupe Dunes, Daniel Larrieu, Josette Baïz... Inconnus à l'époque, en pleine gestation de leur œuvre future, ces jeunes – Odile Duboc bâtira sa reputation sur ses danses dans les rues d'Aix - chorégraphes foncent à l'instinct sans se poser davantage de questions sur leur avenir. Et ça marchera ! Et Danse à Aix maintiendra la pression jusqu'en 2005.

Sous la houlette inspirée de Ginette Escoffier-Carrère, le festival a vu défiler les plus fameux chorégraphes français et internationaux. Lors de la première édition, cette femme doucement déterminée se souvenait des vrais débuts de la manifestation. "La municipalité voulait fermer le cours Mirabeau à la circulation", confiait-elle. "Les commerçants avaient protesté et en tant que membre du Comité des fêtes de la mairie, j'avais proposé des animations". Ni une, ni deux, une parade de 500 interprètes de musiques militaires, des centaines de lanceurs de drapeaux italiens, avaient débarqué à Aix. Succès oblige, Ginette Escoffier-Carrère a pensé à inviter des danseurs dans la rue. L'identité de la manifestation était trouvée et avec elle, tout un pan de recherche chorégraphique en plein air trouvait un terrain d'expérimentation. Transformant la zone piétonne d'Aix en académie provisoire de danse, Ginette Escoffier-Carrère donne au passage un joli coup de folie à une ville plutôt tournée vers la tradition et la musique lyrique.

Pendant près de trente ans, il y aura de la danse partout, sur les places, les marchés, dans les fontaines, au milieu des arbres.... On y verra Alvin Nikolais, Carolyn Carlson, Susan Buirge, Dominique Bagouet, Anne Teresa de Keersmaeker... Tous sont partants pour frotter leur danse au mouvement incertain de la rue et des passants, pour la hisser sur des podiums ouverts à tous les vents. Ces moments magiques se verront bientôt encadrés par des cours de danse ouverts à tous, des répétitions publiques de spectacles, histoire de donner les clefs d'un art à ceux qui n'ont pas les moyens de se l'offrir. L'ouverture esthétique du festival contribue aussi à son succès : tous les styles sont convoqués, du contemporain au classique en passant par le hip-hop et le flamenco. "Ni médiatique, ni prestigieux, Danse à Aix se voulait d'abord un moment convivial. Ginette Escoffier-Carrère prendra sa retraite en 2001. Elle sera remplacé par Patrice Poyet jusqu'en 2005, date à laquelle le festival mettra la clé sous la paillasson".

Rosita Boisseau

Transcription

Présentateur
Maintenant, nous allons à Aix retrouver Georges Bégou parce que vous le savez, il y avait à Aix depuis longtemps, Georges, un festival d’art lyrique. Mais alors depuis cinq ans, c’est vive la danse.
Georges Bégou
Oui, depuis dix ans exactement…
Présentateur
Dix ans ?
Georges Bégou
…c’est vive la danse, mais depuis cinq ans, évidemment, ça a pris de l’ampleur et nous avons choisi de favoriser en, nous allons parler tout à l’heure du lyrique mais favoriser un peu la danse qui se déroule non seulement dans des grands lieux de spectacle mais aussi dans la rue. Et suivez ce reportage de Dann Loustallot, ça vous permettra en même temps d’apprécier ces rues ensoleillées qu’appréciait tant Cézanne.
Journaliste
Une ville où le bruit des fontaines calme l’ardeur des cigales, une ville où Mirabeau a laissé son nom à un cours plus célèbre que lui. Une ville qui accueille pêle-mêle une foire aux croûtes, un festival des vins, le gratin de l’opéra. Une ville, cours des miracles où les statues rêvent d’entrer dans la danse, car la danse est à la rue ce que le calisson est à Aix.
(Musique)
(Bruit)
Journaliste
Pourtant, chez le coiffeur, se racontent toujours des histoires de bistrots, et au bistrot, des histoires de coiffeurs et les potins de la rue ont déjà oublié la danse.
(Bruit)
(Musique)
Journaliste
Difficile de trouver plus sinistre qu’un quai de gare, alors vous pouvez toujours imaginer que votre voisin esquisse un entrechat.
(Musique)
Présentateur
Un truc à vous faire louper votre train, peut-être !