Nikolais au travail
Notice
Dans son studio new-yorkais, le chorégraphe américain Alwin Nikolais au milieu de ses danseurs introduit à sa méthode de travail. Fabrication du geste artistique en direct.
Éclairage
Dans ce court reportage, Alwin Nikolais (1910-1993), tout sourire, accueille ses danseurs pour une séance de travail dans son studio new-yorkais. "Nous allons vivre ensemble le bonheur de créer quelque chose" leur annonce-t-il. Tranquille, il livre ses secrets de fabrication. A partir des projections lumineuses sur le corps des interprètes, il va concevoir, pas à pas, d'un danseur à l'autre, une chorégraphie. C'est l'expérience, la confrontation directe avec le plateau, qui fait avancer la machine poétique du chorégraphe. Cette transparence fait le charme de ce reportage. Lorsqu'il était directeur au CNDC d'Angers, de 1978 à 1981, il a su rassembler les énergies de ses jeunes élèves. "Le plus remarquable était sa façon de nous inculquer ses principes sans dogmatisme, se souvient Philippe Decouflé. En gros, faites comme moi et puis surtout enfreignez les consignes".
Au tournant des années 80, les danseurs qui veulent parfaire leur apprentissage vont auditionner à l'école Mudra de Maurice Béjart, à Bruxelles. Le CNDC propose une alternative plus contemporaine, loin de l'héritage classique de Béjart.
Avant sa venue au CNDC, à Angers, Alwin Nikolais avait fait parler de lui grâce à deux de ses interprètes et complices : les danseuses et chorégraphes Carolyn Carlson et Susan Buirge, installées toutes les deux à Paris au début des années 70. Parallèlement, à l'American Center, à Paris, de nombreux chorégraphes comme Steve Paxton débarquent pour donner des ateliers. Merce Cunningham épate et secoue les codes en prônant la separation de la musique et de la danse. Certains jeunes artistes français, comme Jean-Claude Gallotta et Angelin Preljocaj, filent à New-Yok aiguiser leurs outils et se chercher des maîtres. Ce qui va devenir la nouvelle danse française doit beaucoup aux Américains.