Fellini et Mastroianni sur le tournage de Ginger et Fred
Notice
Fellini et Mastroianni tournent Ginger et Fred. Federico Fellini parle des rapports cinéma-télévision; il estime que la télévision a changé le rapport entre le public et l'image; il livre une analyse du "nouveau spectateur" impatient et dispersé.
Éclairage
Centrale dans l'oeuvre de Federico Fellini (1920-1993), la fascination jamais démentie du maître italien pour le monde du spectacle et de l'illusion le fait peu à peu s'éloigner d'un néoréalisme toujours présent dans ses premiers chefs-d'oeuvre tels que I Vitelloni (1953), La Strada (1954) ou Il Bidone (1955). A partir de La Dolce vita (1960), où le cinéaste, plus provocateur que jamais, trouve en l'acteur Marcello Mastroianni son double devant la caméra, son art met en scène ses fantasmes et ses frustrations de créateur.
Foisonnants, oniriques et autobiographiques, tournant délibérément le dos aux ressorts habituels de la narration, ses films, à l'image de Huit et demi (1963), Amarcord (1973) ou La Cité des femmes (1980), masquent derrière la caricature du trait et la nostalgie de certaines séquences une insoutenable angoisse devant la mort. Cette gravité - présente dans des oeuvres aussi diverses que Satyricon (1969), Roma (1972) ou Casanova (1976) - habite un Ginger et Fred testamentaire (1985) où Fellini retrouve ses vedettes de prédilection, Mastroianni et Giulietta Masina, pour mieux dénoncer l'inéluctable emprise de la télévision.