Expédition d'archéologie sous-marine à Malte
Notice
Jean Courtin, directeur de recherche au CNRS et spécialiste d'archéologie sous-marine, a monté une expédition à Malte à la recherche de grottes paléolithiques. Il explique le regain d'intérêt pour l'archéologie sous-marine à la suite de la découverte de la grotte Cosquer. Ces recherches sont encouragées par les vestiges du temple de Mnajdra qui date de 4000 avant JC.
Éclairage
Les îles de l'archipel maltais sont le témoin des activités humaines depuis des dizaines de milliers d'années. Les fouilles archéologiques sous-marines entreprises depuis des décennies, fruits de partenariats scientifiques internationaux pointus, ont pu révéler la richesse de ces traces et affiner la connaissance de l'Histoire.
Mais si la période antique et l'occupation de l'île par les Phéniciens (dès 750 avant J-C) est de mieux en mieux connue, l'ère préhistorique et les origines des premiers peuplements recèlent toujours de nombreux mystères. La découverte de fresques dans les grottes sous-marines des eaux de Malte atteste la présence d'éléphants nains et d'hippopotames, mais également d'hommes néolithiques, ces premiers peintres de l'Histoire, présents dans une région alors émergée qui formait un isthme entre l'Europe et l'Afrique, 27000 ans avant J-C. La fonte des glaces a transformé Malte en archipel, bientôt touché par une deuxième vague de peuplement vers 5200 avant J-C. Ces nouveaux migrants, les premiers agriculteurs, ont laissé des traces d'outils, de figurines et ont érigé des dizaines de temples mégalithiques. Les archéologues s'interrogent encore sur l'origine de ces monuments, découverts par exemple à Mnajdra ou Tarxien : quelle méthode les bâtisseurs ont-ils utilisé pour ériger des masses de pierre de plus d'une tonne chacune ?
Malgré l'avancée des recherches, la science peine également à expliquer la disparition brutale de ces populations, 2500 ans avant J-C, bien avant que Malte ne devienne un centre influent du commerce méditerranéen.