Rencontre avec Antoni Tàpies
Notice
Portrait et rencontre avec Antoni Tàpies à l'occasion d'une rétrospective qui lui est consacrée à la Galerie nationale du Jeu de Paume. Tàpies parle de sa façon de travailler, du symbole de la croix très présente dans son oeuvre et de la dualité de son travail entre peinture et sculpture.
Éclairage
Annonciateur de l'Arte Povera, Antoni Tàpies introduit des matériaux non académiques dans ses tableaux, qui s'apparentent parfois à des sculptures tant les reliefs y sont marqués. Dans les années 1950, poussière, argile, poudre de marbre s'insèrent ainsi dans sa peinture, avant que ne les y rejoignent, deux décennies plus tard, de véritables objets, chaussures, vêtements, voire pièces de mobilier.
Ce Catalan, né à Barcelone en 1923, a baigné dans un univers de livres et se passionne pour la philosophie, la théologie et l'art oriental. Victime d'une grave maladie pulmonaire à dix-huit ans, le médecin qui le soigne est un ami de jeunesse de Picasso. Introduit par ses soins, il va trouver le maître à Paris, dans son atelier. En 1949, c'est un autre grand nom de la peinture espagnole qu'il rencontre, Joan Miró qui l'influence énormément, tout comme Paul Klee. Tàpies partage avec ce dernier une approche neutre de l'artiste, à une époque où la plupart sont engagés auprès du Parti communiste.
Tàpies n'en porte pas moins un regard critique sur son temps, sa peinture en soulignant la vacuité et la brutalité. Les croix qui la parsèment sont autant de références aux cimetières remplis par les morts de la Guerre civile espagnole et de la Seconde Guerre mondiale.