Maria Callas chante l'air de la Casta Diva

Peu d'artistes, au XXe siècle, et quel que soit le domaine artistique, ont suscité autant d'engouement que Maria Callas, surtout - il faut le dire - après sa mort prématurée. Maria Kalogeropoúlo naît en 1923, à New York, dans un milieu modeste. Elle étudie à Athènes le piano et le chant, et sa carrière commence en 1947, grâce au chef Tullio Seraphin. Pendant presque vingt ans, Maria Callas chante sur les grandes scènes du monde, défrayant régulièrement la chronique par ses caprices, sa rivalité très médiatisée avec Renata Tebaldi, jusqu'à sa liaison, à partir de 1959, avec Aristote Onassis. A partir de 1965, elle se consacre à l'enseignement et donne quelques récitals mais elle s'isole de plus en plus et décède en 1977. Maria Callas marque une rupture profonde dans l'art du chant d'opéra au XXe siècle. Avec elle, c'en est fini des sopranos obèses et inexpressives qui chantent devant la rampe. Pour Callas, l'opéra est aussi théâtre, et elle suivra d'ailleurs une cure d'amaigrissement pour incarner des héroïnes correspondant aux canons de beauté du cinéma.

Sa voix à la tessiture très étendue lui a permis de chanter les héroïnes de Bellini (musicien qu'elle a contribué à faire revivre), Donizetti, Rossini, Verdi, Puccini... mais aussi les lourds rôles wagnériens ou la Carmen de Bizet. Le grain et la puissance de sa voix, mais surtout sa capacité d'incarner les personnages revivent dans une foule d'enregistrements recherchés par les amateurs avec une ferveur maniaque.