Le torero El Cordobés

03 mai 1965
03m 10s
Réf. 00026

Notice

Résumé :

Images et commentaires sur une corrida donnée par Manuel Benitez El Cordobés dans les arènes de Toulouse, puis courte interview sur l'évolution de son style, sur une récente altercation avec le torero Paco Camino à Aranjuez et sur ce qui lui fait peur.

Type de média :
Date de diffusion :
03 mai 1965
Source :
ORTF (Collection: JT 20H )
Thèmes :

Éclairage

Figure populaire de la tauromachie dans les années 1960, Manuel Benítez Pérez, dit "El Cordobés", naît en 1936 dans une famille républicaine ouvrière de la province espagnole de Cordoue.

Remarqué dès ses premiers combats en 1959, Benítez franchit rapidement les échelons de la carrière de matador, jusqu'à la cérémonie de "l'alternative", qui élève le "novillero" au rang de "matador de toro". Son style, visuel plus que technique, lui fait conquérir un large public, amateur de corridas ou de magazines. Car malgré sa "peur du micro", El Cordobés est un torero très médiatique. Face au taureau, il impressionne par ses audaces et ses prises de risque, quelquefois fatales, comme ce 20 mai 1964 où la charge puissante du taureau Impulsivo lui coûte presque la vie. Un an plus tard, il apparaît pourtant devant le public des arènes de Toulouse au sommet de sa gloire et fidèle à sa réputation fougueuse.

Manuel Benítez s'éloignera progressivement des arènes au cours de la décennie suivante, livrant un dernier combat en 1981. En 2002, sa région natale, qui a inspiré son nom de scène, le proclame "Cinquième Calife de Cordoue".

Claire Sécail

Transcription

François (de) La Maisonneuve
Ici Toulouse où, hier après-midi, dans les arène du Soleil d'or - qui méritaient leur nom parce que le ciel était alors dégagé et ensoleillé - le Cordobes, le torero le plus célèbre sinon le meilleur du moment a fait sa rentrée en France en costume jaune paille, acclamé par des arènes archi-pleines. Le Cordobes arrivait d'Aranjuez, une plaza espagnole où samedi après-midi, il devait causer un scandale transformant l'arène en ring de boxe en préférant au fauve son adversaire Paco Camino, un autre jeune torero célèbre. Le maestro devait se débarrasser rapidement de son premier taureau, pourtant bien accueilli à la cape.
(Musique)
François (de) La Maisonneuve
C'est alors qu'un orage accompagné d'une trombe d'eau s'abattit sur l'arène. La course fut suspendue puis reprit à la demande du Cordobes, un geste non sans valeur pour ceux qui se souvenaient qu'à Madrid, l'an dernier, le jour de son alternative, c'est sur une piste bien moins mouillée qu'une glissade devait être à l'origine d'une très grave blessure. Se réconciliant ainsi avec ce qu'il restait de la foule, le Cordobes voulu prendre sa revanche, et sous les éléments déchaînés, délivra un festival où il parut souverain et glorieux. Véroniques et Chicuelinas à la cape, puis une très grande série enchaînée de Naturelles et de Derechazos devaient déclencher les clameurs du public.
(Musique)
François (de) La Maisonneuve
Une énorme passe en rond - il parvint à enrouler le taureau six fois autour de lui-même - devait fatalement déclencher l'enthousiasme qui toucha au délire lorsqu'une grande estocade jusqu'à la garde lui valu les deux oreilles de la bête en récompense. Le Cordobes, avant son départ immédiat pour Madrid, nous a accordé brièvement et dans une bousculade insensée et au milieu de jeunes gens hystériques la seule interview qu'il devait accorder dans la journée. Le Cordobes protesta quand nous lui avons demandé pourquoi il semblait s'assagir, son style paraissant plus classique. Réponse : Non, je suis toujours aussi cinglé dans la vie que dans l'arène. Je suis aussi fou depuis que je suis né.
El Cordobes
[Espagnol]
François (de) La Maisonneuve
Et qu'est-ce qu'il s'est passé avec Paco Camino samedi ? Réponse : Non, rien du tout. Une simple dispute. Et d'ailleurs, on s'est embrassé à la fin, comme des vieux copains.
El Cordobes
[Espagnol]
François (de) La Maisonneuve
Pourquoi se chamailler en costume de lumière ? Réponse : Et bien, en discutant un peu fort, on a commencé à se disputer et on en est venu aux mains.
El Cordobes
[Espagnol]
François (de) La Maisonneuve
Comment ça s'est passé ? Réponse : Ce n'était pas un grave accrochage. C'est sans importance.
El Cordobes
[Espagnol]
François (de) La Maisonneuve
C'est la peur qui vous rend nerveux, maintenant, dans l'arène ? Non, le seul animal dont j'aie vraiment peur, c'est le micro !
El Cordobes
[Espagnol]