La sélection vue par le nouveau délégué général Gilles Jacob

20 mai 1978
02m 34s
Réf. 00189

Notice

Résumé :

Sur la plage de Cannes, interview de Gilles Jacob, nouveau délégué général du Festival. Il évoque la sélection, des films liés à l'actualité et qui reflètent une certaine angoisse, et il présente une journée exceptionnelle sur les comédies de Billy Wilder.

Date de diffusion :
20 mai 1978
Source :
A2 (Collection: SAMEDI ET DEMI )

Transcription

Journaliste
Par exemple, la quinzaine des réalisateurs, la semaine de la critique, un certain regard ou encore perspective du cinéma français. Nous parlerons également de quelques-uns de ces films d’ailleurs. Et puis, je vous signale qu’à partir de cette année, eh bien, le festival a un nouveau délégué général. Alors, je voudrais vous demander, monsieur Gilles Jacob, si finalement, bon, ne disons pas que ce sera un bon prix, il est un peu tôt ; mais si nous ne sommes pas encore dans un festival comme l’année dernière, un peu triste. J’ai vu le festival, c'est traditionnellement la fête du cinéma. J’ai l’impression que la fête n’est pas là.
Gilles Jacob
Ah si, la fête est là, comment pouvez-vous dire ça. Ce matin, nous avions, pour la première fois depuis des années, une course cycliste qui a été organisée par le festival ; où des grands comédiens, des réalisateurs, des professionnels ont fait une course de La Bocca à ici.
Journaliste
Oui, alors là, vous parlez de la festivité, mais moi je parle de la fête à l’intérieur du cinéma. Ce n’est pas un cinéma très gai.
Gilles Jacob
Ah, vous voulez dire sur l’écran.
Journaliste
Oui !
Gilles Jacob
Alors là, sur l’écran, il est vrai que les films que nous présentons, qui ont de très grandes qualités esthétiques plastiques de réalisation, reflètent le monde contemporain. Et il suffit d’écouter, de regarder Antenne 2 pour savoir tout ce qui se passe dans le monde en ce moment. Vous ne pouvez pas empêcher les réalisateurs du monde entier d’être des plaques sensibles et reflètent l’angoisse du monde moderne. Ça en effet, tout ça, c’est sur l’écran. Nous avons cherché, nous voulions faire rire le Festival de Cannes. Nous avons cherché dans le monde entier une comédie. On ne l’a pas trouvée, d’un niveau suffisant, puisqu’ici, nous présentons les 25 meilleurs films du monde disponibles actuellement vous le savez. Et finalement, on s’est dit que faire un grand hommage à Billy Wilder, qui présente le film de clôture Fedora et de remontrer toutes ses grandes comédies classiques ; là on était sûr de notre affaire, on était sûr de faire rire le festival, et on va présenter en toute une journée, ouvert au public tous ces films-là qu’on a bien connus.
Journaliste
Et vous pensez, vous avez dit les 25 meilleurs films du monde, ce n’est pas un peu ambitieux à travers ceux que nous avons vu et que nous allons voir ?
Gilles Jacob
Non, je pense que ce n’est pas ambitieux, car si vous voulez, nous... sur 2 000 films, nous en avons vu 300. Nous en avons éliminé 275. On va en primer environ sept. Je crois vraiment, avec le jury de professionnels que nous avons ; que nous allons mettre le projecteur sur les sept meilleurs films disponibles actuellement, ça je le pense vraiment.
Journaliste
Merci Gilles Jacob. Un cinéma donc qui serait le reflet de l’actualité. Et c’est bien vrai qu’aujourd’hui, l’actualité n’est pas particulièrement propice à voir effectivement des films comiques. Nous verrons d’ailleurs à travers les films que, notamment à travers des films américains, nous retrouvons ces problèmes d’actualité avec un peu d’ailleurs de décalage ; puisqu’il y a deux films cette année sur le Viêt-Nam. Donc, tout de suite l’actualité et principalement en Afrique. Nous retrouvons à Paris, Patrick Lecoq.