Ralliement massif de la population à Palestro
Notice
Après l'embuscade de Palestro, le 18 mai 1956, qui a coûté la vie à plusieurs jeunes soldats français, ce sujet entend montrer la pacification de la région et le loyalisme de la population à l'égard de la France et de son armée.
Éclairage
Le document ne nomme pas l'embuscade de Palestro qui a coûté la vie à de jeunes soldats français mais c'est bien l'enjeu de ce reportage des Actualités françaises qui entend montrer la pacification de la région et le ralliement de la population à la France. En effet l'embuscade de Palestro quelques mois plus tôt, le 18 mai 1956, a provoqué une émotion considérable dans l'opinion française. Elle a suscité une prise de conscience des réalités de la guerre en Algérie et rendu encore plus impopulaire l'envoi du contingent décidé dans la continuité du vote des pouvoirs spéciaux en mars 1956.
Dans la matinée du 18 mai 1956, vingt et un militaires du 9ème régiment d'infanterie coloniale, commandés par le sous-lieutenant Hervé Artur et stationnés dans les gorges de Palestro (Haute Kabylie) tombent, à proximité du village de Djerrah, dans une embuscade tendue par un groupe de l'ALN dirigé par le jeune Ali Khodja. Au moins dix-sept d'entre eux meurent sous un feu nourri et on compte un seul survivant.
La presse parle rapidement de massacre et d'atroces mutilations, perpétrées par les habitants du village présentés comme des barbares sanguinaires. Au-delà de l'émotion considérable de l'opinion française, le fort écho médiatique ancre l'image de la sauvagerie des Algériens, de la violence aveugle de l'insurrection et permet la diabolisation du FLN.
L'historienne Raphaëlle Branche a montré que la question des mutilations est impossible à prouver dans les détails, et que si elles ont bien eu lieu (égorgements, coups de couteau) elles sont d'une ampleur bien inférieure aux présentations de l'époque, en particulier au sujet des émasculations et des éventrations (Raphaëlle Branche, L'Embuscade de Palestro, Algérie 1956, Paris, Armand Colin, 2010).
La complicité de la population civile est néanmoins une évidence aux yeux des médias et de l'armée, qui mène des opérations de représailles faisant des dizaines de victimes.