180 000 musulmans
Notice
Ce reportage évoque la vie quotidienne et la mise en place de groupes d'autodéfense dans le bled. Il montre des tirailleurs et spahis "contre la rébellion", ainsi que le travail des officiers SAS (visite dans les villages, distribution d'armes, chantiers de construction).
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Éclairage
Après les deux conflits mondiaux, l'Armée d'Afrique a été mise en valeur à plusieurs reprises par la propagande filmée afin de donner à voir une image positive de l'engagement des soldats algériens (et plus largement coloniaux), de façon également à créer un lien indissoluble entre ces soldats et la France qui favoriserait, en retour, l'engagement des nouvelles générations dans l'armée dans le cadre des guerres d'Indochine ou d'Algérie. Durant la guerre d'Algérie, cette stratégie est très souvent mise en scène, notamment comme arme psychologique visant à perturber le discours du FLN, ces soldats servant à prouver que tous les hommes ne sont pas du côté de la « rébellion ». Il s'agit donc bien d'instrumentaliser une part de la population algérienne.
Comme on le note dès le générique, qui ne contient ni logo du SCA, ni termes en français, mais seulement le chiffre « 180000 », il s'agit ici d'un film qui devait pouvoir être projeté avec un commentaire en arabe ou en kabyle auprès des populations algériennes. Le film s'ouvre sur une étonnante séquence de vie villageoise accompagnée d'une musique dans le style traditionnel. La suite du film alterne musique jazz agressive pour rappeler les méfaits du FLN et et musique classique calme pour évoquer le rôle des SAS et des groupes d'autodéfense. C'est ensuite une longue suite de chiffres, présentés avec des schémas animés et entremêlés d'images valorisant les différents statuts, qui permettent de donner les effectifs « musulmans » de l'armée française, qui se monteraient d'après le film à 180000 soldats, divisés en groupes d'autodéfense (32500), soldats des troupes régulières (54500), supplétifs (harkis 55000, moghaznis 19400, groupes mobiles de sécurité 8600), gardes de chantiers (10000) ; le tout donnant un chiffre de 180000 qui, on le voit, mélange des emplois très différents et est donc surtout utilisé pour faire mouche : c'est « un total qui parle » comme le dit le commentaire. « Tous ces volontaires musulmans, harkas, moghaznis, GMS, contribuent à cette tâche générale qui est de protéger l'Algérie française contre les égarés qui sèment le désordre, la terreur et les ruines. Unis au sein des forces de l'ordre, participant aux mêmes tâches et aux mêmes combats, sur ce sol national Français de métropole et Français musulmans luttent pour un même idéal ». Le film se termine sur une vision positive d'enfants et de cités en construction, accompagnés par une musique calme : « Dans la paix retrouvée s'ouvrira ici l'ère des hommes libres, égaux et fraternels ».