L'opération "Jumelles"et le commando Georges

02 octobre 1959
13m 50s
Réf. 00006

Notice

Résumé :

Reportage auprès d'une unité combattante, le PC Artois, en Kabylie (vallée de la Soummam) où se déroule l'opération "Jumelles" dont le but est de réduire le FLN sur le plan militaire.

Type de média :
Date de diffusion :
02 octobre 1959
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Éclairage

Le 21 juillet 1959, le général Challe (1905-1979), général d'armée aérienne, déclenche une opération de grande envergure qui a pour objectif d'anéantir l'Armée de libération nationale (ALN) en l'empêchant de se fixer en des territoires particuliers. Intitulée opération « Jumelles », elle s'attaque à la petite et la grande Kabylie, avec un renfort d'hommes et de munitions. Elle prend place dans ce vaste ensemble stratégique que représente le plan Challe, commencé en février 1959. Elle prend donc le relais d'opérations qui l'ont précédée : l'opération « Courroie », dans l'Algérois et l'Ouarsenis, le sud de l'Oranais et l'opération « Étincelle » dans le massif du Hodna. Elle se déroule jusqu'à la fin du mois d'octobre et elle est suivie d'une série d'autres opérations. Enfin, elle s'appuie sur la création de commandos de chasse largement composés de supplétifs algériens.

Si le plan Challe porte un coup sévère à l'ALN en démantelant ses unités et en réduisant ses effectifs, il n'empêche pas sa réorganisation. En effet, cette dernière met en place de petites unités dont certaines réinvestissent les zones pacifiées et les villes. Toutefois, le plan Challe conduit des officiers de la wilaya IV (zone de l'Algérois) dont son chef Si Salah à envisager des négociations.

Au vu de ces circonstances, le rappel du général Challe à Paris en 1960 par le général de Gaulle est considéré comme une trahison par ce dernier mais aussi par ses proches. En fait, il résulte d'un désaccord quant aux solutions pouvant mettre fin au conflit. Si le général Challe considère que la guerre peut être gagnée par les armes, le général de Gaulle croit en la négociation politique. Un désaccord qui conduit le général Challe à entrer en clandestinité.

Entre le 9 janvier 1959, date de diffusion de la première édition de Cinq colonnes à la une, et le 2 octobre 1959, date de ce numéro intitulé « L'Algérie des combats », le magazine a gagné en aisance. La narration est moins pesante, la mise en scène plus fluide. Et si le récit des événements paraît moins écrit qu'il ne l'était quelques mois plus tôt, il s'apparente aussi à un récit cinématographique. Probablement doit-on voir en ceci un effet des professionnels ici impliqués, Pierre Schoendoerffer et Jean Lartéguy. Romancier, réalisateur, scénariste, le premier commence à réaliser des films en 1958 et 1959, à l'époque même où il réalise ce reportage. Romancier, journaliste, le second a couvert plusieurs conflits comme correspondant de guerre et, en 1960, il fait paraître Les Centurions, un roman sur les guerres d'Indochine et d'Algérie, envisagées à travers les itinéraires et choix contrastés de deux amis parachutistes.

Si la mort est absente de ce reportage qui se déroule en Kabylie, le danger est néanmoins intégré au récit de cette opération « Jumelles ». Il a coûté une blessure à un soldat du contingent, filmé lors de son transfert sur une civière, et commentant plusieurs jours plus tard les images le concernant. Une séquence qui rappelle celle mettant en scène le sergent Robert et dont le téléspectateur avait vu le visage le 9 janvier 1959 mais qui était, pour sa part, resté indemne lors des opérations. Comme pour le sergent Robert, c'est à la mise en scène d'un faux direct qu'il est fait appel et qui donne à croire que le soldat, depuis le lieu où il est filmé, commente le soir même de la diffusion du reportage, les images de l'accrochage dont il fut victime. En outre, ces deux reportages de Cinq colonnes ont pour particularité de personnaliser des lieux, des faits, des causes. Une caractéristique présente aussi dans la séquence où sont interrogés les hommes du commando Georges, un commando créé l'année même du reportage par le lieutenant Georges Grillot et composé d'anciens membres du FLN et de l'ALN.

Enfin, en concluant par les propos du général Bigeard sur la liberté dont ce dernier est convaincu qu'elle est au cœur de leur combat, c'est la représentation d'une guerre conduite par des hommes déterminés – véhéments même – qui est donnée à voir. Une guerre dont on ne peut sortir que victorieux...

Béatrice Fleury

Transcription

Jean Lartéguy
Tu as senti un choc ?
Jean Lartéguy
Une brûlure ? Qui coule…
Journaliste
Mais vous sentez que vous tenez le bon bout, maintenant ?
Bigeard Colonel
Je l’espère, autrement je ne serais pas là.
(Silence)
(Bruit)
Journaliste
Ces antennes sont celles du PC Artoua, capitale de l’opération Jumelles. Elles se dressent sur l’un des plus hauts sommets de Kabylie, à 1 700 mètres au-dessus de la vallée de la Soummam.
(Bruit)
Journaliste
Rien ne manque, ni les avions, ni les hélicoptères, ni les camions, ni les blindés.
(Bruit)
Journaliste
Rien ne manque, sauf les routes qu’il faut creuser au fur et à mesure.
(Bruit)
Journaliste
Les camions ne manquent pas pour transporter les hommes. Mais ce sont les hommes qui souvent doivent les pousser. Finalement, c’est sur les hommes, seuls, que pèse cette guerre, car 30 000 Fellagas ont imposé leur guerre primitive à 400 000 soldats d’une armée moderne.
(Bruit)
Journaliste
Dans ces camions, il y a des marins, des aviateurs, des cavaliers avec les fantassins. En quelques kilomètres, ils vont en descendre pour marcher. Ils se comparent à des crapauds. Ils « crapahutent », c’est leur terme.
(Bruit)
Journaliste
Lorsqu’ils ont filmé le départ de ces soldats en opération, Jean Lartéguy et Pierre Schœndœrffer ne se doutaient pas que l’un de ces hommes, le dernier à droite, celui qui pousse son camarade, serait le héros de leur reportage. Ce soldat, ce soir, est dans le studio de 5 Colonnes à la une. Pendant que vous allez vivre son histoire, lui va la revivre.
(Bruit)
Journaliste
Ecoutez-le.
Daniel [Tombeuze]
C’est toute une histoire. Nous étions engagés dans l’opération Jumelles et nous étions en réserve héliportée. Une alerte a été déclenchée. Nous avons été héliportés. Dix minutes après, sur un piton à environ sept kilomètres du PC Artoua.
(Bruit)
Daniel [Tombeuze]
Nous étions en position de ratissage, les quatre sections ensemble, quatre sections du commando. Comme le terrain était très difficile, le ratissage était plutôt serré. A un certain moment, la deuxième section s’est fait tirer dessus. La deuxième section était à notre droite. Elle s’est fait accrocher. Alors, la voltige avant de chez nous commençait déjà à ratisser. Alors, nous étions avec l’adjudant Delhomme, qui est un type très bien, entre parenthèses, et nous étions trois, quatre qui formions la pièce FM. Comme le terrain était très broussailleux et rocailleux, on voyait très mal. Alors à un certain moment, nous avons décidé qu’il nous fallait descendre aussi pour ratisser. Alors à ce moment-là, nous ne savions pas que les rebelles étaient sur notre gauche. Nous les pensions sur notre droite. Y en a deux, trois qui sont débouchés à peu près à 20 mètres. Alors on a tiré dedans. Ils se sont taillés, bien sûr. Comme on voyait que les armes étaient plutôt inefficaces, l’adjudant a décidé qu’on jetterait des grenades. Je me suis avancé un peu en avant de la section. C’est alors que j’ai lancé ma grenade. Comme le terrain était plutôt en pente, au moment de nous protéger, quoi, des éclats, j’ai glissé. C’est à ce moment-là que j’ai senti…
Jean Lartéguy
Tu étais blessé par ta propre grenade ?
Daniel [Tombeuze]
Par ma propre grenade, oui.
Jean Lartéguy
Est-ce que tu sais que tu as tué deux Fellagas ?
Daniel [Tombeuze]
On me l’a appris, maintenant, oui.
Jean Lartéguy
Qu’est-ce qui… Quelle impression ça t’a fait ? Tes camarades t’ont ramassé à ce moment-là ?
Daniel [Tombeuze]
Oui, bien sûr.
Jean Lartéguy
Qu’est-ce que tu as senti ?
Daniel [Tombeuze]
Tout d’abord un... un grand choc… Une brûlure intense, oui. Et puis le sang qui a… qui arrivait dans la bouche.
Jean Lartéguy
Quelle impression tu as eue ? Tu as dit : « Je suis perdu » ? « Je suis blessé » ? Qu’est-ce que tu as senti sur le moment ?
Daniel [Tombeuze]
Bien sûr, sur le coup, je me suis dit : « C’est pas grave, c’est un p'tit plomb ». Par la suite, lorsque l’infirmier est arrivé, il m’a mis au courant de mon état,quoi. C’est alors que j’ai réalisé…
Jean Lartéguy
Tes camarades t’ont transporté sur une sorte de toile de tente, de brancard.
Daniel [Tombeuze]
Oui, d’ailleurs, ils ont fait ça très bien.
(Bruit)
Jean Lartéguy
Et qu’est-ce que tu pensais pendant qu’ils étaient en train de te transporter ?
Daniel [Tombeuze]
Ce que je pensais, c’est-à-dire que…
Jean Lartéguy
Qu’est-ce que tu dis ? Tu dis : « Bon, je suis blessé. » « Qu’est-ce que je vais devenir ? » A quoi pensais-tu à ce moment-là ? Est-ce que tu avais une pensée précise vers quelqu’un ou vers quelque chose ?
Daniel [Tombeuze]
Oui, une pensée précise, c’est-à-dire atteindre au plus vite la DZ, d’où là, je prendrai l’hélico…
Jean Lartéguy
Qui t’amènera à l’hôpital.
Daniel [Tombeuze]
C’est ça.
Jean Lartéguy
Tu étais pressé d’arriver vite à l’hôpital ?
Daniel [Tombeuze]
Oui, bien sûr.
Jean Lartéguy
Et tu étais content quand tu es monté dans l’hélicoptère ?
Daniel [Tombeuze]
Sans savoir le mal exactement.
(Bruit)
Jean Lartéguy
Qu’est-ce que tu en penses, au fond, de ta position ici ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Est-ce que tu as une idée de ce que tu fais ici ? Tu as été blessé, tu as souffert, tu as marché. Qu’est-ce que tu fais ici ? Qu’est-ce que tu penses que tu fais ici ?
Daniel [Tombeuze]
C’est une question assez difficile. Je fais, ici… En principe, j'ai fait mon devoir.
(Bruit)
Journaliste
Ces paroles assez hésitantes que vous venez d’entendre, ce n’est pas ce soir que ce soldat les a dites. Il les a dites à Jean Lartéguy lorsque celui-ci est venu l’interviewer à l’hôpital Maillot, à Alger, quelques jours après sa blessure. Cette interview dont vous venez d’entendre la fin, en voici le commencement.
Jean Lartéguy
Comment t’appelles-tu ?
Daniel [Tombeuze]
Je m’appelle [Tombeuze] Daniel, caporal, commande de l’air [406041].
Jean Lartéguy
Tu es de quel pays, en France ?
Daniel [Tombeuze]
Je suis du Nord.
Jean Lartéguy
De quel pays ?
Daniel [Tombeuze]
Le pays, si on peut appeler ça un pays, c’est une petite ville, Carnin.
(Silence)
(Bruit)
Journaliste
Après avoir marché et peiné avec les soldats de l’opération Jumelles, Jean Lartéguy, que vous voyez à gauche, et Pierre Schœndœrffer sont allés à l’autre bout de l’Algérie, à 600 km de là, dans le secteur du Colonel Bigeard.
(Bruit)
Journaliste
Qui sont ces hommes, Pierre Schœndœrffer ?
Pierre Schœndœrffer
Ce sont les hommes du commando Georges, des musulmans. Les 150 hommes de ce commando sont presque tous des anciens Fellagas qui se sont ralliés. Ils connaissent donc parfaitement les habitudes des rebelles. Et le jour où je les ai accompagnés, je les ai vus découvrir ce qu’on appelle, là-bas, une cache, c’est-à-dire un trou assez profond, dans laquelle les Fellagas cachent les armes ou de la nourriture. Dans celle-ci, il y avait du blé.
Journaliste
Le jour, ces hommes font ce que font les soldats des autres commandos. Mais la nuit, que font-ils ?
Pierre Schœndœrffer
La nuit, ils reprennent leurs anciennes tenues de Fellaga et ils partent chercher des renseignements.
Journaliste
Vous avez pu participer à l’un de ces raids nocturnes ?
Pierre Schœndœrffer
Oui, j’étais même le seul de tous à ne pas être un ancien rebelle.
Journaliste
C’est avec ces hommes, que nous voyons en ce moment, que vous êtes parti ?
Pierre Schœndœrffer
Oui. Vous voyez, ils sont encore en djellaba. Mais ces images datent du matin qui a suivi ce raid nocturne.
Journaliste
Comment s’est passé ce raid ?
Pierre Schœndœrffer
Une nuit, habillés en Fellagas, nous avons sauté à une trentaine d’un camion en marche qui a continué sa route pour ne pas éveiller l’attention et nous nous sommes enfoncés dans le Djebel. Après plusieurs heures de marche, les sept ou huit hommes que j’accompagnais se sont dirigés vers des mechtas, c’est-à-dire des petites maisons. Ils frappaient aux portes d’une certaine manière. Parfois, les portes restaient fermées, parfois on leur ouvrait et ils discutaient alors avec les habitants. Bien entendu, tout ce que j’ai vu, je n’ai pas pu le filmer. D’abord parce qu’il faisait nuit, ensuite, parce que même au petit jour, je ne pouvais montrer ni mon visage, ni ma caméra sans dévoiler le stratagème. La première image que j’ai prise, vers 6 heures du matin, a révélé qui nous étions. Voilà cette image. Cet homme de dos croyait parler à un Fellaga. Quand il a entendu ma caméra tourner, il s’est arrêté de parler.
Journaliste
Quelle est l’histoire de ces hommes ?
Pierre Schœndœrffer
L’un d’entre eux nous a dit pourquoi il avait rallié l’armée française. Mais pour que nous comprenions mieux, il a d’abord expliqué pourquoi il s’était engagé auparavant chez les Fellagas.
Intervenant
Si j’ai été chez les Fallûs, c’est parce que j’ai été chômeur. Ensuite, il y avait l’injustice. Il y avait une injustice. On prenait un type, on prenait un type dans le tas. C’étaient des Musulmans qui étaient ramassés, et il passait à la [INAUDIBLE] sans que celui-ci n’ait rien fait.
Journaliste
N'ait rien fait, d’accord, oui.
Intervenant
C’était la misère.
Journaliste
Donc, c’est pour ça que tu es parti au maquis ?
Intervenant
C’est exactement pour ça.
Journaliste
Est-ce que tu es parti comme ça ou tu étais heureux de partir au maquis ?
Intervenant
J’étais heureux de partir au maquis.
Journaliste
Et quelle est la raison qui t’a fait revenir ici au commando ?
Intervenant
Parce qu’il y avait plus d’injustice au maquis. Il y avait plus de misère au maquis. Et c’était nous-mêmes, la misère. C’était nous-mêmes la misère de l’Algérie.
Journaliste
Quel sera leur avenir, à eux, qui sont là ?
Georges Lieutenant
Leur avenir à eux dépend, avant tout, de la fin de la guerre, hein. J’ai discuté avec eux depuis longtemps, pendant sept mois, tous les jours. Il n’y a pas de doute, la guerre, pour eux, c’est la misère. La misère énorme. La misère dans les Douars, la misère partout. Le Fellouz qui vient, qui prélève 1 000 balles ; Le soldat français qui fait pas gaffe, qui vient et qui leur pique trois, quatre moutons. C’est l’éternelle histoire. On n’y peut rien, c’est comme ça, quoi. Je vais vous faire présenter un autre, là. [Atig, Atig Ralifa, Atig Ralifa], le gars, le gars de la Katiba 3. Katiba 3, pris la veille au soir sur le champ de bataille. Le lendemain matin, on lui change l'arme, on change la tenue, en avant !
Journaliste
Qui est cet officier qui interroge les ralliés ?
Pierre Schœndœrffer
C’est le Lieutenant Georges. C’est lui qui a donné son nom au commando. Il a confiance en eux.
Georges Lieutenant
Ici, au commando, ils sont arrivés ici, il a fallu que je donne des armes. Et je n’ai pas donné n’importe quelle arme, j’ai donné les meilleures armes de l’armée française, les meilleurs postes radios de l’armée française.
Journaliste
C’est le colonel Bigeard que nous voyons maintenant. Mais je voudrais, Pierre Schœndœrffer, vous poser une question au sujet du lieutenant Georges que nous venons d’entendre. C’est lui qui commande ce commando ?
Pierre Schœndœrffer
Le jour, pas la nuit. La nuit, le commandement appartient à d’anciens Fellagas, un aspirant et quatre adjudants.
Journaliste
C’est le colonel Bigeard qui est le créateur de ce commando de Fellagas ralliés ?
Pierre Schœndœrffer
Oui, ce commando est le résultat des années d’expérience de la guerre d’Indochine, qui lui ont permis de formuler les règles de ce qu’on appelle maintenant la guerre révolutionnaire.
Journaliste
Et que pense de tout cela le colonel Bigeard ?
Pierre Schœndœrffer
Eh bien, nous le lui avons demandé de conclure notre reportage.
Bigeard Colonel
Nous faisons une guerre pas pour nous, pas une guerre colonialiste. Bigeard n’a pas de chemise. Mes officiers non plus. Nous nous battons ici pour eux, pour l’évolution, pour voir l’évolution de ces gens-là. Et c’est une guerre à eux. Nous défendons leur liberté au même titre qu’à mon avis, nous défendons la liberté de l’Occident. Nous sommes, ici, des ambassadeurs des croisées. Nous nous accrochons pour que nous puissions continuer à parler et avoir le droit de nous exprimer.
Journaliste
Alors, vous avez l’impression maintenant, après cette longue marche que vous avez faite comme aucune bête n’aurait pu faire, que vous débouchez maintenant sur quelque chose, sur une forme d’espérance et peut-être sur une solution en Algérie ?
Bigeard Colonel
Ben oui, nous le souhaitons ardemment. Maintenant, nous sommes commandés, nous faisons confiance à un patron qui est à la tête du pays, et nous sommes persuadés, nous savons, qu’il sera et qu’il est dans le vrai.
(Silence)
Journaliste
Oui, mais vous avez cette conviction profonde, maintenant, que ça y est ?
Bigeard Colonel
Cette conviction profonde, qu’on se bat pour eux, avec eux et quand on aura tout mis au point, hé ben, ils choisiront, ils feront ce qu’ils voudront. On peut pas mieux leur dire.
(Musique)