Transfert des comptoirs français de l'Inde
Notice
Court reportage sur le rétrocession de Pondichéry à l'Union indienne.
- Asie > Inde > Chandannagar [Chandernagor]
- Asie > Inde > Karaikal [Karikal]
- Asie > Inde > Mahé
- Asie > Inde > Pondichéry
- Asie > Inde > Yanaon
Éclairage
Le traité de Paris de 1763 ne laisse à la France, qui contrôla un temps une large part de l'Inde du Sud, que les cinq « comptoirs de l'Inde » à savoir Pondichéry, Chandernagor, Karikal, Mahé et Yanaon. Mais ces « poussières » du premier empire colonial créé du temps de la monarchie sont très présentes dans l'imaginaire national : tous les écoliers de France et de l'Empire connaissent le nom de ces cinq villes de la « plus grande France ». L'indépendance du sous-continent en 1947 pose la question du devenir des territoires sous souveraineté française et de leur rattachement à l'Union indienne. En 1950, après une période d'agitation et suite à un référendum, le comptoir de Chandernagor est cédé à l'Union indienne avant de se fondre, en 1955, au sein de l'état du Bengale occidental.
Les négociations sur le sort des autres territoires se poursuivent mais il faut attendre le gouvernement de Pierre Mendès-France pour qu'une solution soit trouvée quant à la rétrocession des comptoirs. En octobre 1954, 170 des 178 membres de l'assemblée législative et des conseils municipaux des quatre établissements français de Pondichéry, Mahé, Karikal et Yanaon, réunis pour voter à Kizhoor, près de Pondichéry, disent oui au rattachement à l'Inde.
Le 1er novembre 1954 une cérémonie marque le transfert de fait des quatre comptoirs à l'Inde. Il faudra attendre le 28 mai 1962 pour la signature, de jure, du traité de cession. Suite à ce traité, plusieurs milliers de pondichéryens optent, en janvier 1963, pour la nationalité française. Le gouvernement indien, toujours dans ce souci de reconnaissance de l'histoire particulière de ces territoires, crée le 1er juillet 1963 le « territoire de Pondichéry », entité administrative regroupant les villes de Pondichéry, Karikal, Mahé et Yanaon et dont le français est l'une de ses langues officielles.
Ce court - 44 secondes ! - extrait des actualités françaises illustre le relatif désintérêt de la population de métropole pour le sort de ces territoires qui symbolisent sans doute plus que tout autres, dans l'inconscient collectif, le temps maintenant révolu des colonies. La cérémonie de rétrocession et le départ des autorités françaises sont présentés comme le cours normal d'une histoire en train de s'écrire, alors même qu'une guerre qui n'ose dire son nom vient de débuter en Algérie.