Gabriel Sourgens raconte... Entre Landes et océan

17 juin 1983
13m 12s
Réf. 00305

Notice

Résumé :

Après avoir dresser le portrait type du Landais, Gabriel Sourgens, 82 ans, nous livre quelques tranches de vie savoureuses comme l'histoire de l'échouage des barriques de Porto sur la plage de Contis en 1918 et celui d'une baleine à la veille de la Seconde Guerre mondiale ou encore les parties de chasse et de pêche de sa jeunesse, sans oublier la fabrication de l'armagnac.

Type de média :
Date de diffusion :
17 juin 1983
Source :
(Collection: Magazine )

Éclairage

Le pays de Born, sur la côte landaise, au nord du Marensin, est un rectangle de 45 km de long sur une vingtaine de large, héritier du vieux pays des Cocosates dans la cité romaine des Tarbelli. L'Océan, le massif dunaire, les étangs et la forêt constituent cet univers si bien décrit par Gabriel Sourgens, de Saint-Julien-en-Born.

Bavard, malicieux, accueillant, amoureux de son terroir où il a toujours vécu, il raconte, à 82 ans, ce que fut sa vie en communion avec le milieu naturel. Il évoque surtout, en ce début des années 1980, la pérennisation d'une certaine autarcie dans les modes de vie.

Mémoire vivante de ce coin du Born, fin psychologue, il décrit le caractère landais tout en faisant son auto portrait, évoque des tranches de vie, sur fond historique. Son discours est ponctué d'expressions gasconnes soulignant ce que le français ne peut dire.

Évoquant sa jeunesse, deux épisodes le marquent : à 16 ans, l'achat de son permis de chasse – le prix d'une semaine de travail – et "l'affaire du porto". Si la chasse et la pêche, au début du XXe siècle, représentent un complément alimentaire non négligeable pour les gens de petite condition (métayers, gemmeurs, petits propriétaires), ce qui attend les riverains, de Contis à Mimizan, en ce matin d'octobre 1918, fut longtemps considéré comme une manne, non pas tombée du ciel, mais venue de la mer. Près d'un siècle plus tard, on en parle encore.

L'affaire prend un certain relief car elle renvoie à une législation assez floue sur le "droit de naufrage" : en novembre 1626, un galion portugais, "chargé de richesses considérables", coule sur la côte landaise. Le duc d'Épernon, cadet de Gascogne, seigneur de Caumont, prétend, en tant que gouverneur, avoir part au droit de bris et naufrage. Il est soutenu par le Parlement mais Richelieu, "Grand Maître chef et surintendant de la Navigation et du Commerce en France" entend exercer sans partage ce droit régalien et envoie plusieurs commissaires chargés d'informer sur le naufrage, de veiller sur les épaves et réprimer les pillages [1].

Balayant d'un revers de la main l'idée que les Landais de la côte pussent être des naufrageurs, comme l'assure la légende, Gabriel Sourgens raconte, en insistant sur l'anecdote, le naufrage du Cazengo, un cargo portugais torpillé par les Allemands ; il coule avec des centaines de barriques de porto, madère et malaga le 8 octobre 1918 [2]. L'équipage est sauvé – à l'exception de 4 hommes morts dans l'explosion – et les centaines de barriques qui viennent s'échouer sur la plage sont bien vite récupérées par les riverains. Et le Landais d'évoquer implicitement le prétendu droit de naufrage : "Ce n'était pas interdit !"... "J'ai même le sentiment d'avoir rendu service à ces malheureuses pièces...", justifiant par ces propos la récupération de milliers de litres de "délicieux nectar". Suit un croustillant épisode de cache-cache avec un "commandant des douanes" qui fait sa ronde sur la grève, renvoyant aux mesures prises quelque trois siècles auparavant par Richelieu.

Des techniques ancestrales de pêche au flambeau, au filet, à la main ou à la foène [3], aux secrets de toutes les chasses locales en passant par la fabrication d'un "Armagnac" local, il connaît tout ; tout pour, malgré la faiblesse des revenus en numéraire, goûter les plaisirs simples de la vie distribués généreusement par la nature. En cela, il pourrait s'inscrire dans la liste des informateurs de Félix Arnaudin [4].

Mais, descendant de métayers, Gabriel Sourgens établit, encore en 1983, une dichotomie entre la société des "notables" et le petit monde auquel il appartient. Il rappelle qu'en cette fin de XXe siècle, la société landaise, si elle a globalement évolué après les événements de 1919-1920 et la révolte des métayers, si elle s'est modifiée du fait des "métissages", elle n'a toujours pas fini d'assimiler tous ces bouleversements sociaux majeurs.

[1] LOIRETTE, François, L'État et la région : l'Aquitaine au XVIIe siècle, Talence : Presses universitaires de Bordeaux, 1998, p. 31.

[2] TAILLENTOU, Jean-Jacques, Histoire des naufrages sur le littoral landais (1578-1918), Orthez : éd. Gascogne, 2008, 113 pages.

[3] Du latin fuscina, "trident". Sorte de harpon à plusieurs dents longues et flexibles avec laquelle on attrape les poissons plats.

[4] "Folkloriste », ethnologue de la Grande Lande (1844-1921), Félix Arnaudin, né et mort à Labouheyre, passe sa vie à recueillir auprès d'informateurs locaux tout ce qui touche la vie quotidienne de son "pays".

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

(Bruit)
Gabriel Sourgens
Un Landais, c’est un homme comme un autre mais... Si vous voulez, ils ont un drôle de caractère, ils sont têtus un peu. Ça, très serviable, le Landais est serviable et accueillant. Tout le monde, tous les pays en France, envers les provinces, c’est tout à fait pas du tout le même genre qu’ici. Il est très bavardeur aussi. Il veut savoir tout. Si par exemple dans le train, vous allez voir des Landais et des Landaises, vous saurez de suite si c’est des Landais hein. Parce que où vas-tu, qu’est-ce que tu fais, la famille, et ceci et cela. On veut savoir tout. Ils sont très curieux. Et ça leur profite pas, ça fait rien mais ils veulent savoir. Ils n’aiment pas tellement les nordistes. Encore moins les écologistes. Ça, ils ne les aiment pas. Parce qu’ils veulent détruire tout ce que nous avons, qui nous intéresse. La chasse, la pêche, tout ça, c’est notre vie. Et finalement, on détruit tout ça.
Jean Ricaud
Mais vous avez été un chasseur d’épaves parait-il ?
Gabriel Sourgens
Ah non, il ne faut pas dire un chasseur d’épaves ni écumeur. Parce que je dis écumeur, ça veut dire quelquefois, je sais pas moi, des bandits qui favorisent des destructions de bateaux, par exemple, pour recueillir des épaves. Les grands coups, quoi qu’on peut dire de la plage et tout ça, les épaves, ça a été le porto. Ça, le porto si vous voulez, je vais vous dire ce que c’est, c’était en 1918 juste à l’armistice. Un bateau a été coulé, chargé de porto. Il a été torpillé ou canonné, je ne sais pas, au nord de la station de Contis, et les, bien entendu, il y avait des barriques, c’était pas des genres bordelaises, c’étaient des barriques longues, mal commodes pour les porter. Je suis allé en chercher bien entendu, comme tout le monde. Je crois que aux environs de 5 kilomètres autour de Saint-Julien et de Contis, Lit et même Mimizan tous à la ronde, nous sommes allés chercher du porto. Mais si vous aviez le malheur d’aller vous chercher le porto en bas et de monter la dune, et de ne pas rester là, quelqu’un, quand il était presque plein, un autre arrivait, portait tout et vous, vous étiez dans, le bec dans l’eau tiens. Allez vous en chercher d’autres fûts ou n’importe. Donc [on se les volait un peu là-bas déjà], ça a commencé là. Voilà, j’avais ramassé du porto. Le voisin à côté qui me dit, dis donc, t’es allé en porto. Oui, et je n’en ai pas eu, moi du tout eh. On m’a dit qu’il était très bon. Oh, écoute Ernest, donne-moi une bonbonne et je vais aller t’en chercher. J’avais un cheval, nous avions deux chevaux et une voiture et on faisait le dressage des petits chevaux. Genre du marais, du [brau], et de temps en temps, quand ils étaient dressés, on en revendait un et on en reprenait un autre. Et je suis parti avec ma bonbonne aller ramasser le, aller remplir et je revenais par le chemin de la zone comme on dit, j’arrivais du nord de Contis, en face, j’arrivais bien au nord en face du phare et je vois quelqu’un sur le chemin. Et zut, ah, un douanier. Et encore, le commandant de douane avec son grand pardessus là, let je voyais des képis. Je disais "le commandant de douane que faire ?" Je coupe tout court moi avec la voiture. D’ailleurs avec le cheval et la voiture, c’était pas pour 25 litres que j’avais ou 20 litres je ne sais pas, de porto que j’allais pas m’en sortir. Et je fais quelques mètres. Je trouve des genêts, des buissons, je cache, je descends, vide ma bonbonne et je repars. Je fais le tour. Je vais voir encore sur le chemin où était devenu mon commandant. C’était pas tout. Ben, il avait filé au nord. Ben j’étais tranquille, je fais le tour et je reviens sur mes pas, [incompris]. J’arrive là, zut, ma bonbonne n’y était plus. Oh, je me dis quand même, eh mais la bonbonne n’était pas à moi. C’était pour le voisin. Et moi, je m’étais fort de, et content de lui rendre, de lui rendre un petit service quoi. Pour lui faire déguster cette, parce que c’était du nectar hein. C’était pas de la gnognotte, té, c’était du nectar. Et il me tardait d’arriver à la maison et, écoute Ernest, tu sais il m’est arrivé une histoire, on m’a volé ma bonbonne pleine. Oh et tant pis. Mais écoute si t’en as une autre, je repars. Ho non. Non, il voulait pas. Il n’a pas voulu m’en donner d’autre. J’ai su 62 ans après, vous m’entendez, qu'il m’avait volé ma bonbonne.
Jean Ricaud
Et vous ne vous sentiez pas coupable de faire des choses interdites, c’était interdit ?
Gabriel Sourgens
Ah mais c’était pas interdit ça. Moi j’appelle ça, les hommes d’ailleurs, moi comme tout le monde, nous avons cru que nous rendions service à ces malheureuses pièces de les sortir de l’eau, qui risquaient d’être emportées plus loin. Moi je le vois comme ça et tout le monde. Et puis qui n'aurait pas voulu du porto. Tout le monde en voulait. Même les permissionnaires, ils en ont bu quand ils étaient là. Ils repartaient encore pour le, c’était le front, c’était déjà fini mais ils en manquaient encore de route, ils avaient bu leur bidon et les bouteilles. Ils en manquaient tellement c’était bon. Et ma foi, il fallait bien parce qu’il était bon.
Jean Ricaud
La mer a rejeté une baleine aussi je crois.
Gabriel Sourgens
Ah oui mais c’est, cette baleine a été rejetée le, la veille de la déclaration de guerre de 39-40 ou 44 si vous voulez. Et il y a eu [pas mal de monde], mais les gens ont été très occupés, il y avait la mobilisation, il fallait partir. Et on y est allé. Elle est tombée, elle a amerri à Contis. Je ne sais pas, je crois que c’est Saint-Jean-de-Luz qui l’avait poursuivi cette baleine, elle est passée en bordure, elle a été harponnée, on l’a lâchée et elle est venue s’échouer vivante encore sur la plage. Il y en a pas mal qui sont allés en découper des tranches dans le vivant. Enfin elles étaient bonnes pour manger. Il parait que c’est bon. Je n’ai pas goûté moi hé, je n’ai pas eu l’occasion. Maintenant je veux les goûter hein. Et cette baleine a été dans, n’a pas été toute enlevée. On a dû après la recouvrir de sable. C’était une infection en vrai. On a essayé de la faire brûler. Les restes, les os, tout ça. Ça ne voulait pas brûler, ça coûtait plus cher que de voler la baleine, le bois qu’il fallait porter. Pétrole et tout un tas de trucs et elle a fini par, on n’en a plus parlé. La guerre est arrivée, [va te faire foutre té], moi comme les autres on allait foutre le camp et on ne s’en est plus occupé. On n’a plus pensé à la baleine. Mais vous savez, on avait autre chose.
Jean Ricaud
Vous vous souvenez un peu comment vous viviez quand vous, quand vous étiez jeune ? Racontez-nous un peu là, votre période 18, 25 ans, 26 ans. Comment c’était ici ?
Gabriel Sourgens
Ah, 18, 25 ans. On commençait à évoluer. Vous savez, on allait courir les fêtes ceux qui aimaient les fêtes. D’autres à la pêche. D’autres, c’était la chasse. Moi, moi-même, c’était plutôt l’un et l’autre quoi. Et j’ai toujours commencé à chasser, par exemple à 16 ans. Et beaucoup comme moi ont chassé souvent sans permis. Moi j’ai eu le, la chance, mon grand-père m’avait payé mon permis, mon premier permis à 16 ans. J’’était fier hein. Parce que tout le monde sait que ça valait 28 francs alors un permis. Ou 26 francs. C’est que ça coûtait cher hein. On ne gagnait que 3 francs 50, 4 francs par jour. Il fallait économiser beaucoup pour se payer un permis. Il y avait que les notables presque qui en avaient. Mais quand même, ils n’étaient pas vauriens, non. Entre nous, ils nous laissaient chasser à condition par exemple, si c’était la chasse aux lièvres, ah il fallait pas leur tuer le lièvre, le laisser échapper. Tuer le lièvre, leur rendre, à ceux qui faisaient la chasse aux chiens courants, et ils vous donnaient une pièce. Ils vous payaient une pièce, vous donnaient 2 francs ou 1 franc, ça dépendait. Vous étiez content, ça vous payait plus qu'une cartouche. Moi [incompris] des cartouches, je n'ai pas chassé avec des cartouches. J’avais un vieux fusil, un fusil à piston comme on appelle. Qu’on chargeait par la gueule, mais j'ai pris plus de gibiers avec ça qu’on en prend avec un fusil à [incompris] et tout ce qu’on voudra. Parce que je sais pas, on ne tirait pas comme maintenant à ce moment-là. On chassait mais la poudre était chère, chère. Nous n’avions pas d’argent.
Jean Ricaud
Qu’est-ce que c’est une belle chasse pour vous dans les Landes, dans la forêt landaise ?
Gabriel Sourgens
Oh, une belle chasse, celui qui aime la bécasse, c’est une très jolie chasse la chasse à la bécasse au chien d’arrêt. Ou sinon vous avez la chasse au filet, l’alouette, la palombe, c’est ça, la chasse aux canards la hutte, ça c’est très joli. Mais faut être un peu mordu. Vous savez, pour aller passer une nuit dans une cabane au milieu de l’eau. Il est vrai qu’on se soigne. C’est plutôt une petite partie de, de gueuleton comme on dit. On amène du foie gras, des bouteilles de vins vieux, de la saucisse et du jambon. C’était des petites noubas que l’on fait. Il est vrai qu’on n’a pas, on n’a pas froid, non. Parce qu’on a chaud aux oreilles.
Jean Ricaud
La pêche que vous aimiez, c’était quoi ?
Gabriel Sourgens
Et bien, je vous l'ai dit, on pêchait au filet. Soit à la senne, à la mer, à la foine à la main, dans la rivière c’était à l’épervier et à la foine. Parce que là, c’était un art la foine. Vous savez, moi je ne veux pas me vanter hé, mais j’étais un as. On pêchait la sole, des soles magnifiques. 700 grammes hé, d’une qualité exceptionnelle. Ça, des turbots, tout ça à la foine. Même la nuit, avec du, en flambeau. Et la foine se pêchait avec de l’huile, vous ne savez pas pourquoi, parce que l’huile a, fait tomber l’eau. Elle calme la mer. Et alors vous aviez, comme une glace qui se faisait sur l’eau et on suivait la trace de la sole ou du turbot. Parce qu’on voyait la trace, ça fait des zigzags. Et on voyait tournoyer la forme, on voyait les yeux alors ça débordait un peu mais faut avoir l’œil. C’est pas permis à tout le monde, bien entendu, maintenant on pêche, on [incompris], et ça veut dire à taper partout n’importe où sans rien voir. Bien entendu si vous faites derrière un poisson, il se fichait le camp, vous l’avez plus. Tandis qu'autrefois, on pêchait les uns, genre professionnel hé.
Jean Ricaud
Il me semble que vous avez toujours fait un peu de, d’armagnac. Votre armagnac, et vous avez aimé beaucoup ça.
Gabriel Sourgens
L’armagnac, j'ai de la vigne. Alors depuis, parce que maintenant, vous savez on est toléré enfin, on est toléré, on a 1000 degrés sans payer de taxes. Moi je fais distiller té, d’ailleurs je vais faire peut-être distiller après demain un peu. Pour avoir de cet armagnac, cette eau de vie, on voudrait nous le supprimer soit disant que c’est, ça... c’est un peu de l’alcoolisme. Non, c’est pas du tout l’alcoolisme, c’est les sous qu’ils veulent un point c’est tout. Le gouvernement c’est un rapiat. Ils sont tous pareils. Ce sont des grippes Jésus comme on appelle. Ça ces gens-là, mais nous puisque nous avons encore le droit d’avoir ces 1000 degrés, moi je ferai distiller tant que je pourrai même que j’en aurai par-dessus la tête. Tant pis.
Inconnu
[Incompris]
Gabriel Sourgens
Je ne vais pas me noyer dans l’armagnac hé, mais ça nous permet d’offrir un petit coup d’armagnac, de l’eau de vie si vous voulez puisqu’il faut l’appeler ici, on peut pas dire que c’est de l'armagnac. Nous sommes dans les coteaux du sable, mais le vin du sable est très bon hein. Mais vous pouvez en distiller 2 litres, un homme qui travaille il n’est pas malade, il n’est pas mort hé. Tandis que les autres avec vos vins là que l'on vous vend au commerce, on peut laisser une bouteille ouverte 8 jours au soleil, il se pique pas, le nôtre il se pique vous savez. Parce que il est pas, il est pas falsifié, il y a pas de la drogue.
Jean Ricaud
Au fait, vous avez 60 ans ou 80 ?
Gabriel Sourgens
Non, j’en ai 82. Non monsieur hé. Et je les porte bien heureusement, autrement. J’ai la langue assez bien pendue encore, je peux boire un bon coup, me restaurer, mon plus grand plaisir maintenant, je ne travaille plus au métier mais je soigne mes, ma vigne, des asperges. Et je trouve, j’aime à travailler ça parce que il me semble que les plantes sont contentes que je leur donne un peu d’engrais, un peu de fumier, je sais pas… et puis hé, en plus de ça le matin je pars de bonne heure, mais j’ai le casse-croûte à la poche. Et le petit flacon, oh pas grand-chose, 20 centilitres. Mais c’est un plaisir pour moi d’aller manger, d’aller couper, casser la croûte avec des graisserons comme on appelle des rillettes ou même un morceau de jambon hé. C’est ça n’y va pas mal hé. Et vous nous connaissez, en ville ils ne connaissent pas ça, c’est les malestrucs comme ils disent, les malheureux, ils ne savent pas s'en sortir.
Jean Ricaud
Vous avez l’impression d’avoir vieilli ?
Gabriel Sourgens
Ah non, moi il me semble que j’ai toujours 50 ans, ou peut-être moins je ne sais pas. J'ai des idées toujours jeunes, malheureusement, il manque les ressorts.