Le concours landais lors des fêtes de Dax
Notice
Les fêtes de Dax s'ouvrent traditionnellement par le concours landais. Dans les arènes, sauteurs et écarteurs tentent d'esquiver une vache lancée à 40km/h, au risque de tomber et de se blesser. La course landaise, pratiquée dans les Landes et le Gers, compte chaque année de nouveaux adeptes, comme l'explique le directeur de l'école taurine, Philippe Descazeaux.
Éclairage
Le concours landais de Dax, autrement appelé "Coupe tauromachique de la ville", constitue certainement, en dehors du Championnat de France, la plus importante des compétitions pour les écarteurs et les sauteurs. Depuis 1955, il réunit en effet l'élite des hommes et des bêtes devant un public des plus connaisseurs et des plus exigeants qui remplit souvent en totalité les 8 200 places des arènes. Cette compétition ouvre désormais traditionnellement les Fêtes de Dax, au terme d'une journée landaise permettant notamment aux nombreux touristes de découvrir quelques facettes de la culture et des traditions gasconnes.
Mais le concours n'est ici qu'un prétexte pour présenter de manière plus générale la course landaise et ses acteurs, véritables "gladiateurs" des temps modernes. Dépassant une vision folklorique dont les échassiers sont toujours une image forte, le reportage met en avant d'une part l'aspect sportif, rude et dangereux, de cette discipline, mais également son ancrage dans la culture profonde de la région.
Claude Lagarde, champion de France des sauteurs en 1992, insiste sur la dangerosité des vaches : tout au long de leur carrière, qui peut durer une dizaine d'années, elles apprennent en effet toutes les ficelles du jeu et acquièrent parfois, au fil des courses, un certain nombre de vices afin de remporter leur duel contre les hommes.
Philippe Ducamp, lui aussi ancien champion de France des sauteurs, traumatologue du sport et médecin fédéral, évoque de son côté la rudesse des chocs et des traumatismes auxquels sont confrontés les acteurs de la course landaise. Comme pour les accidentés de la route, toutes les parties du corps peuvent être atteintes, avec une prépondérance pour le thorax, les membres supérieurs et les membres inférieurs. La vitesse et la puissance de la vache, véritable athlète, et l'absence de protection du corps des hommes expliquent en grande partie la violence des chocs, qui peuvent s'avérer mortels, comme ce fut le cas pour Jean-Pierre Rachou, dans ces mêmes arènes de Dax, le 10 août 2001.
Philippe Descazaux, enfin, ancien grand écarteur devenu directeur et moniteur de l'Ecole taurine, inscrit la course landaise dans une culture locale très profonde. Cette Ecole, qui fonctionne à Pomarez depuis 1976, permet de former sur deux années des jeunes désireux de pratiquer ce sport, et grâce à ses courses de promotion elle peut susciter des vocations auprès de garçons et même parfois de filles (Elodie Poulitou par exemple). Ces adolescents, s'ils sont souvent d'une famille d'acteurs de la course landaise, sont avant tout originaires des zones où on la pratique régulièrement (les Landes, le Gers, et dans une moindre mesure les Pyrénées-Atlantiques). Ils ont baigné depuis leur enfance dans cette ambiance festive particulière dont la course landaise a été et reste encore dans beaucoup de villages un des moments forts de la vie collective.