Olivier Guichard en visite sur la côte landaise

27 août 1965
02m 37s
Réf. 00031

Notice

Résumé :

En visite dans le département des Landes, Olivier Guichard rencontre les maires des différentes stations de la côte et discute avec eux du développement du tourisme et des nécessaires aménagements du littoral pour faire face à la mobilité croissante des Français.

Date de diffusion :
27 août 1965
Personnalité(s) :

Éclairage

Olivier Guichard, né en 1920 à Néac, en Gironde, dont il est maire de 1962 à 1971, est appelé aux fonctions de ministre de l'Équipement-Logement et du Tourisme, de 1972 à 1974, après avoir détenu le portefeuille de l'Industrie puis celui du Plan et de l'Aménagement du Territoire.

L'année où il publie Aménager la France, en 1965, il se déplace dans le sud des Landes qui amorce un tournant économique majeur, sous l'égide de la SATEL (Société d'Aménagement Touristique et d'Équipement des Landes), organisme précurseur de la MIACA. (Mission d'Aménagement de la Côte Aquitaine).

La France gaullienne est prospère et l'industrie du loisir se développe, notamment sur la Méditerranée ; après la transfiguration de la Côte d'Azur, s'amorce l'aménagement du secteur de Mauguio, dans l'Hérault, où la mission "Racine" entreprend la création ex nihilo d'une station balnéaire, La Grande Motte, à l'architecture innovante.

C'est dans cet esprit que naît, avec le soutien du Conseil général des Landes, le projet gigantesque de valorisation de Seignosse-le-Penon qui doit accueillir plus de 20 000 personnes, constituant la plus grande opération touristique concertée conçue en France, en site vierge.

Dépendant des vicomtes de Maremne, avant de passer aux Albret, Seignosse (Sanctus Andreas de Sinossa au XIe siècle) n'est en effet, tout au long du Moyen Âge, qu'une petite dépendance du port florissant de Capbreton. Lorsque ce dernier commence à décliner, le bourg n'a plus que la ressource de production de vin de sable (un tiers de la superficie en 1725) et de maigres produits forestiers et doit attendre le passage de la voie ferrée de la Société des Chemins de fer du Born et du Marensin, en 1912, pour s'animer quelque peu ; il ne compte donc encore que quelque 700 âmes au milieu des années 1960. Bergers, chasseurs, pêcheurs, agriculteurs et résiniers se partagent toujours le terroir et le chemin qui mène à la mer, vers Lo Penon, "le petit versant", n'est qu'une carreja qui traverse la dune.

Cependant, dès 1948, la bourgade s'était dotée d'un premier village de vacances, reconstruit en 1956, après les grands incendies. Par la suite, la mise en œuvre par la S.A.T.E.L. et son premier président, Jean Hirigoyen, du Village Vacances Familles (VVF) des Estanhòts, en 1962, avait donné le ton, augurant bien des bouleversements qui suivirent, en 1963, avec la nomination de l'architecte Jean Marty comme chef de projet de la création de la future station balnéaire.

Dans ce projet ambitieux mais "pensé" qui s'affiche sur de grands panneaux publicitaires, tout est fait pour que l'habitat s'intègre au paysage mais l'ampleur du programme et le choix architectural ne font pas ensuite l'unanimité.

Lorsque Émile Biasini prend la tête de la MIACA, en 1970, succédant à Philippe Saint-Marc, il ne peut s'empêcher de remarquer que "Seignosse-Le Penon est l'exemple même de ce qu'il ne faut pas faire". Pour brutale que fût cette remarque, elle correspondait parfaitement à une certaine philosophie et aux objectifs définis par la MIACA qui tenait à favoriser l'aménagement côtier en évitant la croissance anarchique de l'urbanisation et en protégeant les espaces. Ainsi, la seconde tranche de travaux qui devait s'opérer sur deux kilomètres, vers le nord, fut classée sans suite...

Dans la mouvance d'Hossegor et de Capbreton au sud, de Port-d'Albret au nord, Seignosse-le-Penon s'intègre donc peu ou prou à un programme de valorisation de la côte aquitaine dans le respect des données naturelles voulu par la MIACA mais initié en grande partie avant la constitution de celle-ci.

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

(Silence)
Intervenant
Eh bien, j’ai voulu profiter aujourd’hui de l’aimable invitation de mon ami Max Moras, maire de Dax, à venir inaugurer cette piscine municipale, pour passer quelques heures dans ce sud de la côte aquitaine et voir avec les maires des différentes stations quels étaient les efforts qu’il convenait de faire pour développer le tourisme. La grande mobilité, la mobilité croissante des Français, nous amène à envisager des équipements particuliers dans certains coins du littoral français. Vous savez que nous avons commencé sur le Languedoc Roussillon. Nous tenons aujourd’hui à voir quel est le style, quels sont les investissements, quels sont les moyens de les financer, qui sont nécessaires sur la côte d’Aquitaine et spécialement sur la côte des Landes. Je dois dire que ce que j’ai vu jusqu’ici est encourageant, et j’espère que le groupe de travail spécial pour la côte d’Aquitaine que je viens d’instituer à Paris pourra commencer à l’automne des travaux fructueux pour toute la région.
(Silence)