L'industrie de la plume et du duvet dans les Landes
Notice
En 1859, naît, à Saint-Sever, la première entreprise spécialisée dans le traitement de la plume. Quatre générations plus tard, la société Pyrenex, qui appartient toujours à la même famille, s'est développée grâce à l'exportation. Très compétitive, l'entreprise a su notamment faire face à l'apparition du synthétique, mettant en avant la qualité supérieure de ses produits.
Éclairage
On peut obtenir du duvet à partir des palmipèdes en suivant deux méthodes : sur l'animal vivant, quand il a atteint neuf à dix semaines, lors de la période de la mue ; il suffit d'arracher le duvet prêt à tomber sur le poitrail de l'animal. Cette opération peut se renouveler toutes les six semaines, mais n'est pas conseillée en période de ponte chez l'animal femelle. L'animal mort, on peut aussi récupérer les duvets et les petites plumes à la main ; c'est une opération assez lente qui ne convient qu'aux petites exploitations. Quand l'élevage est plus important ou dans les ateliers de transformation, on ébouillante la dépouille de l'animal et on enlève les plumes avec une plumeuse. Cette méthode à l'inconvénient de mouiller plumes et duvets et contraint donc à les sécher.
En ce qui concerne la qualité, il faut distinguer les plumes, les plumules (ou plumettes) et le duvet proprement dit, la meilleure qualité. Le duvet se distingue par son élasticité et son gonflant que les fibres artificielles n'ont pu égaler. Bien entretenu, tenu à l'abri de l'humidité, il peut être réutilisé plusieurs fois. Le meilleur duvet est celui d'oies adultes, âgées de plusieurs années de préférence, ce qui était le cas, autrefois, des oies de reproduction, appelées communément les "vieilles oies" qu'élevait chaque exploitation. Le duvet des animaux vivant dans un climat froid est également plus apprécié, car plus fourni.
Au niveau international, la Chine fournit plus de la moitié du duvet, suivie de Taiwan. En Europe, la France, l'Allemagne, la Hongrie et la Pologne sont les principaux producteurs, mais bien loin derrière les pays asiatiques. La plus basse qualité vient d'Asie et notamment de Chine car les plumes et duvets y proviennent de canards jeunes, élevés dans un climat chaud et humide dans le but d'en faire des canards laqués. En France, quatre zones produisent des plumes : la Bretagne et l'Aquitaine pour un quart chacune, Midi-Pyrénées et Pays de la Loire (20% chacune). La qualité y est généralement moyenne, la plume provenant de canards plus âgés. Enfin, le summum de la qualité est atteint au Canada où les animaux ne sont pas sacrifiés avant trois ou quatre ans, voire plus et vivent sous un climat froid. Au sommet, se situe le duvet de l'eider, un canard sauvage dont l'espèce est actuellement protégée, après avoir été beaucoup chassée pour ses plumes. On se contente donc de recueillir le duvet des mues sur un canard souvent âgé et vivant en plein air. Son indice de gonflant, l'indicateur de la qualité, est trois fois supérieur à celui des canards chinois.
Pour terminer, signalons qu'une bonne part des duvets provient de la récupération de duvets déjà utilisés : quand ils sont assez anciens, leur qualité est souvent supérieure à celle des duvets actuels, car ils proviennent de palmipèdes élevés selon des méthodes plus traditionnelles.